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mercredi 23 mars 2011

Drôme et Ardèche contre les Gaz de schiste...

Gaz de schiste et nucléaire : même opacité, même secret que le Nucléaire.
Benoît Leclair, vice-président de la Région délégué au climat et à l’énergie : " Même s’il en parle moins aujourd’hui qu’il y a trois ans, le gouvernement tient toujours de beaux discours sur les énergies renouvelables. Or, il retire son soutien au solaire, à l’éolien, et vient d'autoriser la prospection pour le gaz de schiste qui constitue le summum de l’énergie fossile polluante."
20 février 2011.- Autorisation donnée en catimini, modification opportuniste du Code Minier, secret industriel... Les choix qui président à la mise en exploitation des gaz de schiste se font sans concertation, alors qu’ils mettent en cause des territoires entiers. La région Rhône-Alpes organisera un débat à l’échelle de son territoire, et les élus écologistes demandent un débat national.
Ce n’est que depuis quelques mois que, grâce à une mobilisation citoyenne, l’opinion publique a pu prendre la mesure des immenses problématiques environnementales posées par l’exploitation des gaz de schiste. Sous le ministère de Jean-Louis Borloo, les permis d’exploration ont été accordés en douce. Selon le journal en ligne Mediapart, devant les questions de sa successeuse Nathalie Kosciusko-Morizet, l’ancien ministre de l’environnement se serait alors défaussé sur son ancien directeur de cabinet, Jean-François Carenco, aujourd’hui préfet de la région Rhône-Alpes. « Cela augure mal d’un dialogue apaisé entre les pouvoirs publics et les citoyens en Rhône-Alpes », remarque Annie Agier conseillère Régionale.
Aménagements techniques
Il y a quelques semaines, le nouveau Code Minier est paru au Journal officiel du 25 janvier 2011. Il « facilitera la valorisation des ressources du sous-sol français... » Objectif affiché par le Gouvernement : « moderniser et simplifier les dispositions applicables aux exploitations minières. »
« Cette simplification du Code Minier, prise sans tambour ni trompette, coïncide avec les autorisations de prospections accordées à Total et GDF-Suez pour l'exploitation des gaz de schiste dans le sud-est de la France, remarqueAnnie Agie.  Ces petits aménagements techniques me rappellent l’opacité qui règne sur les choix qui concernent la filière nucléaire. Aussi, nous en demandons la révision. »
Secret industriel
A l’opacité des institutions françaises s’ajoute le secret industriel étasunien qui couvre la composition du cocktail chimique injecté dans le sous-sol au moment de l’extraction du gaz. Les aléas géologiques faisant que le risque de fuite est très important, on ignore quelles seront les substances qui pourront se diffuser dans le sous-sol et se mêler aux nappes phréatiques.
Face à cela, la mobilisation citoyenne a été telle que Nathalie Kosciusko-Morizet a demandé un « moratoire », le temps d’une mission d’information, menée par quatre experts issus du Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies et du conseil général de l'environnement et du développement durable, « afin d'éclairer le gouvernement sur les enjeux économiques, sociaux et environnementaux des (…) gaz et huiles de schiste ».
« Cette étude peut être utile, pour peu que l’on estime que ces émissaires disposent de l’indépendance nécessaire pour la mener. Mais elle ne correspond pas à un moratoire : les arrêtés d’autorisation d’exploration ne sont pas abrogés, et cette exploration pourra donc reprendre dès la fin du délai annoncé. », craint Benoît Leclair, vice-président de la Région délégué à l’énergie et au climat.
« Ce moratoire en trompe-l’œil risque de déboucher sur des conclusions très favorables aux immenses intérêts des lobbys pétroliers qui doivent s’agiter en coulisses dans l’intervalle », ajoute Annie Agier.
Débat citoyen
Afin qu’un débat citoyen éclairé puisse se faire jour sur la question, le groupe Europe Ecologie - Les Verts à la région Rhône-Alpes demande à ce que soit saisie la commission du débat public. Au sein du Conseil régional, Benoît Leclair et Alain Chabrolle contribueront à organiser non seulement un colloque, mais un véritable débat scientifique et citoyen à l’échelle du territoire de la région Rhône-Alpes.
En attendant, les élus écologistes ont participés à la grande manifestation du samedi 26 février à 14 heures à Villeneuve-de-Berg (Ardèche) avec prés de 20 000 Personnes.
Des techniques brutales bientôt à l’œuvre en Ardèche ?
Sans aucune concertation avec les élus locaux, des permis de prospection et d’exploration pour le gaz de schiste ont été délivrés par Jean-Louis Borloo pour plusieurs régions de France, incluant l'Ardèche, la Drôme et probablement l'Ain. Les conséquences pour les eaux, l’air et la nature pourraient être désastreuses sur de nombreux sites. Alertée par des élus écologistes, Nathalie Kosciusko-Morizet  vient de suspendre les travaux de prospection, mais la vigilance reste de mise. 
 Des derricks tous les 200 mètres. Des lacs artificiels qui captent l’eau des vallées et des cloaques qui servent à la décantation de boues à l’odeur entêtante d’œuf pourri. C’est ce à quoi ressemblent plusieurs zones des Etats-Unis. C’est aussi ce à quoi pourront ressembler des zones entières de la Drôme, de l’Ardèche et de l’Ain si les permis accordés par le gouvernement pour exploiter les gaz de schiste sont utilisés.
Cette vision risque de devenir réalité très rapidement. La prospection a été programmée pour démarrer dans les tout prochains mois près de Villeneuve-de-Berg, en Ardèche. Ceci implique déjà la mise en œuvre des techniques brutales utilisées pour extraire les gaz de schiste : forage à grande profondeur, injection de très grandes quantités d’eau et de produits chimiques afin de fracturer la roche. La fracturation entraîne naturellement des fissures dans la roche, causant un fort risque de contamination des nappes phréatiques.
Dans la première zone de prospection se trouve le Domaine Olivier-de-Serres, ancien domaine de l'agronome du même nom (1539-1619), aujourd'hui site d'un lycée agricole détenu par la région Rhône-Alpes.
Absence de concertation
« Je suis outrée par l’absence totale de débat public et du manque de concertation avec les acteurs et les élus locaux, souligne Michèle Rivasi, députée européenne. La délivrance de ces permis de prospection et d’exploration est un passage en force en contradiction avec les objectifs européens de réduction de gaz à effet de serre de 20 %, avec la directive européenne sur la protection des eaux souterraines de 2006. »
Cette technique d’extraction coûteuse commence à devenir intéressante pour les exploitants avec le renchérissement des matières premières. Or, le gaz de schiste est bien plus polluant que le pétrole ou au gaz naturel. Non content de polluer lors de son usage, et de contribuer aux dérèglements climatiques en émettant des gaz à effet de serre, il pollue dès son extraction l’air et l’eau, en sous-sol et en surface.
« Même s’il en parle moins aujourd’hui qu’il y a trois ans, le gouvernement tient toujours de beaux discours sur les énergies renouvelables, rappelle Benoît Leclair, vice-président de la Région délégué au climat et à l’énergie. Or, il retire son soutien au solaire, à l’éolien, et vient d'autoriser la prospection pour le gaz de schiste qui constitue le summum de l’énergie fossile polluante. La prospection à Villeneuve-de-Berg à elle seule mobilise un investissement de 40 millions d’euros qu'il serait plus utile de placer dans les énergies renouvelables. »
Des activités menacées
Dans la première zone de prospection se trouve le Domaine Olivier-de-Serres, ancien domaine de l'illustre agronome du même nom (1539-1619). Ce site est aujourd'hui un lycée agricole détenu par la région Rhône-Alpes, qui  dispense entre autres des formations pour adultes. Il inclut des espaces associatifs et culturels, et aussi une ferme pédagogique caprine. « Les élus Europe Ecologie - Les Verts proposent à la Région de s'opposer par tous les moyens à la réalisation de tels forages sur ou à proximité du lycée », indique Benoît Leclair.
Plus généralement, si l’exploitation prend de l’ampleur, les activités préexistantes comme le tourisme ou l’agriculture risquent d’être compromises. « Les AOC comme le picodon, la viticulture, le projet de classement de la grotte Chauvet au patrimoine de l’Humanité… Le gaz de schiste pourrait signer l’arrêt de mort de tous ces projets de territoire cohérents dans lesquels la région Rhône-Alpes s’implique fortement », craint Alain Chabrolle, vice-président de la région Rhône-Alpes délégué à la santé et à l’environnement.
Moratoire très provisoire
Mercredi, Olivier Keller, conseiller régional écologiste ardéchois, a contacté Nathalie Kosciusko-Morizet pour lui proposer une rencontre avec Michèle Rivasi. Dès l'issue de son entretien avec la députée européenne, la ministre de l'Ecologie annonçait un moratoire sur l'exploration jusqu'à l'été, ainsi que la création d'une mission chargée « d'évaluer les enjeux environnementaux » des gaz de schiste.
« Les intérêts en jeu sont considérables, et les choses n'en resteront pas là, affirme Olivier Keller. Plus que jamais, il convient donc de rester mobilisés. »
APIS

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