Fabrice Nicolino "Qui a tué l'écologie ?"
Editions Les Liens qui Libérent parution : 16 mars 2011
Fabrice Nicolino est un journaliste français né à Paris en 1955. Il a exercé plusieurs métiers, dont certains manuels – entre autres dans la chaudronnerie et la soudure –, avant de devenir secrétaire de rédaction à l'hebdomadaire Femme Actuelle en 1984. Il est ensuite devenu reporter, et depuis cette date, il a collaboré à de nombreux journaux, parmi lesquels Géo, Le Canard enchaîné, Télérama.
En 1988, il a participé au lancement de l'hebdomadaire Politis, qu'il a quitté en septembre 1990, avant de reprendre une collaboration régulière entre 1994 et 2003. Il écrit depuis 1994 dans le magazine Terre Sauvage ; il est chroniqueur au quotidien La Croix depuis 2003. Il est également le fondateur, avec Dominique Lang, des Cahiers de Saint-Lambert, revue dont le sous-titre est Ensemble face à la crise écologique. Il tient par ailleurs un blog depuis août 2007 : « Planète sans visa ».
Fabrice Nicolino écrit des articles sur le thème de l'écologie dans l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo depuis le mois de janvier 2010.
Il a publié une dizaine de livres dont
- Pesticides, révélations sur un scandale français, avec François Veillerette, Fayard, 2007
- La faim, la bagnole, le blé et nous, une dénonciation des biocarburants, Fayard, 2007
- Bidoche, l'industrie de la viande menace le monde, LLL, 2009. Réédition en poche chez Babel en 2010.
- Biocarburants : une fausse solution, Hachette, 2010 (édition de poche du livre paru en 2007)
- Aujourd'hui il publie Qui a tué l’écologie ?, éditions LLL, 2011.
-
(extraits de wiki-pédia) - -Reçue par Danièle Mermet dans Là-bas Si j'y suis ce mercredi 23 mars, Fabrice Nicolino développe l'argumentation de son dernier ouvrage « Qui a tué l'écologie » contre la bande des 4 grandes organisations qu'il tient pour responsables de la situation moribonde de la lutte pour l'écologie dans notre pays.
- Qui aime bien...châtie bien
- Avec franc parlé ce spécialiste de l'écologie compte de nombreuses amitiés dans les rangs des militants de longue date mais les dénonce sévèrement.
Il a voulu comprendre ce qui fait qu'aujourd'hui la lutte écologique est selon lui dans l'impasse et que le programme des écologistes politiques s'est fortement mâtinée de « réalisme ». Réalisme qui les conduira peut être au gouvernement mais lui paraît bien peu compatible avec l'urgence écologique à laquelle l'activité de l'homme oblige de répondre, dans l'urgence maintenant.
La situation est si grave et le conflit d'intérêt si total, entre les forces chimico-industrielles actuellement au pouvoir et l'avenir de l'humanité, que le conflit lui paraît désormais inévitable. Pour lui, qui se veut pourtant non-violent, une seule solution: « il faut abattre ce monde industriel qui nous entraîne dans le gouffre, ou accepter d'aller dans le gouffre! »
Et c'est parce qu'il est persuadé de cette seule solution qu'il se montre si féroce dans l'analyse des grandes associations qui en France sont censé représenter la défense de l'environnement et de l'écologie. Selon son analyse elles ne font plus aujourd'hui que du green-washing et offrent au monde industriel d'acheter les moyens d'acheter ses « indulgences » comme cela se pratiquait au Moyen Age.
Fabrice Nicolino examine et détail les liens contre-nature et contradictoires selon lui qui se sont noués au fil du temps entre les grandes organisations écologistes nationales et internationale et les sphères du pouvoir politico-industriel. Chacun y passe tout à tour.
Le WWF : depuis sa création ses généreux donateurs (les 1001) sont souvent liés à des personnages peu recommandables pour leur passé nazi, leurs liens avec l'apartheid en Afrique du Sud , les régimes dictatoriaux (Bokassa était donateur) et en France l'extrême droite. Aujourd'hui l'association ne communique plus la liste des 1001 et refuse d'en donner le détail quand il le leur demande.
Tout aussi grave, le WWF accepte aussi de siéger aux côtés de Monsentos dans une structure informelle charger de préparer la labelisation du soja transgénique. Il fait de même dans des groupes de travail avec divers autres industriels comme Bouygues ou les cimentiers.
En France il noue des partenariats avec Lafarge, société qui se heurte à de fortes oppositions en France (voir le Peuple des Dunes Collectif contre le projet d'extraction de sable en mer PER Sud-Lorient www.le-peuple-des-dunes.org ) et est obligé de montrer patte blanche. Ce qui n'arrête pas ses politiques dévastatrices au Sud et notamment au Bengadesh..
GreenPeace: bien sûr Nicolino a encore de l'affection pour Kathia Khanas, fondatrice France de WWF ou pour les historiques de cette association (née en 71) qui affrétèrent un vieux chalutier pour s'opposer aux essais nucléaires aériens américains en Alaska.
Au fil des ans l'association WWF qui n'a plus d'association que le nom, est devenue une machine professionnelle pour la levée de fonds et transforme les militants en donateurs/spectateurs qui n'ont aucun pouvoir en retour. Aujourd'hui GreenPeace France est allée chercher son directeur au Luxembourg où il était « optimisateur de fortune ». Celui-ci se vente aujourd'hui pour transformer son équipes en vrai pro d'avoir fait partir plus de 50% des 45 salariés-militants « sans qu'aucun n'ai gagné devant les prud'hommes! ». Même les patrons du CAC40 n'oseraient pas faire de telles déclarations!
Les carences de Mr Hulot (dixit Mermet)
« Moi j'ai une fondation reconnue d'utilité publique...je m'adresse aux sociétés qui ont de l'argent. Je n'ai pas une vision diabolique de l'économie... Thomas Legrand Vous n'avez pas peur d'être une caution pour ces sociétés... C'est normal que ce soit vers des sociétés comme EDF que je m'adresse ... »( Nicolas Hulot 6 octobre 2009 sur France Inter)
Pour Nicolino « Nicolas Hulot c'est un type pour qui j'ai de l'estime mais je lui fait sa fête. Il n'a pas rompu ses relations avec les grands industriels, Loréal, EDF TF1 siègent au CA de sa Fondation...C'est un boyscout qui vit dans un monde merveilleux..Il a rencontré Chirac des dizaines de fois, sans aucun résultat. Il n'en tire aucune conclusion. Il recommence avec Sarkozy! Sa fondation c'est un regroupement censitaire, une sorte de comité d'experts choisis par lui presque exclusivement des hommes, des experts ingénieurs avec lesquels il croit qu'il va avoir une bonne vision des chose; » Jean-Marc Jancovici, un des consultants de la Fondation Hulot a été consultant d'Areva et d'EDF. Il affirme au micro de Bourdin sur RMC « oui j'adore le nucléaire ».
Est-ce que la présence d'EDF dans sa Fondation ne pourrait pas expliquer sa modération sur le nucléaire? C'est la question que pose très sérieusement une commission parlementaire qui s'est penchée sur elle.
Pour Nicolot, Hulot n'a aucune conscience des rapports humains, des rapports de classe... il est incapable de faire face à la crise écologie: « C'est pourquoi je ne voterai pas pour lui s'il se présente à la présidentielle ».
Enfin France Nature Environnement: 300 association réunies pour 65 à 70% de financements publiques. Une fondation dans la main du gouvernement selon Nicolot. « Elle a participé au Grenelle...Des partenariat avec Veolia...Elle ne cesse d'applaudir à ce que fait le gouvernement (JL Borloo, Chantal Jouanno, Nathalie Kosciusko-Morizet ). Le Grenelle a réussi une instrumentalisation de l'écologie contre le social. C'est franchouillard, comme si on pouvait régler en France des problèmes internationaux. Une opération politicienne de Sarkozy qui a vu monter la demande écologique et qui s'est dit: il faut faire quelque chose. On réunit tout le monde autour d'une table, hors toute pression soicale et on va faire « une révolution écologique »! Hulot était là très à son aise. Une grande messe évacuant toutes les questions qui fâchent. ! »
Pour Fabrice Nicolo les choses sont claires. La bande des 4 est en grande partie responsable de la mort de l'écologie. Ces organisations ont fait leur temps. Elles doivent être remplacées par de nouvelles associations, plus démocratiques, plus transparentes, plus proches des vraies questions écologiques, prêtes à nouer des partenariats nécessaires avec le Sud et disposées à engager si nécessaire un véritable combat contre les intérêts des grands groupes industriels qui ménent actuellement le monde à sa perte.
Jean-Noël Chassé A.P.I.S.
Pour voir la bobine de Fabrice et entendre un court résumé de son point de vue, sur le site de Rue 89
http://www.dailymotion.com/video/xhppty_interview-de-fabrice-nicolino-auteur-de-qui-a-tue-l-ecologie-y_news#from=embed
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire