La marine française met un quatrième sous-marin nucléaire en service
Le Terrible admis au service actif
La Marine nationale française a mis en service "très discrètement" fin septembre "le quatrième et dernier sous-marin nucléaire lanceur d'engins de nouvelle-génération" le Terrible et "le nouveau missile nucléaire balistique M51", a annoncé vendredi la quotidien économique La Tribune.
Le sous-marin nucléaire fait officiellement partie des bâtiments de la Marine. Une arrivée en toute discrétion.
Construit à Cherbourg et basé à l'Ile Longue dans la rade de Brest, le sous-marin nucléaire lanceur d'engins Le Terrible a été admis la semaine dernière au service actif. Il fait officiellement partie des bâtiments de la Marine nationale. Une arrivée discrète, sans fanfares ni trompettes. Une discrétion que l'on explique dans la Marine par une volonté de laisser le sous-marin effectuer sa première patrouille opérationnelle, avant de valider son transfert.
Le Terrible est le quatrième SNLE de la génération Triomphant, lancé en 1997, à entrer en service actif. Il est aussi le premier à recevoir le nouveau missile balistique M 51. Ce qui fait de lui quasiment un prototype par rapport aux trois autres SNLE.
Le programme de 16 milliards €, qui consistait à remplacer les six SNLE de la génération du Redoutable, par quatre de la génération du Triomphant, n'est cependant pas achevé. Les trois premiers de série: Triomphant, Téméraire et Vigilant, doivent encore être refondus pour accueillir le missile M 51.
Ces SNLE effectuent, à raison de deux bâtiments en permanence à la mer, des patrouilles d'environ trois mois dans les eaux internationales. On ne devrait donc pas entendre parler du Terrible avant le printemps.
"Ainsi armé, le Terrible est devenu le fer de lance de la nouvelle dissuasion nucléaire française", note la Tribune qui annonce également "la modernisation de grande ampleur" dont feront l'objet les trois premiers SNLE-NG (le Triomphant mis en service en 1997, le Téméraire et Vigilant en 2004).
Le Terrible a effectué son premier tir de M51 le 27 janvier 2010. Un tir effectué le 10 juillet avait permis la validation du système d'armes du sous-marin. Ce missile mer-sol, balistique-stratégique, est destiné aux SNLE-NG, à commencer par le Terrible, lancé en mars 2008, qui en recevra 16 exemplaires.
Plus de 20 milliards en 5 ans pour la dissuasion
Qu'il s'agisse de la Marine nationale, du ministère de la Défense ou de DCNS, c'est actuellement le silence radio sur le programme IA M51, malgré son importance. Il fait même office de « sujet tabou », tous les acteurs impliqués ayant manifestement reçu l'ordre de ne pas communiquer sur le sujet. Selon certaines sources, l'Etat ne souhaite pas de publicité autour du projet, considéré comme très sensible au moment où le pays se met à l'heure de la rigueur budgétaire. En hauts lieux, on craindrait que les sommes engagées dans le nucléaire ne fassent l'objet de critiques, voire soient utilisées par les opposants à la politique gouvernementale. Car, actuellement, c'est bien l'ensemble des moyens de la dissuasion française qui est renouvelé et nécessite, par conséquent, la mobilisation d'une enveloppe budgétaire très importante. Ainsi, un rapport parlementaire précise que pas moins de 20.2 milliards d'euros sont affectés aux forces nucléaires de la marine et de l'armée de l'Air sur l'actuelle loi de programmation militaire (2009-2014). Cela représente près de 20% des crédits d'équipements du ministère de la Défense sur ces cinq années.
Apis
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