Le logement intergénérationnel fait l’unanimité et décolle doucement dans le Diois…
Une Relation, un toit…le logement intergénérationnel dans le Diois. Depuis 2006, dans le cadre de son service d’ aide à la recherche d’ un logement temporaire, la Communauté des Communes du Diois,mène une action pour faciliter le développement du logement intergénérationnel , en partenariat avec le CLIC et la Mission Locale de la Vallée de la Vallée Drôme.
Agnés Lagfoun, chargée de mission sur le logement temporaire (Point Logement Info Jeunes) à la CCD explique : « L’allongement de la vie, le vieillissement de la population et l'évolution de nos modes de vie nous obligent à nous poser de nouvelles questions. En effet, de plus en plus de français souhaitent pouvoir rester dans leur logement le plus longtemps possible. Il est important de répondre aux attentes d’une population aînée à travers l’adaptation de l’habitat, tant dans le neuf que dans l’ancien. Une politique de prévention ainsi que des dispositifs d’accompagnement dans l’adaptation du logement sont nécessaires. Le premier concerne la nécessité de développer, notamment en milieu rural, le repérage et la définition des besoins d’adaptation. En effet, avant d’intervenir sur l’habitat, il est nécessaire d’accompagner les personnes âgées dans la définition de leurs besoins et leur apporter des propositions concrètes pour bien vieillir chez soi. »
Un mode d’habiter innovant et original qui séduit de plus en plus d’habitants et de jeunes.
Depuis février 2007, dans le cadre de son service d’aide à la recherche d’un logement temporaire, la Communauté des Communes du Diois mène une action pour favoriser le développement du logement intergénérationnel, en partenariat avec le CLIC et la Mission Locale de la Vallée de la Drôme.
Face à l’importance du nombre de demandes de personnes cherchant un logement temporaire (étudiants, stagiaires, travailleurs saisonniers ou précaires…) et parallèlement, la proportion de personnes âgées autonomes occupant encore leur domicile sur le territoire du Diois, le logement intergénérationnel est une solution originale et intéressante. Il favorise la solidarité, le dialogue entre les différentes générations, tout en permettant de pallier au manque de logement temporaire. Il prévient l’isolement des personnes âgées et augmente leur quiétude ainsi que celle de leur famille.
Solution de logement très spécifique, sa philosophie repose sur le principe selon lequel la personne qui occupe le logement puisse tenir compagnie à la personne âgée, qui, en échange, l’héberge gracieusement dans un cadre préalablement défini entre les intéressés (signature d’une convention d’occupation et d’une charte définissant les rôles et les engagements de chacun). Cette présence active et amicale ne se substitue en aucun cas aux services de soutien à domicile existants ou qui seraient nécessaires.
Agnès LEFGOUN, travailleur sociale et chargée de mission à la Communauté des Communes du Diois, est garante du respect de la charte, de la réciprocité de l’échange. Elle est à l’écoute des besoins de chacun, assure la mise en relation, le suivi et l’accompagnement des binômes.
Depuis le début de l’action, dix neuf binômes ont pu être constitués. Les différents co-habitants ont été satisfaits de cette formule originale d’échange qui a pris toute sa place dans la panoplie des solutions de logement temporaire.
Plus de 60 % des personnes âgées de plus de 80 ans vivent à domicile. « Notre responsabilité est de faire en sorte que cette liberté et ce souhait de « Vivre chez Soi » puissent s’accomplir dans de meilleures conditions précis Martine Chazelle du CLIC. Elle tient à souligner le rôle essentiel de ce rapport qui s’inscrit dans la dynamique du projet « Vivre chez Soi et de nécessité de suivi, de médiation du travailleur social ». « Et il est indispensable pour passer le pas, de rassurer les gens, de prévoir plusieurs rencontres avant avec les personnes âgées, leurs enfants, et le jeune. Il faut que les enfants soient rassurés » pointe Mme Chazelle.
A défaut de représenter un mode d'habitat significatif, le logement intergénérationnel a le vent en poupe. Dans son récent rapport sur la place des seniors dans la cité, le Conseil économique et social en faisait un axe majeur d'intégration des personnes âgées. Il était également présent dans les réflexions des 7e Rencontres nationales de l'Odas (Observatoire de l'action sociale décentralisée) à Marseille, les 2 et 3 juillet, présenté comme l'un des vecteurs de création du lien social en période de crise. L'Union sociale pour l'habitat (USH) l'a placé au coeur du cinquième axe de son programme pour le nouveau Parlement européen, consistant à anticiper l'impact des changements démographiques et de l'évolution des modes de vie. Dernier signe en date de cet engouement pour le logement intergénérationnel : la tenue à Paris, du 3 au 5 juillet, du "First World Homeshare Congress" (premier congrès mondial du logement partagé). Cette manifestation était organisée par l'association britannique Homeshare International, présente dans plusieurs pays occidentaux et qui s'est donné pour mission de promouvoir le logement intergénérationnel. Les participants, originaires de plusieurs pays (Australie, Allemagne, Espagne, Etats-Unis, France, Irlande, Italie, Portugal, Royaume-Uni...), se sont efforcés de cerner les atouts, les conditions de réussite mais aussi les freins au développement du logement intergénérationnel.
« La question ne laisse pas indifférents les pouvoirs publics et les collectivités territoriales, même si cela n’est pas un phénomène de masse. C’est une des solutions qui fait partie d’une batterie de solutions : expose Alain Matheron le Président de la CCD.
Seul bémol à cette unanimité et à cet engouement : le logement intergénérationnel ne parvient pas à décoller malgré la multiplication des initiatives et le soutien de l'Etat et des collectivités. A défaut de chiffres nationaux, les expériences en cours montrent que ce mode d'habitat reste encore très marginal. En cause : le manque criant de candidatures du côté des personnes âgées, alors que les étudiants se montrent plutôt intéressés (double logement, temporalité, moindre coût,…). « Les duos sont difficiles » précise Alain Matheron. Faute d'information, cette solution pour rompre l'isolement des personnes âgées reste largement méconnue des intéressés ou suscite une certaine méfiance. Le développement de la formule passe donc nécessairement par un important effort de communication, mais aussi par un accompagnement public ou associatif qui sécurise les personnes âgées candidates. Une vingtaine de duos ont fonctionné et ce jour sept sont impliqués. Sur ce point, il est sûr que la l’information de proximité autour du logement intergénérationnel est de nature à apporter les garanties souhaitées et participer à son développement. Mais une bonne solution mérite « de la prudence et vigilance » conclut le Pt de la CCD.
Le principe du logement intergénérationnel vous attire…
Vous voulez en savoir plus…
Que vous soyez senior, famille de senior ou en recherche de logement temporaire,
N’hésitez pas à venir en parler…
Contact :
Martine CHAZELLE-FAYOT
Coordinatrice
CLIC Pôle Gérontologique
42 Rue Camille Buffardel
26150 DIE
Tel : 04 75 21 06 25
Fax : 04 75 22 19 14
Et Agnès Lefgoun
Logement Temporaire de la CCD
Référente logement le Vendredi
Tel : 04 75 22 29 44
Référente logement Mission Locale
Les Lundi, Mardi et Jeudi
Tel : 04 75 22 21 04
Intervenant le 20 juin à Limoges devant l'assemblée générale de l'Union nationale des associations familiales (Unaf), Nadine Morano, secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, a insisté sur la nécessité, face au vieillissement de la population, de "diversifier les modèles d'accueil des personnes âgées". Elle a fait part de son intention de mettre sur pied, dès cet été, des "ateliers" destinés "à promouvoir la culture de l'intergénérationnel" et associant des architectes, des psychologues, des publicitaires... La secrétaire d'Etat a insisté notamment sur les perspectives de la "colocation intergénérationnelle", associant une personne âgée et un étudiant. Pour justifier cette nécessité, Nadine Morano a rappelé que "la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus était de 15,4% fin 1996, tandis qu'à l'horizon 2020, cette part atteindra 33% de la population générale".
Textes et Photos : Claude Veyret
Veyret.claude@wanadoo.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire