Pollution des eaux, même en montagne...

L'or bleu menacé par les bactéries (pollutions coprologiques des Brebis en alpages) et pesticides. La Frapna a dévoilé hier les résultats d'une étude sur les captages d'eau potable de la région Rhone-Alpes.( photo : troupeaux de Aix en Diois pâturant à la Salette 38).
La consommation d'eau du robinet est-t-elle sans danger dans la région ? Pas tout à fait, selon la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna), qui a dévoilé hier une étude menée depuis deux ans sur les captages d'eau potable et la qualité des eaux. Si dans la plupart des grandes agglomérations l'or bleu, mieux géré, est moins pollué, dans les zones rurales, en revanche, le constat est moins rassurant.
Des risques sanitaires
La première menace, bactérienne, pourrait être facilement évitée. Il suffirait, selon la Frapna, d'entourer, comme la loi l'exige, les 5700 captages d'eau potables rhônalpins d'un périmètre de protection empêchant les pollutions ponctuelles et accidentelles. «Mais 40% d'entre eux ne sont pas protégés. En 2008, 20% des Savoyards, 10 à 20% des Isérois et Drômois et 5 à 10% des habitants de l'Ain ont ainsi reçu au moins une fois de l'eau contaminée par des bactéries», explique Jacques Pulou, pilote du réseau régional eau à la Frapna. A cela s'ajoutent les pollutions agricoles (pesticides, nitrate, cuivre des vignes,…), toxiques sur le long terme et de plus en plus présentes dans les captages. «C'est compliqué, car cela veut dire que tout le bassin-versant (alimentant d'autres réserves) est concerné, indique Christopher Thornton, président régional de la Frapna. Pourtant, seul 1% de ces réserves est considéré comme prioritaires (donc pollué) par les autorités, selon la fédération. Dans le Rhône, les secteurs touchés par cette pollution provenant de la viticulture et du maraîchage sont situés dans le Beaujolais et le Val de Saône. «Ces produits représentent, même à petites doses, un risque sanitaire pour les personnes fragiles (femmes enceintes, nourrissons…). Ils vont faire émerger de nouvelles maladies», prévient Jacqueline Collard, présidente de Santé environnement Rhône-Alpes. Pour éviter ce scénario catastrophe, la Frapna réclame «une nouvelle politique agricole qui n'incite plus à polluer». «C'est un véritable enjeu de santé publique», insiste Christopher Thornton.
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