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mercredi 16 juin 2010

Treschenu-Creyers 26310 : réintroduction du Gypaète barbus



GYPAÈTES BARBUS : Un lâcher a eu lieu le 06 juin 2010 dans le Diois

Rappelons que cet oiseau figure sur la liste des 8 espèces les plus menacées en Europe. Il s’agit du plus grand rapace du vieux continent (près de 3m d’envergure). Il subsiste 120 couples de gypaètes dans l’Union Européenne (bilan 2006) dont 26 dans les Pyrénées, 5 dans les Alpes et 10 couples en Corse. Ces nouvelles réintroductions dans le Parc National du Mercantour ont pour but de renforcer la population autochtone de Corse déficitaire et faire ainsi le lien avec le reste de l’arc Alpin et de permettre l’aboutissement d’un programme international de sauvegarde d’une espèce emblématique du milieu montagnard.

En fait, comme l’avait indiqué Danièle Pic, présidente du Parc naturel régional du Vercors, au cours d’une conférence de presse, le programme national de réintroduction connaîtra « une prolongation en juin prochain, avec un lâcher de gypaètes barbus dans le cirque d’Archiane ».

Il était annonçé depuis longtemps (projet Natura 2000), la réintroduction des Vautours Fauves et Moines préfigurant celui du Gypaète Barbu.
Espèce déjà réintroduite dans les Pyrénées (ou elle est la plus stable) et la Haute-Savoie (Bargy, Aravis, réserve Sixt Passy), le Gypaète Barbu a fait son apparition sur le secteur d'Archiane (Vercors sud, Drôme) expliqué
dans un rapport très récent du Parc Naturel Régional du Vercors (daté Avril 2010). Cette réintroduction s’est faite avec le concours d'ASTERS (Haute-Savoie), bien connue des défenseurs de pleine nature.
- “La réintroduction du Vautour fauve a permis d’initier le retour naturel d’autres espèces et ainsi de contribuer à l’enrichissement de la biodiversité du Parc du Vercors. Ainsi, suivant l’installation du Vautour fauve, le Vautour Percnoptère est revenu spontanément sur notre territoire et s’est même reproduit en 2008, après plus de quarante ans d’absence. Le Vautour moine, autre élément de la chaîne alimentaire, nécrophage comme les autres vautours ne devrait plus tarder à s’installer sur les bordures du massif. Le dernier élément de la chaîne alimentaire, l’équarrisseur naturel ultime, celui qui se nourrit d’os d’où son surnom de “casseur d’os”, est vu ponctuellement sur le Vercors. Ce vautour, le Gypaète barbu, n’ est pas revenu spontanément, de part son habitude à rester fidèle à son lieu de naissance. Le bureau du Parc a validé le principe d’une réintroduction du Gypaète en 2010.” (extrait du Journal n°55 du Parc de 2009)
- “le site Natura 2000, qui répond aux directives «Habitats» et «Oiseaux» et qu’à proximité, se situe un Espace Naturel Sensible (ENS). Ces différentes mesures permettront, si besoin, de mettre en place des mesures de protection spécifiques au Gypaète barbu.”

- Si on peut se réjouir d’un tel retour, on peut aussi s'inquiéter des derniers espaces de grande nature où l'homme est aujourd'hui mis au banc. Car le Gypaète Barbu est protégé par une réglementation des plus stricte nationale et Européenne, faisant de ce rapace le fer de lance et l'aboutissement des grands combats écologiques.
Le Gypaète Barbu est protégé par la loi Française du 10 juillet 1976 et son arrêté d’application du 17 avril 1981 modifié (JORF du 19 mai 1981) fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il l’est aussi au niveau Européen. Un arrêté ministériel daté du 12 décembre 2005 stipule que “La perturbation intentionnelle des oiseaux de l’espèce Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) sur leur aire de nidification et sur le lieu ou placette où ils se nourrissent est interdite sur tout le territoire national du 1er octobre au 31 août.”
Jean Paul Vieron


La réintroduction, envisagé dès les années 1920 en Suisse et en Allemagne a été tenté, d'abord dans succès, au début des années 1970 en Haute-Savoie, puis, en changeant de méthode, dans l'ensemble de la chaîne, depuis 1986 : quatre opérations dans l'est (Autriche), le centre (I & CH), le nord (Haute-Savoie) et le sud (Mercantour et massif italien connexe) des Alpes occidentales. Actuellement, 19 couples, dont 9 dans le noyau de population nord-occidental : Vanoise, Grand Paradis, Haute-Savoie, Valais. L'opération en Haute-Savoie est achevée depuis quelques années, celle des Alpes centrales vient de l'être. Les Vautours existent depuis quelques millions d'année, l'élevage quelques milliers d'années.
Ils ont donc fait leur évolution sur la faune sauvage, essentiellement Ongulés = biomasse maximale.
Mais peu leur importe qu'une charogne soit d'Ongulé sauvage ou domestique : les vautours ne fantasment pas sur le sauvage et le naturel.
Dans les régions du monde où il y a des forêts, les Ongulés rupestres sont particulièrement favorables car leur habitat maximalise la probabilité de détection de cadavres : en Europe le Chamois et, plus encore, le Bouquetin. Si le bétail, dans les conditions actuelles, fournit bien plus de cadavres au Vautour fauve, le Bouquetin reste l'espèce la plus favorable au retour du Gypaète.
Jean-Pierre Choisy
Naturaliste depuis l’enfance, biologiste depuis étude, aussi accompagnateur, quoique depuis des années travaillant essentiellement comme biologiste de la faune.

Nous reviendrons sur le sujet ….

APIS

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