Depuis l'accident de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, l'Union européenne redoute un accident similaire en mer du Nord, qui concentre l'essentiel de la production européenne en énergie fossile. Eurodéputée Europe Ecologie, Michèle Rivasi réclame un moratoire sur le forage offshore en mer du nord ainsi qu'une refonte de la législation européenne.
Depuis l'accident de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, l'Union européenne redoute un accident similaire en mer du Nord, qui concentre l'essentiel de la production européenne en énergie fossile. Eurodéputée Europe Ecologie, Michèle Rivasi réclame un moratoire sur le forage offshore en mer du nord ainsi qu'une refonte de la législation européenne.
Il y a en mer du Nord un risque de marée noire similaire à celle causée par la plateforme pétrolière Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique.
Je rappelle qu'en 2006, la production d'énergies fossiles en mer du Nord représentait 30% de la demande intérieure européenne, dont 15 à 20% assurés rien que par la Norvège. Il y a en mer du Nord plus de 400 plateformes pétrolières offshore exploitées par Statoil (Norvège), Shell (Pays-Bas), BP (Royaume-Uni) ou Total (France). Celles situées à plus de 180 mètres de profondeur, considérées comme étant en eaux profondes, sont au nombre de 27. Elles ont 20 ans d'âge en moyenne.
Evidemment, le fait que la plateforme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique soit située à 1.500 mètres de profondeur complique beaucoup plus l'exploitation et toute intervention en cas d'accident.
Mais en juin 1979, il a fallu dix mois pour stopper une éruption de pétrole de la plateforme Ixtoc 1, située elle dans le golfe du Mexique. Or la tête du puits ne se situait qu'à 50 mètres sous la mer. Un accident similaire peut donc très bien se produire en mer du Nord.
Le 11 juin dernier, la Commission européenne a envoyé un questionnaire à ces groupes pétroliers sur leurs pratiques et propositions en matière de sécurité.
A la lecture des questions de la Commission européenne, on se rend compte que l'ampleur du risque n'est pas bien connue. Dans ce questionnaire, on peut par exemple lire : ''En cas d'accident, qui est responsable, votre compagnie ou l'opérateur en charge de l'extraction ?'' [7e question, Ndlr], ou encore ''Les structures internes de votre compagnie lui permettent-elles d'assumer ses responsabilités en cas de dommage environnemental ou d'autre dommage matériel résultat d'accidents ou de situations critiques ?'' [6e question, Ndlr].
Il y a un flou artistique énorme. J'ai appelé l'Ifremer et le Cedre en France : ils m'ont répondu qu'ils n'étaient pas compétents en matière de plateformes pétrolières en eau profonde. J'ai aussi contacté Total, BP, Shell : personne n'a voulu répondre.
C'est d'autant plus préoccupant que les membres de l'Union européenne sont géographiquement très imbriqués. Un accident en mer du Nord pourrait polluer les côtes de tous les pays voisins.
L'Union européenne n’est pas suffisamment armée pour intervenir en cas d'accident.
Le principe pollueur-payeur est inscrit dans la directive sur la responsabilité environnementale mais celle-ci ne comporte rien de spécifique sur les plateformes pétrolières de grande profondeur. L'Union européenne dispose aussi aussi du ''paquet Erika'' sur les pollutions maritimes, mais il ne concerne que les navires, et pas les plateformes pétrolières.
Enfin, comme aux Etats-Unis, les Etats membres font face à un conflit d'intérêt : d'un côté ils autorisent l'exploitation pétrolière offshore, de l'autre ils contrôlent ces installations !
Nos propositions pour remédier à ce ''flou artistique''.
Nous voulons un moratoire sur les plateformes offshore en mer du Nord tant que nous n'aurons pas de garanties sur l'évaluation des risques, et ce d'autant plus que l'Irlande veut autoriser une plateforme à 3.000 mètres de profondeur.
Il faut aussi revoir la législation pour que le principe pollueur-payeur s'applique dans ce secteur.
J'ai aussi demandé une extension de compétence de l'Agence européenne pour la sécurité maritime (EMSA), qui pourrait avaliser l'autorisation des Etats membres. Il n'y a pas besoin de créer d'agence supplémentaire, celle-ci existe déjà !
Nos propositions doivent être validées par les Etats membres et aboutir.
Ce sont les crises qui font avancer la législation. Là, nous nous apercevons que l'Union européenne est mal armée. Nous n'avons pas droit à un Tchernobyl de l'industrie pétrolière.
Le moratoire pourrait passer par l'adoption d'une résolution au Parlement européen, mais le problème est que nous n'avons pas le Parti populaire européenne (PPE, conservateur) avec nous…
Bureau de Michèle RIVASI
04 75 60 32 90 / 06 37 15 76 56
assistants.rivasi@orange.fr
Michèle RIVASI
Députée européenne
OUI
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