Information Participative

Médias Citoyens Diois continu !

Retrouvez-nous sur notre nouveau site :

http://mediascitoyens-diois.info

samedi 9 juillet 2011

Les grands chimpanzés au pouvoir...


Les grands chimpanzés au pouvoir!
L’agressivité et l’empathie conditionnent les relations entre individus, la répartition dans l’espace et les structures sociales des animaux. Des poissons aux primates, l’agressivité est contrôlée par les mêmes centres nerveux du «cerveau ancien» – dit abusivement «reptilien» – et les mêmes hormones, très conservés dans l’histoire des vertébrés. L’action de ce système est compliquée par les centres nerveux supérieurs qui peuvent moduler, réorienter ou changer ses manifestations. En particulier chez les mammifères à gros cortex cérébral, comme les humains et autres singes, chez qui mémoire, culture et histoire personnelle compliquent, au moment de l’action, les motivations dues à l’état sensoriel, hormonal et social du sujet.
Et puis il y a les variations entre espèces: chez certains poissons, la vue d’un congénère déclenche une attaque immédiate et mortelle; à l’opposé, d’autres dépérissent si on les isole et rejoignent tout groupe qui passe au plus vite. Les espèces agressives sont souvent territoriales et dispersées, sinon solitaires comme les caméléons. Les espèces moins agressives peuvent être plus grégaires ou régler leurs conflits par des affrontements ritualisés, comportant plus d’esbroufe que de coups invasifs ou mortels.
Il ne faut pas oublier les différences sexuelles d’agressivité, liées à des différences hormonales et à leurs conséquences dans le système nerveux. Elles sont renforcées, de façon variable, par l’éducation et la culture chez les primates supérieurs.
On peut avoir ainsi des rapports de pouvoir, de domination et des relations entre catégories sociales (genres, groupes d’âge, familiers versus étrangers) différents entre espèces même très proches (chimpanzés et bonobos, gibbons et siamangs, etc.) et même entre des populations d’une même espèce conditionnées par des histoires et des interactions différentes avec le monde. On se reportera avec grand profit aux passionnants écrits de Frans de Waal pour réaliser à quel point chimpanzés et bonobos, confondus par les zoologistes du XIXe siècle, diffèrent: aux chimpanzés violents, querelleurs, machistes, obsédés de pouvoir côté mâle, il oppose les bonobos à dominance matriarcale, paisibles et réglant leurs moindres différends par un rapport sexuel, quelle que soit la combinaison de partenaires. Chez les gorilles, la société est très patriarcale, mais aussi paisible et ordonnée au quotidien que celle des grands chimpanzés est agitée. L’agressivité se limite à la défense du territoire ou du groupe par les grands mâles et à de rares conflits de statut.
Bien que les humains soient également parents des chimpanzés et des bonobos, nos sociétés actuelles ressemblent beaucoup plus à celles des grands chimpanzés qu’à celles des bonobos: organisation sociale patrilocale et machiste, conflits de pouvoir permanents entre les mâles, puis entre prétendants au pouvoir des deux sexes en cas de «libération des femmes». Avec un effet pervers: si une société décide de promouvoir les femmes au pouvoir, elle tend à sélectionner, pour régater avec les machos, une minorité de femelles parfois plus agressives que la moyenne des mâles dominants. Plutôt que de promouvoir les femmes, il vaudrait mieux dégrader les super machos et surtout dévaloriser le pouvoir et son prestige aberrant…
Tenez, l’autre jour, je roulais paisiblement au volant d’une épave empruntée, sur une voie très fréquentée et à la vitesse maximale autorisée. Pendant près de trois kilomètres en interdiction de dépasser, j’ai eu droit à des coups de klaxon et appels de phares incessants de la part d’un gros 4x4 allemand qui finit par doubler face à un camion, en me faisant un doigt d’honneur. Eh bien ce n’était ni un costume-cravate éjaculateur précoce, ni un chasseur ivre en battle-dress: juste une petite brune sexy «libérée»…
Chroniqueur énervant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire