En matière d'insertion, le RSA ne fait pas mieux que le RMI
La Cour des comptes publie un rapport critique sur l'accompagnement vers l'emploi grâce au RSA...
Deux ans après la mise en place du RSA, la Cour des comptes publie ce mardi un rapport sur la politique d’insertion sociale et professionnelle en France. Les sages de la rue Cambon dressent un bilan mitigé, sur les premiers résultats du RSA, et dénoncent notamment le manque d'évaluation des résultats de l'accompagnement des bénéficiaires.
La Cour a étudié l'organisation de l'insertion pendant la période allant du 1er janvier 2004 au 1er juin 2009, date à laquelle le RSA s'est officiellement substitué au RMI, après deux ans d'expérimentation. Elle estime que le passage d'une prestation à l'autre n'a pas permis une meilleure évaluation de l'accompagnement des bénéficiaires. «Le résultat des actions en termes d’insertion professionnelle n’est pas mesuré de façon précise, réaliste et cela au niveau local, départemental et national», note la Cour des comptes.
Information lacunaire
«L’information lacunaire sur les sorties du bénéfice du RSA, faute de suivi des bénéficiaires (...) ne permet ni d’apprécier l’efficacité du dispositif départemental dans son ensemble ni de déterminer les parcours les plus adaptés et les actions et organismes les plus efficaces», poursuit le texte.
La Cour constate également que, comme c'était le cas avec le RMI, la contractualisation avec le bénéficiaire demeure le point faible du dispositif. Elle note aussi que le RSA «n’a pas modifié la gestion de l’offre d’insertion».
Développement des politiques d'insertio
Le RSA, perçu par près d'1,85 million de foyers fin février, se décline en deux volets: le RSA socle, qui a remplacé le RMI, et le RSA activité, qui vient compléter un petit salaire. Le bénéficiaire du RSA, qui a droit à un accompagnement social et professionnel, est tenu de rechercher un emploi ou de suivre des actions d'insertion.
«Le RSA sépare les catégories de bénéficiaires davantage que ne pouvait le faire le RMI», estime la Cour. «Il existe un risque réel qu’apparaisse une catégorie de bénéficiaires à la fois suffisamment proches de l’emploi pour ne plus être pris en charge par la filière sociale et trop éloignés de l’emploi pour faire l’objet d’un suivi efficace par les organismes chargés de l’emploi», explique-t-elle.
La Cour suggère donc de «mieux coïncider l’offre d’insertion avec les besoins réels des intéressés» et de favoriser le développement des politiques d'insertion. Il y a un mois, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) avait rendu un rapport sur le même thème. Avec les mêmes conclusions.
Bilan Un rapport du Conseil économique et social critique Pôle emploi
Peut mieux faire. Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a rendu public hier le bilan qu'il dresse des deux premières années de Pôle emploi. Un rapport assez critique, qui juge la mission d'accompagnement des demandeurs d'emploi de l'organisme «très insuffisante». Un défaut qui avait déjà été pointé par les 500 000 demandeurs d'emploi interrogés en septembre dernier, lors de la grande consultation lancée par Pôle emploi.
Vingt-deux recommandations
Plus précisément, le rapport du Cese souligne que la promesse d'un conseiller personnel pour chaque demandeur d'emploi n'a été que « partiellement mise en œuvre». Tout comme celle d'accorder un suivi mensuel aux chômeurs au bout du quatrième mois d'inscription. «Les entretiens mensuels ultérieurs» au quatrième mois «ne sont réalisés que dans 36% des cas en 2010», révèle-t-il. Autres critiques: la difficulté d'accès à la formation pour les demandeurs d'emploi et leur mauvaise connaissance d'outils utiles, tels que l'évaluation des compétences en milieu de travail ou le bilan de compétences. Conséquence, selon le Cese, Pôle emploi est bien moins efficace que ses homologues britannique ou allemand pour reconduire les chômeurs vers le marché du travail.
Pour améliorer la situation, le Cese émet vingt-deux recommandations qui vont de la limitation des portefeuilles des conseillers Pôle emploi à un effort accru de formation des demandeurs d'emploi, jusqu'à l'évaluation plus fine de leur projet. Tout en insistant sur la nécessité d'«accroître les moyens de Pôle emploi».
Plus précisément, le rapport du Cese souligne que la promesse d'un conseiller personnel pour chaque demandeur d'emploi n'a été que « partiellement mise en œuvre». Tout comme celle d'accorder un suivi mensuel aux chômeurs au bout du quatrième mois d'inscription. «Les entretiens mensuels ultérieurs» au quatrième mois «ne sont réalisés que dans 36% des cas en 2010», révèle-t-il. Autres critiques: la difficulté d'accès à la formation pour les demandeurs d'emploi et leur mauvaise connaissance d'outils utiles, tels que l'évaluation des compétences en milieu de travail ou le bilan de compétences. Conséquence, selon le Cese, Pôle emploi est bien moins efficace que ses homologues britannique ou allemand pour reconduire les chômeurs vers le marché du travail.
Pour améliorer la situation, le Cese émet vingt-deux recommandations qui vont de la limitation des portefeuilles des conseillers Pôle emploi à un effort accru de formation des demandeurs d'emploi, jusqu'à l'évaluation plus fine de leur projet. Tout en insistant sur la nécessité d'«accroître les moyens de Pôle emploi».
APL
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