Meeting d’Areva au stade de France quand Fukushima crève à petits feux
Il est de bon ton, quand on est une grosse boîte, de donner dans l'évènementiel et de dépenser des fortunes, qui seront payées par les clients, pour donner de son activité une image reluisante.
(Ainsi votre note d’électricité sera augmentée pour permettre aux VIP de passer un bon moment, avec tout ce qu’il faut, dans les loges du stade de France. Du temps de Néron, on n’avait pas mieux. Incendie compris. Exciting !)
Ainsi Areva qui a le chic pour faire des pubs de dessin animé avec de petits personnages, de petites maisons, de petites rivières comme dans un Lego de chambre d'enfant a choisi le sport et le stade de France pour clamer aux actionnaires qu’elle est une boîte saine qui mérite leur intérêt.
Aussi saine, certes, que certains sports de haut niveau, on n'en doute pas.
Quand on sait quelle est la réalité du commerce de l'atome, ce que l'on découvre tous les jours, à savoir ce qu'on nous cachait , que les centrales "pissent " constamment des déchets dans l'eau et dans l'air et qu'après tout le monde vit avec ça et que les cancers qui augmentent, ma foi, on essaie de les soigner, c'est la vie, tout le monde meurt, alors un peu plus tôt un peu plus tard....Quand on sait, parce que les langues se délient, à quel point ces grosses bêtes sont fragiles avec leurs tuyaux , leurs robinets, leurs fuites, leurs incidents, leur personnel mal formé et peu payé, leur personnel compétent et au chômage car trop cher...Quand on a sous les yeux tout un pays merveilleux qui sombre, le Nord du japon , en attendant le Sud, avec ces enfants qui ont leur dosimètre comme d'autres leurs étoiles, ces familles arrachées à leurs terres ancestrales, ces troupeaux agonisant dans de beuglements d’agonie, cet avenir qui n'en est plus un, ces messages de Japonais qui se multiplient et qui supplient tous les hommes de la planète de les aider à faire pression sur leur gouvernement, à prendre en compte leurs angoisses de bétail abandonné...
A-t-on vraiment envie de célébrer autour d'un stade, la gloire d'une énergie mortifère ?
A-t-on le courage, sous la bannière d'Areva qui vend du mox, le combustible le plus dangereux qui soit, qui s'apprêtait même à en livrer à Fukushima , lors de ses explosions les plus violentes, de se réunir, d'applaudir, de croire en un monde parfait, alors que l’entreprise même qui organise la fête ici, ailleurs organise les cimetières du futur ?
Je m’adresse aux sportifs, engagés et grassement payés, je l'espère, qui participeront. Portez au moins un brassard de deuil puisque vous courez sous les couleurs de ceux qui donnent la mort, puisque votre talent, les années et les années que vous avez passées à devenir les meilleurs, sont achetés aujourd'hui par ceux qui se font les champions de ce marché.
Je m’adresse au public. Qu'allez-vous donner de l’argent à cette firme qui prétextant une plus grand fiabilité que d’autres est absolument incapable, à l'heure actuelle à Fukushima, de traiter de l'eau irradiée. Ah ! Les champions de l’atome ! Ils ne sont pas seuls, il faut le reconnaître. Ils sont avec Kurion et Tepco. On est rassurés. Pas un jour sans qu'un tuyau ne pète , sans qu'un robinet fermé soit ouvert, sans qu’un filtre qui doit tenir un mois fonde en 5 heures, sans que l’océan ne soit traversé de fleuves de rejets mortels. Aurez-vous cette réalité en tête quand pénétrerez dans le stade loué par Areva ?
Je m’adresse à la fédération Française d’Athlétisme. Tous les sponsors sont-ils acceptables ?
Le sport de haut niveau souffre d'une image catastrophique.
Le Qatar aurait acheté sa coupe du monde.
Le tour de France n'est pas encore commencé que l'on parle déjà de drogue.
Faut-il ajouter à cela un nom comme Areva ? Certes le contrat est signé depuis longtemps. Mais il est essentiel de dire qu’on ne peut pas, quand on défend le sport qui porte au plus haut les valeurs de courage, d'effort, de vie saine, d'engagement moral, d’accepter comme sponsor, une industrie dangereuse pour 24 000 ans !
A moins qu'Areva accepte de changer de logo et prenne celui qui court sur le net :
Le nucléaire...L'ARE VA de soi...
Courage, hommes de la planète, de plus en plus conscients et unis.
Il y a toujours une fin aux grosses choses sans âme.
L’Esprit, qui est l’essence de ce monde, nous souffle de nous battre et de ne pas être complices.
Meeting d'athlétisme Areva. 8 juillet 2011-Stade de France
Ariane Walter
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