Vieillir en yoga Fondamentalement, le yoga est adaptation tout simplement car la vie est adaptation. Il n’y a pas un yoga pour tous, mais un yoga pour chacun.
Partant de là, toute personne peut prétendre pratiquer à partir de ses propres possibilités. Il n’y a aucune raison d’arrêter la pratique en fonction de l’âge ou de certaines déficiences.
C’est l’expérience avec des personnes vieillissantes (octogénaires et nonagénaires) ou atteintes de pathologies (maladie de Parkinson ou opérés cardiaques) pratiquant avec moi depuis de nombreuses années qui m’a incité à organiser un cours spécifique. Par ailleurs, une pratique avec des personnes déficientes mentales me prouvait que des progrès, fussent-ils infimes étaient possibles.
Fort de cela, j’ai proposé mes services (de façon bénévole) dans deux maisons de retraite à Die et à Marignac avec comme postulat que toute personne est capable d’évolution sur différents plans de leur existence. Il serait inconvenant de dire qu’on ne peut pratiquer le yoga parce que le corps révèle des difficultés voire certaines incapacités.
Dès lors, 3 axes vont guider la pratique :
Les mouvements : nécessaires à la vie pour éviter notamment le tassement vertébral. A cet égard, il est temps de refuser le constat suivant souvent avalisé qui consiste à dire que par exemple, l’arthrose étant là, plus rien n’est possible. Or, nous pouvons et cela se vérifie soulager et libérer la colonne par des mouvements spécifiques.
la Respiration et le travail sur les énergies : L’âge, la déficience, ne signifient en aucun cas que l’on respire bien. Revenir dans la conscience du souffle est un élément déterminant pour apaiser le mental et pour lâcher prise.
Les Mudras : Les exercices des mains vont s’avérer importants pour favoriser les mouvements et améliorer la respiration. En effet, la rigidité des mains entrave la respiration. Le fait d’avoir par exemple les doigts qui se referment outre qu’ils peuvent révéler un problème cardiaque ou de l’ostéoporose diminue l’inspiration et affecte les capacités respiratoires souvent liées aussi aux épaules qui se ferment. La main reste un outil pour la préhension et favorise les gestes quotidiens (se laver, s’habiller, manger…etc). Il s’agit donc de renforcer l’autonomie par des exercices libérant les doigts et les poignets et favoriser une meilleure circulation.
Le Toucher : Il reste un élément important pour la reconnaissance. Toucher, c’est connaître, c’est aussi émettre et recevoir. Il y a une interaction entre celui qui touche et celui qui est touché, la communication se faisant dans les 2 sens. Toucher quelqu’un n’est pas anodin. « la peau est ce qu’il y a de plus profond dans l’homme » nous rappelle Paul Valéry. Toucher l’autre, c’est toucher son être, ce qui nécessite présence et écoute.
C’est une des raisons qui fait que nous terminons les séances en maison de retraite en nous mettant debout (ce qui n’est pas toujours facile) en nous donnant la main, en essayant de lever les bras comme une fleur qui s’ouvre en terminant par le son Om.
Conclusion : La séance en maison de retraite se pratique sur chaise. Les personnes concernées n’ont jamais pratiqué le yoga avant. Nous commençons par une prise de conscience du souffle, suivi de mouvement des bras permettant d’ouvrir la poitrine, de mouvements étirant la colonne lombaire, dorsale et cervicale. S’ensuit le travail des mains, des yeux, se terminant par un automassage du visage et d’une petite chorégraphie avec des sons. De nombreuses possibilités existent pour maintenir et renforcer la musculature en tenant compte de la réalité des corps des personnes qui pratiquent.
En maison de retraite, le besoin de reconnaissance est très important et rejoint en yoga cette notion altruiste et de compassion qu’est la bienveillance (ahimsa).
Jeannot Margier, (donne des cours de yoga à Die, des séances adaptées pour personnes en difficulté et atteintes de pathologies légères ou conséquentes.
Tel 04 75 22 22 55
La Croix et Rimajat
26400 Marignac en Diois
jeannot.margier@nordnet.fr
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