Birmanie : le parti d'Aung San Suu Kyi dissous.Ecologie au Quotidien de Die entretien une vigilance particulière contre la Dictature birmane et pour la libération de d'Aung San Suu Kyi depuis 10 ans.
"Nous aurions perdu toute dignité, toute crédibilité, en nous mettant au service de la junte", si la LND avait accepté de participer aux élections.
Le parti de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi a été officiellement dissous après son refus de participer aux prochaines élections législatives, attendues d'ici la fin de l'année, a-t-on appris vendredi de source gouvernementale. D'ex-cadres du parti ont décidé de créer une nouvelle formation politique, a annoncé l'un d'entre eux à l'AFP.
"Nous avons pris la décision de former un parti politique", a déclaré Khin Maung Swe, ex-membre du comité central exécutif de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). "Nous devons attendre la réponse des ex-membres de la LND dans les autres Etats du pays mais j'espère que nous pourrons nous enregistrer ce mois- ci". Khin Maung Swe a précisé que le nom du parti n'avait pas encore été choisi et que sa participation aux élections n'était pas tranchée. Contacté par l'AFP, Nyan Win, porte-parole de la LND, a estimé vendredi que la décision de créer un autre parti relevait du "choix personnel" de Khin Maung Swe et de ses partenaires. "Mais ils devraient obéir formellement à la décision unanime de la LND" de boycotter les élections. La Ligue nationale pour la démocratie avait annoncé le 29 mars qu'elle boycottait les élections législatives, les premières depuis 20 ans.
Selon les lois électorales, une participation l'aurait en effet obligé à exclure la lauréate du prix Nobel de la paix, en résidence surveillée, ce à quoi elle s'est refusée. Faute d'être inscrite pour le scrutin, la formation a été automatiquement dissoute. "La LND n'est plus un parti politique enregistré", a indiqué un responsable gouvernemental sous couvert de l'anonymat. La LND avait remporté triomphalement les élections législatives de 1990. Mais la junte n'a jamais reconnu les résultats et le parti n'a pas été autorisé à exercer le pouvoir. Le scrutin est attendu fin octobre ou début novembre.
"Les autorités ne nous ont pas informé de quoi que ce soit mais c'est la loi. Nous n'existerons plus légalement comme parti mais notre siège restera ouvert comme d'habitude", a indiqué Nyan Win, porte-parole de la LND. Symboles et drapeaux de la Ligue, fondée le 27 septembre 1988, étaient toujours en place vendredi matin devant le siège du parti, selon des témoins. Mme Suu Kyi, 64 ans, a été privée de liberté pendant 14 des 20 dernières années. Jeudi, Win Tin, co-fondateur de la LND qui a fait 20 ans de prison avant d'être libéré en 2008, avait affirmé vouloir continuer la lutte. "On n'empêche pas un parti d'exister par décret. Nous n'abandonnerons pas notre idéologie, notre action politique, notre leadership, nous nous maintiendrons en tant que parti", a-t-il assuré dans une interview à la radio française RFI. "Je n'ai aucun regret", a affirmé le journaliste et opposant, âgé de 80 ans quant au choix de boycotter le scrutin et de voir le parti être dissout, ce qui a provoqué d'importants remous au sein du parti.
"Nous aurions perdu toute dignité, toute crédibilité, en nous mettant au service de la junte", si la LND avait accepté de participer aux élections. Plusieurs sources ont fait état de la création dans les prochains jours d'un nouveau parti politique par d'ex-membres de la LND.
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