POLITIQUE FONCIÈRE
Le 20avril, le conseil régional de Rhône-Alpes a consacré une journée de visite sur le terrain dédiée à la stratégie foncière régionale. C'était l'occasion d'aborder la politique foncière agricole à travers un cas concret à Grigny dans le Rhône. Bâtir une politique Foncière en Rhône-Alpes.
La région Rhône-Alpes est confrontée a une forte pression foncière qui contribue à un étalement urbain consommateur de terrains, destructeur de terres agricoles et d'espaces naturels. Or, la politique foncière est une stratégie inhérente à l'aménagement du territoire et transversale aux différentes délégations et compétences régionales : économie, agriculture, logement, environnement... Le conseil régional de Rhône-Alpes souhaite exercer un effet levier afin d'inciter les collectivités locales à mieux prendre en compte ta problématique foncière dans la conception des projets de territoire pour une meilleure maîtrise de l'espace et de l'usage qui en est fait.
« Le premier devoir des collectivités est de concentrer autant que possible les opérations d'habitat, industrielles et commerciales sur tes friches existantes et à l'intérieur des zones urbaines pour préserver les sols agricoles et les espaces naturels », a rappelé Gérard Leras, conseiller régional délégué à la politique foncière. « Depuis le printemps 2010, le conseil régional a décidé de consacrer plus d'intérêt et d'actions à la politique foncière en créant une nouvelle délégation.
C'est un pari ambitieux de vouloir mettre en place une politique foncière pour répondre aux besoins des habitants en zones urbaines, tout en préservant tes espaces naturels et agricoles ».
Un enjeu fondamental et stratégique
En octobre 2011,le conseil régional présentera une délibération cadre pour bâtir cette politique foncière qui s'appuiera sur un diagnostic du territoire, l’étude régionale globale démarrée en décembre 2010) et des études de cas concrets. A ce jour, quinze études sont en cours en collaboration avec différents partenaires [centre d'échanges et de ressources foncières, agences d'urbanisme, parcs naturels régionaux, université de Grenoble, conseils d'architecture d'urbanisme et d'environnement...].
L'une de ces études concerne Grigny [Rhône],une commune particulièrement attractive où l'enjeu est de conserver des terres agricoles en zone périurbaine à proximité de Lyon. Comme l'a indiqué
René Balme, maire de Grigny, la commune compte 575 hectares et environ 10000habitants. Sur le plateau agricole où la pression foncière est très forte, on recense 160 propriétaires sur 70 hectares
dont 10 hectares en friches.
Les parcelles, très morcelées, sont exploitées principalement par des agriculteurs des communes voisines, sachant qu'à Grigny, il ne reste plus qu'un seul exploitant qui va cesser son activité prochainement.
«Dans tes communes urbaines, il est essentiel de maintenir des exploitations agricoles et des activités liées à l'agriculture,notamment pour répondre à la demande des habitants en circuits courts, en produits biologiques »,a souligné Jean Jack Queyranne, président du conseil régional. «Aujourd'hui en Rhône-Alpes, on estime que chaque année, environ 3000 hectares sont pris sur le foncier agricole, généralement au profit de l'urbanisation.
On voit bien l'ampleur du problème tout particulièrement dans le Rhône. Le foncier constitue un enjeu fondamental et stratégique du développement viable et durable de nos territoires ».
Colette Boucher
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