Ce pavé dans la mare des dictatures politiques et son tsunami ont renversé les dirigeants égyptiens et fortement ébranlé ceux de Lybie, du Yemen et de Syrie . Après le monde politique c'est le monde économique qui est touché. Non seulement les tunisiens voulaient la démocratie mais maintenant ils exigent des salaires décents et refusent de laisser perdurer un système économique mondial inégal et dominateur qui, sous d'autres formes, permet la persistance d'une domination des anciens colonisateurs au travers de leurs entreprises multinationales.
Depuis le 15 mai la jeunesse espagnole manifeste au centre de Madrid et de beaucoup de grande ville pour crier son ras le bol d'une société sans avenir pour eux. Le mouvement d'occupation des grandes places espagnoles devrait se poursuivre pour une semaine au moins encore selon les informations que ses participants échangent sur internet.
Et la vague de protestation et d'indignation se propage dans toute l'Europe.
Les jeunes se mobilisent en Belgique depuis le week-end dernier.
Aujourd'hui le mouvement de rébellion de la jeunesse gagne la France. A Lyon un appel est lancé pour occuper la place Bellecour. Dans un mouvement de balancier dont l'histoire garde le secret, la place Bellecour, devenue 1er lieu de détention collective à ciel ouvert par les forces de police (évènement du 19 octobre dernier), pourrait devenir la 1er place publique d'exigence d'espoir par la jeunesse française. A suivre de très près donc.
Et pour un peu plus d'info, reprise ci-après d'un article qui vient de paraître sur le site de l'hedomadaire Lyon Capital.
http://www.lyoncapitale.fr/lyoncapitale/journal/univers/Politique/Europe/Le-ras-le-bol-espagnol-gagne-Lyon
Le mouvement ne fait que commencer. A suivre de très près donc.
Pour A.P.I.S.
Jean-Noël CHASSé
Le ras-le-bol espagnol gagne Lyon
Le message est clair, le collectif "Democracia Real Ya" (Démocratie réelle maintenant) de Lyon envisage de camper place Bellecour à partir de ce lundi soir. Comme à Toulouse et Perpignan, jeunes Espagnols et jeunes Français veulent installer un "campement permanent" sur la plus grande place d'Europe. Ils ont créé un blog et une page Facebook pour parvenir à leur fin.
Le mouvement est parti d'Espagne
@ DR
Ils campent depuis place de la Puerta del Sol à Madrid notamment et ont voté la poursuite de cette occupation "minimum une semaine", ce dimanche 22 mai (lire par ailleurs sur le site du journal El Mundo). Leur objectif est de sortir du bipartisme afin de laisser plus de place aux partis politiques minoritaires.
A Lyon et dans toute l'Europe des relais se sont organisés. "Les appels ont été passés via Facebook et d'autres réseaux sociaux. Le mouvement, d'abord national, s'est internationalisé", explique José Vicente Bernabeu, membre du comité de coordination lyonnais.
"Ici, nous nous rassemblons depuis vendredi pour informer et débattre. Au départ, nous n'étions que des étudiants espagnols mais ensuite des Français nous ont rejoints. Dans le monde entier, les demandes sont les mêmes : la fin de la corruption et des mesures plus justes socialement", explique le jeune étudiant Erasmus à Lyon.
Mouvement pacifiste sans drapeau ni étiquette politique
En Espagne, 21% de la population active est au chômage. "La clef de ce mouvement c'est qu'il est pacifiste, sans drapeaux ni étiquette politique. Je ne pense pas que les gens sur place deviendront violents", développe José Vicente Bernabeu.
Selon lui, le parti socialiste au pouvoir, le PSOE "n'est pas la gauche mais souhaite juste gagner des élections". L'étudiant espagnol espère que si le mouvement continue, "dans quelques temps, ça se traduira par des mesures concrètes".
A Lyon, la préfecture dit n'avoir reçu aucune demande de manifestation et la police affirme qu'elle n'est pas au courant d'un possible rassemblement ce lundi soir. Les militants espagnols prétendent pourtant avoir bien occupé la place rouge dès dimanche à une centaine de personnes, "plus de Français que d'Espagnols, étudiants et travailleurs" composaient le rassemblement selon eux.
Le site internet Rebellyon.info propose un dossier complet sur le sujet, comparant la Puerta del Sol à la place Tahrir au Caire et peut-être à la place Bellecour demain. Il rappelle que les militants espagnols prennent exemple "sur les expériences récentes au Maghreb : occupations des places centrales, auto-organisation de terrain, etc" pour se faire entendre et se félicite que "la révolution [soit] dans la place !" à Lyon aussi.
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