Pétrole : L'Equateur sur la voie du "post-pétrole"
Une initiative inédite est en marche en Equateur: le projet "Yasuni". Celui-ci fait référence à l'engagement de ce pays andin pour ne pas exploiter le pétrole des sous-sols du parc naturel Yasuni.
Une initiative inédite est en marche en Equateur: le projet "Yasuni". Celui-ci fait référence à l'engagement de ce pays andin pour ne pas exploiter le pétrole des sous-sols du parc naturel Yasuni.
Il vise donc à protéger la biodiversité de la zone et les peuples autochtones qui y vivent, puisque les forages pétroliers signifieraient l'exode des indigènes.
Pour un pays qui tire la moitié de ses revenus d'exportation du pétrole, c'est une véritable révolution écologique. Cette initiative a récemment obtenu le soutien de la région Rhône-Alpes (France) qui, en avril, a décidé de lui allouer quelque 150'000 euros. Une conférence sur le projet "Yasuni" a également été organisée à Genève en novembre 2010 et la Suisse, parmi de nombreux pays, devrait participer à cette initiative.
Le projet "Yasuni" est novateur à plus d'un titre. En plus de la non exploitation du pétrole, il envisage de stopper les gaz à effet de serre et pas seulement de les diminuer comme le stipule le protocole de Kyoto. Le gouvernement équatorien présente l'initiative "Yasuni" comme relevant de la responsabilité internationale pour la préservation de la planète. En effet, le maintien de la biodiversité amazonienne, une des plus fortes au monde, concerne l'avenir de toute l'humanité. Cette prise de conscience a poussé les autorités de Quito à renoncer au pétrole du parc national Yasuni à condition que la Communauté Internationale offre une compensation correspondant à 50 pour cent des profits estimés de l'exploitation du pétrole, soit 3,5 milliards de dollars. Cet argent servirait entre autres à assurer la transition énergétique du pays. Quand on sait qu'un seul hectare du parc Yasuni renferme autant de variétés d'arbres que dans toute l'Amérique du Nord, on imagine bien l'importance écologique de cette zone.
L'initiative "Yasuni" s'inscrit dans une optique de passage aux énergies renouvelables. En Equateur, l'extraction du pétrole, qui fournit 50 pour cent de l'énergie électrique du pays, pourrait s'assécher dans 25 ans déjà. Il est donc temps de se tourner vers des énergies propres. L'Etat a déjà commencé à investir dans les énergies renouvelables, comme la géothermie et l'énergie solaire. Outre le projet "Yasuni", les politiques publiques équatoriennes visant à favoriser les énergies renouvelables sont les suivantes: l'abandon des taxes sur l'importation de véhicules hybrides et électriques et le financement prochain des panneaux solaires pour l'eau de chauffage des habitations.
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