OMS : le président Barroso rétif à la démocratie participative comme à la Démocratie.
Un million de citoyens ont signé une pétition dans le cadre du droit d'initiative prévu par le traité de Lisbonne pour pousser l'Europe à geler les autorisations d'OGM, mais Bruxelles n' a guère envie de céder sur ce dossier sensible.
La pétition a été officiellement remise jeudi à la Commission par ses initiateurs, Greenpeace. Mais son président José Manuel Barroso a refusé de la recevoir en main propre et a délégué le commissaire à la Santé John Dalli, en charge du dossier OGM.
Visiblement déçus par cette entrevue, Jorgo Riis de Greenpeace et Alice Jay, (directrice de la campagne d'Avaaz), se sont dits convaincus que M. Barroso veut enterrer leur initiative.
John Dalli, venu ensuite rencontrer la presse, a entretenu ce sentiment. "Je ne peux m'engager sur les suites qui lui seront données", a-t-il annoncé.
Prétexte de temps pour nier la démocratie
La Commission insiste sur les procédures. "L'initiative citoyenne n'est pas encore en vigueur, car le Parlement européen, la Commission et le Conseil doivent encore se mettre d'accord" sur les procédures pour sa mise en oeuvre, a tenté d'expliquer le commissaire.
"A ce stade nous ne pouvons en accepter aucune", a-t-il conclu.
Les reponsables de Greenpeace ont contesté cette approche. "Un accord a été trouvé lundi entre le Parlement européen, la Commission et le Conseil, et le Parlement doit se prononcer la semaine prochaine. Mais ça, M. Dalli l'ignore", a ironisé Alice Jay.
Le Parlement européen est venu en soutien. "La Commission européenne ne doit pas simplement recevoir les signatures, mais traiter cet acte de démocratie participative sérieusement", a averti l'élu vert allemand Gerald Häfner, chargé du dossier au Parlement européen.
La décision sur les suites à donner à l'initiative lancée par Greenpeace est "politique", explique pour sa part l'élu vert luxembourgeois Claude Turmes.
"C'est la première fois que les citoyens de l'UE ont exercé leur droit d'initiative et la Commission n'a aucune raison politique pour rejeter cette initiative", a affirmé Jorgo Riis.
La Commission ne l'entend pas ainsi. Si le Parlement avalise la semaine prochaine l'accord sur la mise en oeuvre du droit d'initiative et si les Etats l'entérinent avant la fin de l'année, il faudra encore attendre un an pour qu'il soit transposé dans les 27 droits nationaux avant de soumettre une initiative, explique-t-elle. En résumé, "Greenpeace est en avance".
"Pas question de recommencer à collecter des signatures", soutient Jorgo Riis.
La pétition a été lancée en mars, au plus fort de la polémique sur les OGM, après l'autorisation de culture donnée à l'Amflora, une pomme de terre génétiquement modifiée développée par le groupe-trust allemand BASF.
Les signataires appellent José Manuel Barroso a "décréter un moratoire sur l'introduction des plantes génétiquement modifiées en Europe et à mettre en place un organisme éthique et scientifique indépendant chargé de mener à bien la recherche sur l'impact des OGM et déterminer leur régulation".
C'est plus ou moins ce que réclament la France et plusieurs autres Etats membres, sans avoir à ce jour obtenu satisfaction.
Car la Commission ne veut pas céder et fait fi de la démocratie et des peuples d’Europe. Quinze OGM, pour la plupart des maïs, sont en attente d'une autorisation. Deux OGM sont actuellement cultivés dans l’UE : le maïs MON810 du trust américain Monsanto et l'Amflora.
"La question est : qui Barroso va-t-il écouter, un million de citoyens européens ou l’industrie ?", a demandé Alice Jay.
"M. Barroso a refusé de nous recevoir, mais aujourd'hui il a prévu de s'adresser par vidéo-message aux représentants de l'industrie agrochimique", a-t-elle souligné.
Greenpeace milite pour une meilleure protection de l'environnement, le respect des droits de l'homme et pour mettre fin à la pauvreté.
Apis
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