NON aux chasseurs dans les écoles !
Fin octobre 2009, voyant les interventions des chasseurs en milieu scolaire s’intensifier, une cinquantaine d’associations cosignent une lettre adressée à Luc Chatel, ministre de l’Education nationale. Une cyberaction est lancée sur www.cyberacteurs.org et rassemblera près de 7500 protestations.
Malgré une relance, le ministre ne daigne réagir à la demande des associations. On connaît sa vraie réponse : la convention de mars 2010.
Viendra alors se former, en mars 2010, le collectif “NON aux chasseurs dans les écoles !” Réunissant plus de cinquante associations naturalistes ou de protection de l’enfance, des psychologues, des enseignants, des parents d’élèves, des écrivains jeunesse, des syndicats…
organiser au niveau des fédérations des excursions dans la nature pour les enfants des écoles. Il s’agira de faire assister les enfants à une chasse pour qu’ils en apprécient l’atmosphère et non à une découverte des animaux, qui favorise chez eux le processus de personnification de l’animal ». Suivaient encore les mêmes discours en mars 1990 lors d’une conférence de presse de l’ONC (Office National de la Chasse, organisme public d’État !) puis en avril 1993 au colloque « Animations en milieu scolaire » de Limoges animé par des chasseurs...
Des cours de “sciences” très particuliers
Ces quelques extraits d’un ancien dossier de l’ASPAS, qui se fondait sur plus d’une centaine d’articles de presse, prouvent le prosélytisme sous-jacent des interventions :
Dans les Vosges, « Les chasseurs offrent 1500 francs à la directrice de l’école de Bulgnéville », qui doit « promettre de mieux faire connaître la chasse aux enfants ».
En Charente, l’école Chasse et Nature (à Jarnac) s’est vantée d’avoir conduit 500 jeunes au permis de chasser en 1991. Son style de pédagogie est particulier. Certes, on plante des haies et on observe des oiseaux,
mais pendant des camps d’été on amène des lapins vivants aux enfants, et on les tue avec eux pour leur montrer que c’est de la viande…
Au fil des années, les opérations des chasseurs semblent diminuer. L’ASPAS, qui suit le dossier et réussit à contrecarrer le mouvement, notamment par des interventions médiatiques, ne reçoit quasiment plus de coupures de presse vantant des sorties organisées par des chasseurs. Jusqu’en 2009…
Le 4 mars 2010, la Fédération Nationale des Chasseurs parvient donc à signer avec le ministre de l’Éducation et celui de l’Écologie une « Convention de partenariat pour l’éducation au développement durable ».
Il s’agit, pour les chasseurs, de restaurer une mauvaise image de marque, et surtout de faire en toute liberté la promotion d’une prétendument nécessaire « gestion de la nature » afin de trouver de nouvelles recrues. Ces gêneurs que sont les protecteurs des animaux et de la nature sont officiellement mis à l’écart.
Un article du 13 octobre 2009 du journal « Le Parisien » nommé « En Sologne, la chasse… en classe » révèle que l’animatrice de la fédération des chasseurs indique qu’ « Il faut que les jeunes possèdent une autre image de la chasse […] Les enfants ont une image négative de la chasse. Je leur explique qu’il est pourtant utile de tirer sur les animaux ».
Le lendemain, cette fois-ci dans « La Dépêche », c’est un article intitulé
« Faire l’école buissonnière dans une palombière » qui décrit cet autre cours de SVT (Sciences de la vie et de la terre) sauce chasseur: « C’est par une matinée ensoleillée que les élèves de l’école de Roquetaillade sont partis à la découverte de la palombière. […] Les élèves ont écouté avec beaucoup d’attention comment se pratiquait la chasse à la palombe […]»
Les familles pas d’accord
Selon le sondage réalisé par l’IFOP-ASPAS en octobre 2010 : à la question
“Vous, personnellement, trouvez-vous justifié ou pas justifié que les chasseurs soient autorisés à donner des leçons aux enfants dans les écoles ? 62% des Français réprouvent ces interventions des chasseurs dans les écoles ! Ils le seraient encore bien plus s’ils avaient connaissance du discours trompeur propagé lors de ces activités. Ce sont, en général, les familles avec des enfants au foyer qui sont le plus scandalisées par cette propagande en milieu scolaire, puisque 73% d’entre elles y sont opposées !
Une véritable entreprise de prosélytisme du lobby chasse, comme le prouvent les textes des chasseurs et les articles de presse. Les intentions des chasseurs sont non conformes et en contradiction avec la note de service (N°85- 179 du 30/04/85) parue dans le Bulletin officiel (n°20 du 16 mai 1985) du ministère de l’Éducation nationale. « Durant la scolarité obligatoire, l’observation d’animaux familiers ou sauvages, dans leur milieu de vie, est souvent la base d’activités dont l’objet est à la fois la connaissance du monde vivant, la compréhension des équilibres biologiques et l’éducation au respect de la vie sous toutes ses formes ».
La grande mission de l’école laïque (la laïcité s’appuie sur la liberté de conscience définie dans la Déclaration des Droits de l’Homme du 26 août
1789, puis celle de 1948. C’est le cadre juridique fixé par la loi du 9 décembre 1905 qui implique une stricte neutralité dans les établissements scolaires), qui est de garantir la liberté de penser, est ici sérieusement menacée.
Au regard du principe de la neutralité, ce prosélytisme en milieu scolaire est illégal.
Non, les enfants ne sont pas un nouveau « gibier » pour le lobby chasse !
Vous aussi, dites NON !
PÉTITION
Le gouvernement autorise les amateurs d’armes à entrer dans les écoles pour donner des leçons de « développement durable », favorisant ainsi le prosélytisme du lobby chasse envers les enfants. Les chasseurs n’ont aucune légitimité pédagogique. Leur passion de la chasse et leur concurrence avec les prédateurs naturels leur donnent une vision déformée de la faune, qu’ils partagent entre « nuisibles » et « gibier ». Les chasseurs ne sont pas des biologistes et n’ont pas de compétence pour décrire un écosystème dans sa globalité. Leurs contentieux quasi quotidiens contre les protecteurs de la nature ne rendent pas leur discours « écologique » crédible.
L’ASPAS, de nombreux enseignants et le collectif “NON aux chasseurs dans les écoles” réclament l’arrêt immédiat de ces opérations illégales, immorales et inutiles.
Pour que ces interventions cessent, signez !
Nom :
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Signature :
Pétition à retourner à ASPAS
Association pour la Protection des Animaux Sauvages
BP 505 - 26401 Crest cedex
France / www.aspas-nature.org
Courriel : info@aspas-nature.org
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