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lundi 6 décembre 2010

Les polices privées remplacent la police publique


Les sociétés de sécurité privée vont remplacer la Police et la Gendarmerie ?

A l'heure des réductions d'effectifs dans la police et la gendarmerie, les sociétés de sécurité privée sont en pleine expansion, faisant craindre à certains une privatisation rampante de la sécurité et les pire dérives.

Vigiles, maîtres-chiens, agents chargés des fouilles dans les aéroports, stadistes, le secteur de la sécurité privée ne s'est jamais aussi bien porté, avec une croissance moyenne par an de près de trois pour cent.

Selon des chiffres syndicaux, entre 160.000 et 170.000 personnes travaillent actuellement dans le secteur de la sécurité privée alors que les effectifs cumulés police et gendarmerie plafonnent à près de 240.000. Selon des experts, d'ici dix ans, la parité pourrait être atteinte.

"C'est un phénomène qui nous inquiète énormément, assure le secrétaire général d'USGP-Force ouvrière Police, Nicolas Comte. On a vraiment l'impression qu'on va vers un partage territorial entre la police et les sociétés privés".

Le projet de la Loi d'Orientation de Programmation pour la Performance de la Sécurité intérieure ( LOPPSI2), qui doit passer le 14 décembre en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, tente de mieux encadrer cette activité mais en réalité l’ officialise. Le texte prévoit notamment la création d'un Conseil national des activités de la sécurité privée et une intensification des contrôles pour la délivrance d'une carte professionnelle.

"On fait ça pour permettre aux entreprises de prendre plus de marché. Leur but ce n'est pas l'intérêt général, c'est de faire de l'argent", regrette Nicolas Comte.

Cette place de plus en plus grande accordée aux sociétés privées de sécurité est en tout cas un virage assumé. Le président Nicolas Sarkozy avait évoqué fin 2008 la "coproduction" en matière de sécurité. Un délégué interministériel à la sécurité privée, Jean-Louis Blanchou, a d'ailleurs été nommé en septembre pour coordonner l'action des services de l'Etat et celle des entreprises de sécurité.

Des société incontrôlées et incontrôlables qui recrutent dans l’extrême –droite.

Dans un communiqué samedi, le syndicat Alliance (second syndicat de gardiens de la paix) a dit être "très favorable" à cette coproduction. Selon lui, il faut "recentrer les policiers et les gendarmes sur leur coeur de métier", à savoir "sécurité publique, ordre public, police judiciaire et renseignement". Les autres missions doivent "être transférées à d'autres acteurs de la sécurité". Anciens militaires, miliciens des Droites, rayés de la police, désoeuvrés de tous poils, dresseurs de chiens de combat, anciens légionnaires, mercenaires en déroute et autres belliqueux sont au avant poste pour ces emplois.

En pleine période de restriction budgétaire, de baisse des effectifs, le recours au privé possède un atout non négligeable. "Cela coûte moins cher", explique un responsable syndical.

Les missions régaliennes, comme le transfèrement des prisonniers, ou les fouilles, restent assumées par des fonctionnaires de police. "C'est trop tôt" pour les confier au privé, assure Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie Officiers. Selon lui, "il faut d'abord clarifier et réguler le secteur".

"Il faut accepter le principe de réalité. Est-ce que, dans un centre commercial, il faut mettre des agents de sécurité ou des policiers ?", s'interroge Patrice Ribeiro.

Les syndicats de police réclament la fin des "tâches indues". "On ne peut pas réclamer le désengagement des policiers pour les tâches indues, comme le font certains, et regretter ensuite que des sociétés s'en occupent", relève le criminologue Alain Bauer.

Claude Tarlet, président de l'USP, principal syndicat des entreprises de sécurité privées, voit dans le développement de son secteur la preuve de "l'incapacité de l'Etat à faire face à des dépenses publiques", à quoi s'ajoute une demande exponentielle de sécurité de la population ces dernières années.

Les craintes sont "légitimes", assure Claude Tarlet. Mais, selon lui, "les entreprises de sécurité privée n'interviennent absolument pas dans des tâches qui sont celles de l'Etat".

Ces entreprises de sécurité privées ne sont pas soumises aux mêmes règles déontologiques que la Police et la Gendarmerie et de doivent rendre aucun compte …à la République.

On est loin du rôle de prévention des institutions régaliennes de l’Etat et s’ouvrent devant nous les champs de la jungle sécuritaire.

Avec les dérives perpétuelles de ce genre de maffias et barbouze de la sécurité.

Comment la sécurité privée est-elle perçue par le public ?
Son image est fort mauvaise. En France, le vigile fait peur et angoisse ; les qualificatifs employés pour le décrire ne sont guère flatteurs : entre voyous et chiens, nervis et scélérat, etc. ... Il est donc paradoxal de constater que les prestataires de sécurité privée qui bénéficient pas d'un excès de considération, ni de la part de l'opinion publique ni de celle de l'État, soient en train de devenir des contributeurs essentiels dans le domaine de la sécurité publique, sans débat national.

Philosophiquement, politiquement, et déontologiquement elles sont malvenues, la police appartenant au pouvoir régalien de l'État et ne pouvant être privatisée.

Confusions de langage

À noter que sous l'appellation générique de "privée" se trouvent désigner des entreprises de gardiennage voire des polices parallèles ou des milices privées au service d'organisation, de gouvernements de partis ou d'hommes politiques.

A titre d'exemple de la confusion des termes par certains auteurs, la biographie de Charles Pasqua parle de "police privée" pour désigner le S.A.C. alors que la fiche du Service d'action civique parle, elle - et à juste titre - de "police parallèle". Cette ancienne association ayant été dissoute par décret n°82-670 du 3 août 1982 du Président François Mitterrand, portant dissolution de l'association nommée « Service d'action civique » (SAC) sur le fondement de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées. Ces entreprises privées sont souvent des

"Polices privées" assimilées à des groupes de combats ou des milices privées.

Apis

Nota :

- La sécurité privée, c'est aujourd'hui plus de 170.000 salariés en France dans plus de 2000 entreprises, pour un chiffre d'affaires de plus de 4 milliards d'euros.
Des hommes que vous rencontrez très souvent sans même y faire attention ; Ils adorent les treillis, de jour comme de nuit, payés pour la sécurité des biens et des personnes dans les espaces privés qu’ils soient ouverts ou non au public. Ils gardent des magasins, des parkings, des usines et entrepôts, certaines bases militaires, mais ils gardent aussi des espaces administratifs tels que des ministères, des administrations et des hôpitaux, sans oublier immeubles et propriétés privées. L'agent de sécurité est interdit d’arme (légalement).

-Alors qu’un récent rapport envisage la fermeture de 175 brigades de gendarmerie, Michèle Alliot-Marie souhaite « un partenariat entre acteurs privés et publics ».

Tandis que des bruits persistants circulent sur la suppression de 10.000 postes dans la police et dans la gendarmerie, je me demande ce qu’en pensent les syndicats de police… Sur le plan idéologique, je crois qu’ils ne se sentent pas concernés (à mon avis, ils ont tort), mais sur le plan pratique, deux d’entre eux (UNSA-Police et SGP-FO) ont mis sur pied une manif virtuelle pour protester contre les diminutions d’effectifs et la remise en cause des acquis sociaux.

Alors, faut-il s’inquiéter de cette privatisation de la police ? Je vous laisse juge, tant il est malaisé d’envisager les conséquences sur notre vie de tous les jours, mais la réflexion d’Yves Roucaute, professeur à Paris X, fait froid dans le dos (d’autant qu’il est également, me semble-t-il, conseiller politique en matière de sécurité) : « Une illusion est en train de s’effondrer : l’État n’est plus le maître. Partout en Europe, les normes imposent leurs règles et la sécurité devient un secteur hybride ».

Souvent, on critique la police, mais si demain une partie de son activité (vidéosurveillance, infractions routières, contrôle aux frontières, expulsions…) était confiée à des entreprises privées, ce serait comment ? Difficile à imaginer, non…

- « La délégation de la force publique, l’autorité publique est illégal » : article 12 Déclaration droit de l’homme et du citoyen.

“La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : « cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. »
Autrement dit la délégation a une société commercial (mercenaire, milice privée) est interdite, point final…et nul ne sera contraint de s’y soumettre.

Le rappel aussi des dispositions de la Déclaration de Droits de l’Homme du 26 août 1789 est intéressant. Lorsque ses auteurs ont écrit que

« Cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée », ils faisaient référence aux corps ne dépendant pas de l’autorité suprême de l’État, et qui pourtant exerçaient des pseudo-fonctions de police, alors qu’ils ne servaient donc pas l’État mais des féodalités locales. Une application stricte de ce texte fondateur, par essence « révolutionnaire », mènerait tout droit à la seule situation juste.

C’est donc bien la Loi (changeante) qui régit notre société, et non la Déclaration de 1789 qui reste fondatrice, mais largement oublié par l’Etat.

Apis

1 commentaire:

  1. Commentaire :
    "L'agent de sécurité est interdit d’arme (légalement)."
    Cette affirmation est fausse. Un agent de sécurité privée peut être armée suivant autorisation comme par exemple ceux qui exercent le métier de convoyeur.
    Pour compléter votre article je vous invite à lire des articles qui mettent en avant l'illégalité dans laquelle sont de nombreuses sociétés de sécurité privée en fournissant des prestations de sécurité incendie:
    Liens:
    http://www.gssiap.com
    http://www.ssiap.com/article.php?sid=1119
    http://www.ssiap.com/article.php?sid=1105
    http://www.ssiap.com/article.php?sid=1103
    Actuellement tout le monde sait que les sociétés de gardiennages sont dans l’illégalité en proposant des prestations d’incendie mais personne ne fait rien et le SNES va même jusqu’à faire une lettre ouverte à l’Assemblée Nationale afin d’imposer que l’activité de sécurité incendie soient exclusive aux sociétés de sécurité privée (gardiennage). Des hors la loi qui veulent imposer la leur.... Mais dans quel pays vivons-nous ?
    Le lien http://www.e-snes.org/grand_entretien.html
    Cordialement
    David BALME

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