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dimanche 5 décembre 2010

Wikileaks : un nouveau moyen d' invetigation


Le nouveau journalisme de Wikileaks

Révolution journalistique ? Le site de l’équipe WIKI fait débat. (photos : Quand les États espionnent les citoyens, ils ne voudraient pas êtres démasqués : ici caméra de surveillance démontée à Grenoble par les citoyens).

Le site Internet Wikileaks met la main sur un secret bien gardé : une vidéo prise voici trois ans en Irak, qui montre l'assassinat de 18 personnes, dont des journalistes, perpétré par des soldats américains.

La vocation de Wikileaks, fondé en décembre 2006 révéla au public des vérités sensibles ou classées "confidentiel défense" par les institutions, les entreprises ou encore les médias traditionnels. Dernière opération en date, la publication de 250 000 télégrammes secrets de la diplomatie américaine, où il est question des relations de l'Iran avec le nucléaire, de la personnalité catastrophique de Nicolas Sarkozy, mais aussi du financement d'Al Qaeda.

Certains y voient une nouvelle forme de journalisme, basée sur la transparence.

Les « journalistes-correspondants » qui composent l'équipe de Wikileaks.

Wikileaks ne dispose pas de bureaux fixes. Julian Assange se borne à assurer que ceux qui lui fournissent des documents le font de manière anonyme, par le biais de systèmes de cryptage, comme, selon 01net, le réseau mondial décentralisé de routeurs TOR.

Les principaux membres du site ne sont d'ailleurs connus que par des initiales. Une mesure destinée à se protéger, d'adversaires réels.

Le site se recommande d'un "comité consultatif", composé de personnalités issues de milieux variés - dont plusieurs dissidents chinois.

Quels sont les liens de Wikileaks avec les médias traditionnels ?

Le site de Julian Assange ne délivre que des informations brutes, qui sont schémas, infographies, graphiques. Design, navigation, convivialité, ergonomie...

WikiLeaks a transmis à cinq journaux partenaires les 250 000 télégrammes diplomatiques, pour qu'ils les mettent en forme puis les diffusent progressivement. Depuis plusieurs semaines, 120 journalistes de ces rédactions - The New York Times aux Etats-Unis, The Guardian en Grande-Bretagne, Der Spiegel en Allemagne, Le Monde en France, El Pais en Espagne - travaillent sur ces documents. "Une fois que les documents ont été mis à disposition des rédactions, il n'y a pas eu beaucoup de contacts avec Wikileaks, affirme Sylvie Kauffmann, du Monde. Ils ont des représentants, qui ne sont pas très publics, mais que les rédactions connaissent".

Selon Owni, cette collaboration avec des médias renommés crédibilise Wikileaks. "Il a soudain gagné ses galons de journaliste enquêteur là où il apparaissait jusqu'à présent comme un ovni éditorial, faisant certes bouger les lignes de l'information.

Wikileaks est crédible aux yeux de la presse classique.

Du côté de la presse traditionnelle, pas question de minimiser l'impact inédit de ce partenariat. "Les médias de communication traditionnels ne sont plus les seuls, maintenant qu'il y a Internet", reconnaît le quotidien espagnol El Pais.

"Les documents sont authentiques", estime Le Monde: "C'est une plongée dans les coulisses de la diplomatie américaine, et donc de la diplomatie mondiale (...) Alors que les journalistes restent souvent derrière la porte, dans l'attente d'un communiqué officiel, ils sont cette fois au coeur des conversations diplomatiques et politiques". Le Monde dit n'avoir rien payé pour obtenir le droit de diffuser ces documents.

Une nouvelle forme de journalisme…

Wikileaks relève du journalisme de données, appelé aussi "data journalisme". Atout ? L'exhaustivité. Comment mettre en ligne, et rendre lisibles, des milliers d'informations ? Il est difficile de publier sur le papier près de 250 000 documents. Autre intérêt, et non des moindres, la transparence, une vertu dont que l’ on peut reconnaître.

Certains perçoivent en Wikileaks le futur du journalisme. Sur mon écran radar, Jean-Christophe Féraud, journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies et les médias aux Echos, y voit un nouveau souffle pour le journalisme d'investigation. Grâce aux scoops de Wikileaks, on assisterait à "une renaissance possible du métier dans son expression la plus noble et la plus radicale".

Sur Novövision, Narvic estime quant à lui que l'approche technologique ouvre des perspectives pour la presse traditionnelle : "Ces documents numérisés seraient répartis sur différents serveurs, dans des pays aux législations sur la presse différentes. Ils circuleraient en permanence entre ces serveurs par des "tunnels" informatiques sécurisés.

De son côté, le fondateur du Post.fr, Benoît Raphaël, considère Wikileaks comme l'équivalent d'une "social newsroom", qui s'avèrerait utile pour les médias classiques : « On ne parle pas de journalisme citoyen, mais bien d'un partage des compétences ». Avec Wikileaks, cette dimension participative va jusque dans l'organisation de la récupération et de la révélation de données inédites dans le cadre du journalisme d'investigation ".

Quelles sont ses limites ?

Sur la Vie privée ? L’utilisation par les employeurs ? Le secret médical ?

Mais tous ces sujets ne sont il pas déjà enfreint par la société libérale de contrôle ?

Autres exemples de data journalisme

- Owni, ce site Internet d'information français qui a développé les applications utilisées par Wikileaks lors de la publication des données de l'armée américaine sur les conflits irakien et afghan, a choisi d'illustrer l'actualité à coups de graphiques, comme une carte des blocages lors de la mobilisation contre la réforme des retraites d'octobre dernier.

- Du côté des Britanniques, le Guardian a poussé cette initiative plus loin encore, en mettant notamment en ligne un article sur les mesures d'austérité, dans lequel les internautes sont appelés à réagir de façon interactive.

WikiLeaks : son action de «parfaitement légale»

Le site WikiLeaks, estime que son action est «parfaitement légale», a déclaré mercredi un porte-parole de l'organisation.

Interrogé par Reuters TV, Kristinn Hrafnsson a ajouté que l'opinion avait le droit de savoir ce que ses représentants politiques font en son nom et que la diffusion de ces dépêches et notes diplomatiques n'aurait pas d'impact sur la coopération entre les pays. («Si la stabilité du monde est fondée sur la tromperie et les mensonges, il serait peut-être temps de secouer tout cela», précise-t-il).
«En règle générale, je pense que toutes les communications doivent être rendues publiques dans la mesure du possible», a poursuivi l'ancien journaliste de la télévision islandaise qui a rejoint l'équipe de WikiLeaks.
«Il peut parfois y avoir une justification au secret, mais en général, nous parlons de responsables qui travaillent au nom de la population, et la population a le droit de savoir.» «Nous agissons pour l'opinion publique (...) Je pense que cela est parfaitement légal. Nous n'avons entendu aucune justification, aucune référence à un code que nous aurions enfreint, nous ne pensons par conséquent avoir enfreint aucune loi.»

APIS

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