Vidéosurveillance : Les commissariats passent à la vitesse supérieure : vidéo-voyeurs, surveillance, délateurs,…retour aux bonnes méthode de vichy…la technologie en plus.
Flicage - Les forces de l'ordre auront bientôt accès à plus de 13.000 caméras...
Souriez, Parisiens, vous êtes filmés. La phase active du «plan de vidéoprotection pour Paris», ou «plan 1.000 caméras», a démarré. Les travaux pour relier les 20 commissariats d'arrondissement de la capitale au système ont commencé il y a quelques jours.
D'ici un an, le nombre de caméras va être triplé sur la voie publique. Ils filmaient dans les salles de commandement de la préfecture de police de Paris, qui gèrent la vidéosurveillance, au moment de la manifestation des enseignants-chercheurs…
Aux murs, une trentaine de téléviseurs cathodiques forment deux grands écrans vidéo. Une image s’affiche sur toute la largeur : celle de manifestants qui affluent vers la place d’Italie, banderoles au poing. La caméra pivote sur la foule puis zoome à fond. Les visages de deux femmes en pleine discussion apparaissent alors en gros plan. Nous sommes à la préfecture de police de Paris, à la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC). Dans la Salle d’information et de commandement (SIC), une vingtaine de fonctionnaires scrutent les rues de la capitale, alors que les enseignants-chercheurs s’apprêtent à manifester.
Fliquer toute la population, les jeunes, les immigrés, les désobéissants…
«Nous assurons la sécurité ( ?) des gros événements, comme les manifestations à caractère revendicatif, les rassemblements festifs ou les voyages officiels», explique Olivier Bagousse, commissaire de la DOPC. «Pour chacun, nous estimons les besoins en forces de l’ordre, que nous déployons sur le terrain», précise-t-il.
«Nous assurons la sécurité des gros événements, comme les manifestations à caractère revendicatif, les rassemblements festifs ou les voyages officiels», explique Olivier Bagousse, commissaire de la DOPC. «Pour chacun, nous estimons les besoins en forces de l’ordre, que nous déployons sur le terrain», précise-t-il.
«Jeu stratégique en zone urbaine»
Ce jeudi après-midi, le plan Vigipirate de niveau rouge a été déclenché. (Nous a-t-il un jour lâché ?) Une douzaine d’unités encadrent le cortège, composées de 70 hommes chacune. Dans la salle de commandement, ces forces sont symbolisées par des triangles bleus et des carrés marron, que les policiers déplacent de manière stratégique sur des cartes de Paris. «C’est la même approche qu’un jeu de champ de bataille, à la différence que nous sommes en zone urbaine», s’amuse Régis Mongendre, en charge de la communication du service.
Tous flics :
Plus loin, des pupitres sont réservés aux collaborateurs de la DOPC : CRS, renseignements généraux, armée, SNCF, RATP. Tous observent les écrans, écoutent les transmissions radio, lisent ou écrivent des rapports. Un officier gradé assure une relation permanente avec le cabinet du préfet.
Trois fois plus de caméras sur la voie publique
Dans ce magma de gadgets technologiques, le principal outil de travail des policiers reste les caméras. Elles sont 350 sur les grands axes parisiens et près de 4.000 dans les réseaux de la RATP et de la SNCF. Sans compter les caméras tactiques disposées temporairement sur les lieux des manifestations ainsi que les caméscopes des forces déployées sur place. Un attirail insuffisant aux yeux de la police, qui attend avec impatience plus de 600 nouvelles caméras.
Car la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie a annoncé lundi un vaste plan d'équipement en matière de vidéosurveillance, qui se traduira à la fin de l’année par un triplement des caméras sur la voie publique. Elles passeront de 20.000 à 60.000 en France, dont un millier dans la capitale. «La police ne sera plus aveugle», assure sans la moindre ironie Olivier Bagousse. «Elles couvriront tous les endroits de Paris qui intéressent la police, nous permettant d’évaluer la dangerosité d’une situation et de réagir plus rapidement», assure le commissaire.
Tendance «Big Brother»
Une tendance «Big Brother» qui n’est pas du goût de tous. Le collectif «Souriez vous êtes filmés» déplore le «contrôle policier impulsé par le gouvernement, plus lourd et plus inhumain» que la population ne «parvient plus à freiner». Mais surtout, le collectif défend le droit à l’image et à la vie privée des personnes filmées.
Un faux problème, selon la préfecture de police: les images ne sont pas enregistrées, sauf en cas d’incident. Le commissaire Bagousse ironise même : «Avec plusieurs dizaines d’événements par jour à Paris, je n’ai pas le temps de voir ce que fait ma femme dans la rue ou mon voisin.
Vidéosurveillance de proximité
Quelques étages au-dessus, des policiers s’affairent dans une autre salle d’information et de commandement : celle de la DPUP, la Direction de la police urbaine et de proximité. Là encore, des murs d’écrans, des cartes et des ordinateurs. Une quinzaine de policiers sont en charge des incidents dans les quartiers, tels que les accidents, les vols à l’arraché, les car-jackings ou encore les incendies. Mais leur tâche consiste aussi dans la surveillance des abords des manifestations.
«Nous suivons aussi l’évolution du cortège des enseignants-chercheurs, ainsi que le flicage dans les transports en commun», explique Régis Mongendre. Par exemple, les policiers doivent éviter que des manifestants ne sortent du circuit défini. Ben Voyons.
Vers 15h, un agent prend une communication. Une bagarre avec jet de bouteilles a été signalée près d’un bar. «N’intervenez pas, on se concentre sur la manifestation», ordonne le policier au téléphone. Ce sera au commissariat de l’arrondissement de se rendre sur place. Pendant ce temps, les deux salles continuent de gérer, depuis leurs écrans, les mouvements des forces de l’ordre ainsi que ceux des caméras de vidéosurveillance.
La police parisienne aura non seulement accès à 1.000 caméras de vidéosurveillance installées pour l'occasion, mais également aux 10.000 présentes dans les transports d'Ile-de-France et à 2.000 privées (Forum des Halles, Stade de France, Printemps, etc). Au total, un peu plus de 13.000 caméras. On est encore loin de Londres, qui en compte jusqu'à 500.000.
Images stockées pendant un mois ?
Les images filmées pourront être conservées pendant un mois sur les disques durs de la police parisienne. Au-delà de l'aspect «Big Brother», dénoncé par plusieurs associations locales, certains élus, notamment à Lyon, ont à plusieurs fois remis en question l'efficacité de tels systèmes.
La police ne dispose en général pas de suffisamment de main d’œuvre pour garder un œil sur toutes les caméras.
Délation style 1942
Reste alors la solution adoptée en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis, avec des sites Web mis en place pour que les citoyens-voyeurs puissent donner un coup de main en signalant tout comportement suspect(?).
APIS
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