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lundi 2 mai 2011

La Paix , c' est possible maintenant...


Le quitte ou double des Palestiniens   
C’est une idée qui fait bouger les choses et suscite de larges approbations. Plusieurs des plus prestigieux intellectuels israéliens s’y sont ralliés jeudi en appelant «tous ceux qui aspirent à la paix et à la liberté» à soutenir le projet des Palestiniens de proclamer un Etat dans les frontières de 1967 et de demander sa reconnaissance, en septembre, à l’Assemblée générale de l’ONU. France en tête, les pays européens envisagent désormais de soutenir cette démarche, d’ores et déjà susceptible d’être entérinée par les Nations unies à une claire majorité et de bouleverser, alors, la donne israélo-palestinienne.
Non seulement un tel vote marquerait un isolement diplomatique d’Israël sans précédent mais l’occupation des Territoires palestiniens deviendrait, du jour au lendemain, l’occupation d’un pays souverain reconnu par l’ONU. Israël tomberait ainsi sous le coup de sanctions internationales qu’il lui serait difficile d’éviter et serait, surtout, autrement plus mal placé qu’aujourd’hui pour négocier les échanges territoriaux que tous les plans de paix avaient envisagés et définis depuis deux décennies dans le but d’éviter que les grandes colonies israéliennes ne se retrouvent en terre palestinienne et de permettre, parallèlement, aux Palestiniens de créer une continuité entre Gaza et la Cisjordanie.
Comme le dit Benyamin Nétanyahou, c’est un «tsunami diplomatique»qui menace Israël et tout son intérêt est d’obliger les parties concernées à tenter de surmonter le blocage du processus de paix car personne, en fait, ne souhaite en arriver là. Même les plus aveugles des Israéliens ne le voudraient pas car ils ne peuvent pas souhaiter que leur pays se retrouve dans la situation de l’Afrique du Sud d’avant la fin de l’apartheid. Les Palestiniens ne le veulent pas non plus, et le disent, puisque leur admission à l’ONU ne signifierait pas la fin de l’occupation, qu’ils en sont conscients et que leur objectif n’est pas de marquer un point contre Israël mais d’être enfin maîtres chez eux, disposant de l’Etat dont leurs erreurs les avaient privés avant que l’intransigeance israélienne ne le leur dénie.
Les Palestiniens veulent la paix et non pas la poursuite de la guerre, fût-elle diplomatique, et les grandes puissances ne visent évidemment pas à affaiblir Israël et compliquer encore ce conflit mais à parvenir à son règlement définitif - la coexistence de deux Etats dans des frontières mutuellement acceptées - afin d’éliminer l’une des plus grandes causes d’instabilité de la région. A bas bruit, sans qu’il y soit prêté grande attention tant le «printemps arabe» et ses conséquences occupent le devant de la scène internationale, la direction palestinienne est ainsi parvenue à faire une réalité du dessein qu’elle avait forgé en annonçant de longue date que, si le gouvernement de Benyamin Nétanyahou ne permettait pas la relance des négociations bilatérales en gelant le développement des colonies, elle appellerait l’ONU à se prononcer sur une proclamation d’indépendance unilatérale.
C’est un quitte ou double politique que les Palestiniens jouent là et il n’est pas impossible qu’il soit gagnant pour cinq raisons. La première est que l’image d’Israël s’est si considérablement dégradée de par le monde depuis l’offensive contre Gaza que l’Assemblée générale votera la reconnaissance de la Palestine si rien n’a bougé d’ici à septembre. La deuxième est que l’idée de la coexistence de deux Etats s’est assez imposée pour que Benyamin Nétanyahou, Premier ministre du gouvernement le plus à droite qu’ait jamais connu Israël, en ait admis le principe depuis bientôt deux ans. La troisième est que les Etats-Unis considèrent, sans le dire, que la perspective d’une reconnaissance de la Palestine exerce une efficace pression sur la coalition israélienne. La quatrième est que l’Autorité palestinienne a procédé à de si profondes réformes économiques en Cisjordanie qu’un rapport des Nations unies vient d’estimer qu’elle avait désormais jeté les bases d’un Etat viable.
Quant à la cinquième raison jouant en faveur de ce quitte ou double, c’est le «printemps arabe». Les Palestiniens ne l’avaient pas prévu mais l’insurrection démocratique en cours au sud et à l’est de la Méditerranée a conduit les Occidentaux à plus que jamais vouloir en finir avec ce conflit de crainte que sa réactivation et une énième guerre ne consolident à la fois les mouvements islamistes et les dictatures en place. Le règlement du conflit israélo-palestinien est devenu l’une des conditions majeures du succès de la démocratisation des mondes arabes et c’est pour cela que les initiatives diplomatiques se multiplieront d’ici à septembre, sans garantie de résultat mais avec de vraies chances d’aboutir.
BERNARD GUETTA

L'Etat palestinien, c'est maintenant !
Le Proche-Orient est à la croisée des chemins. La poursuite de la colonisation israélienne de la Palestine a conduit les négociations de paix dans l'impasse. Le désespoir risque de provoquer l'éclatement d'une troisième Intifada. A l'heure où les peuples arabes reprennent en mains leur destin, seule une reconnaissance généralisée de l'Etat de Palestine dans les frontières d'avant la guerre de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, peut ouvrir une perspective nouvelle.
Or, le 24 septembre 2010, le président Barack Obama a proposé à l'Assemblée générale des Nations unies de "revenir l'année prochaine avec un accord qui amènera un nouvel Etat membre aux Nations unies, un Etat palestinien indépendant et souverain, qui vive en paix avec Israël".
Ce moment est venu. Le président Mahmoud Abbas a entamé une tournée afin d'obtenir la reconnaissance de l'Etat de Palestine. En Israël même, des personnalités, pour la plupart issues du Mossad, du Shin Bet, de l'armée et du monde des affaires, ont rendu publique une "Initiative de paix israélienne" en faveur de la création d'un Etat palestinien à côté de celui d'Israël. Cette initiative a été suivie d'une pétition dans le même sens signée par une soixantaine de personnalités, dont dix-sept lauréats du prix Israël, une des plus hautes distinctions en matière d'art, de sciences, de lettres. Les signataires ajoutent : "Nous avons regardé autour de nous, constaté ce qui se passe dans les pays voisins et nous nous sommes dit qu'il est temps pour les Israéliens de faire entendre leur voix."
Nous exhortons la communauté internationale à prendre enfin ses responsabilités : soixante-quatre ans après l'avortement du plan de partage de la Palestine qu'elle ne s'est pas donné les moyens d'appliquer, il lui revient d'assurer un règlement définitif, juste et durable fondé sur le droit international.
La France et l'Union européenne doivent prendre l'initiative en reconnaissant sans attendre l'Etat palestinien dans les frontières d'avant la guerre de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, et en appelant l'ONU à faire de même sans délai. Mais nous ne pouvons nous en remettre aux seules autorités nationales et internationales.
Notre responsabilité de citoyens est aussi de mobiliser l'opinion pour qu'elle pèse dans ce sens. C'est pourquoi nous invitons les personnalités et les intellectuels de toutes origines, tendances et sensibilités à se joindre à cet appel.
Pour que la paix l'emporte sur la guerre. Pour empêcher de nouvelles tragédies. Pour assurer l'avenir des deux peuples vivant sur cette même terre.
Jean Christophe Attias, directeur d'études à l'EPHE (Sorbonne) ;
Bertrand Badie, politologue ;
Jean Baubérot, historien et sociologue ;
Esther Benbassa, directrice d'études à l'EPHE (Sorbonne) ;
Monique Chemillier-Gendreau, professeure émérite (université Paris VII-Diderot) ;
Jean Daniel, éditorialiste, écrivain ;
François Gèze, éditeur ;
Gisèle Halimi, avocate, ambassadrice de l'Unesco ;
Stéphane Hessel, ambassadeur de France ;
Daniel Lindenberg, professeur émérite (université Paris-VIII-Saint-Denis) ;
Roger Martelli, historien ;
Edgar Morin, sociologue ;
Pierre Nora, historien ;
Ernest Pignon-Ernest, artiste plasticien ;
Joël Roman, philosophe ;
François Salvaing, écrivain ;
Dominique Vidal, historien et journaliste.

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