Nous entendons souvent cet adage : " mais le bio ne peut pas nourrir la planète", colporté par les firmes pétrochimiques et pharmacogénétiques et repris en cœur tant par les agriculteurs productivistes que par les expert de l' agriculture chimico-intensives. Mais ce mensonge reçoit un démenti ( un de plus) de l' Organisation Mondiale pour l' Alimentation (FAO).
Selon la FAO, l'agriculture bio peut nourrir la planète.
Le bio ? Vous n'y pensez pas sérieusement mon pauvre monsieur… Le bio, c'est bon pour les bobos ! Comment peut-on envisager de nourrir la planète avec une faible productivité ? Cette vision, tenace, avec un brin de mépris pour les nantis de gauche, vient d'être battue en brèche par la FAO, l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.
Cette noble institution est sans doute la seule à avoir gardé sa raison face à la grippe aviaire, en refusant le » tout vaccin » contre les menaces de pandémie et en préconisant d'améliorer l'hygiène des élevages (avec un budget bien plus réduit) pour tuer le virus dans l'œuf.
La FAO constate dans un rapport que l'agriculture bio n'est plus cantonnée aux pays riches, et qu'elle est capable de nourrir la planète. Partout dans le monde, le nombre de reconversions va bon train : l'agriculture bio est présente dans 120 pays, elle recouvre 31 millions d'hectares, pour un marché de plus de 40 milliards de dollars. Et notre propre agriculture bio est en quelque sorte l'héritière de l'agriculture traditionnelle des paysans d'autrefois, nos grands-parents, qui avaient compris qu'on devait préserver la ressource, ne pas maltraiter les animaux.
Pour se passer de pesticides qui causent d'innombrables décès dans le tiers-monde, souvent par mauvaise utilisation, la FAO avait déjà préconisé il y a quelques années la lutte biologique pour se débarrasser des insectes ravageurs. Cette pratique consiste à utiliser des insectes utiles contre les insectes nuisibles. Chez nous, les braves coccinelles exterminent proprement les pucerons…
Aujourd'hui, la FAO saute le pas et encourage les pays du monde entier à développer le bio. Les avantages qu'elle met en avant sont connus au niveau agronomique : entretien des sols (qui s'appauvrissent, victimes de l'agriculture intensive, avec la perspective de la stérilisation des sols), recours à des produits naturels contre des produits chimiques, moindre pollution, meilleur goût…
Mais l'étude produite le 3 mai à Rome reconnaît encore en faveur du bio une meilleure efficience par rapport aux coûts, une résistance accrue des écosystèmes face au stress climatique, une réduction de l'utilisation des carburants fossiles… Le bio est à même de maintenir les structures rurales, d'empêcher le gonflement des bidonvilles urbains, car il nécessite plus de bras. D'un point de vue holistique, le bio est préférable.
La FAO atteste ainsi sur son site :
« L’agriculture biologique est un mode de gestion globale de la production qui exclut l'utilisation d'engrais et de pesticides de synthèse et d'organismes génétiquement modifiés, réduit au maximum la pollution de l'air, du sol et de l'eau, et optimise la santé et la productivité des communautés interdépendantes de végétaux, d'animaux, et d'êtres humains. »
Qu'ajouter ? Que l'agriculture intensive vit aujourd'hui sur les bas prix du pétrole, que demain les bras seront plus économiques que les machines…
L'avenir de l'agriculture est dans le bio, ne saccageons pas la planète. A nous de la défendre contre l'épandage de poisons, la perte de sens de l'agriculture industrielle, et contre la position du Conseil européen du 12 juin 2007, qui vient d'imposer aux consommateurs de l'UE l'acceptation d'une contamination des produits bio à hauteur de 0.9% (comme les produits non bio), pour rendre impossible toute revendication d'absence d'OGM, et ne pas gêner l'industrie des biotechnologies.
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