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jeudi 5 mai 2011

Penly : l' EPR mal parti...


Pour le PDG de Total, il n'y a «plus de calendrier» au projet d'EPR à Penly
(Photo : site du futur deuxième EPR à Penly)
Christophe de Margerie explique qu'il n'y a plus de calendrier pour la construction d'un réacteur de 3è génération à Penly...
La réflexion sur la construction d'un réacteur de 3e génération EPR à Penly (Seine-Maritime) a été «stoppée», affirme le PDG du groupe Total, Christophe de Margerie, dans un entretien au magazine Challenges, en soulignant qu'il n'y avait «plus de calendrier» au projet.
«La réflexion sur le projet a été stoppée. Il y avait un calendrier, des dates potentielles, il n'y en a plus», a déclaré M. de Margerie dans cet entretien mis en ligne mercredi sur le site internet de Challenges.
Total détient une part de 8,33% dans la société chargée de mener à bien le projet de Penly, censé être le 2e EPR construit en France après celui de Flamanville (Manche). Le groupe pétrolier reste «comme investisseur» sur l'EPR de Penly, a souligné M. de Margerie.
Mais «la suite dépendra de décisions prises sur d'autres centrales nucléaires. Penly, c'est une question de besoin, une question politique: de combien d'électricité nucléaire veut-on disposer en France à l'horizon 2020-2030?», a-t-il jugé.
Pas de mise en retrait du projet selon Eric Besson
Des propos qui ont fait réagir du côté du gouvernement. Le projet de construction d'un réacteur à Penly n'est «absolument pas bloqué», a déclaré le ministre de l'Energie Eric Besson à l'AFP, tout en reconnaissant une «incertitude» sur le calendrier.
La construction d'un EPR à Penly avait été annoncée en janvier 2009 par le président de la République Nicolas Sarkozy. Ce réacteur doit être le premier à ne pas être détenu à 100% par EDF en France. EDF devait avoir une part de 50% contre 8,33% pour le pétrolier Total, tandis que l'italien Enel et l'allemand Eon se partageaient le reste du capital. Une enquête publique sur l'opportunité de construire ce réacteur devait se tenir du 1er juin au 15 juillet en vue d'une autorisation de construction avant le 31 mars 2012, juste avant l'élection présidentielle.
Interrogé mercredi en marge d'une conférence de presse, le ministre de l'Energie Eric Besson a affirmé qu'il n'y avait «pas de calendrier précis mais pas de mise en retrait du projet». M. Besson a par ailleurs rappelé que le président Nicolas Sarkozy avait déclaré mardi à Gravelines (Nord) que la France allait continuer à investir «dans les réacteurs de 3e génération».
Depuis la catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima au Japon, de nombreux pays ont retardé ou annulé leurs projets de construction de centrales nucléaires. «Le tour de piste avant Fukushima n'était déjà pas engageant. Les Allemands, les Italiens, les Britanniques n'étaient pas chauds. Il y avait une envie, mais rien de concret sauf en Chine et à Abou Dhabi», rappelle M. de Margerie dans son entretien à Challenges.
«Depuis l'accident japonais, la valse-hésitation de l'Allemagne s'est arrêtée sur le retrait. L'Italie, même chose. Les Etats-Unis, pareil, malgré un discours très politique d'Obama qui dit « aujourd'hui c'est non, mais la porte n'est pas fermée sur le long terme », résume-t-il.
Le patron de Total exclut cependant de se retirer du nucléaire, ce qui lui paraît «dangereux».
«Nous allons donc rester en veille active, maintenir le savoir-faire, sans investir beaucoup, à l'inverse de ce que nous faisons sur le solaire», ajoute-t-il.
APIS

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