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vendredi 15 octobre 2010

On assassine bien les journalistes...


7 octobre 2006 : Anna Politkovskaya, assassinée pour son combat pour la liberté de la Presse.

Anna Politkovskaya a été assassinée le samedi 7 octobre 2006 à Moscou. Cette journaliste russe a joué un rôle très important. Elle a permis aux lecteurs de ses articles et livres de connaître ce qui devait rester caché. Se rendant à ses risques et périls en Tchétchénie, elle a rendu compte des crimes de guerre commis.

Elle a essayé sans cesse de sus­ci­ter des réac­tions dans son pays, la Russie, mais aussi à l’exté­rieur et par exem­ple elle est venue plu­sieurs fois en France pour des confé­ren­ces.

Elle a exprimé ce qu’une femme russe, comme elle, pou­vait souf­frir devant l’évolution de son pays : recul de la démo­cra­tie, infor­ma­tion muse­lée, montée de la xéno­pho­bie (en ce moment se déroule une chasse aux Géorgiens en Russie).

Que veut-on abattre par cet assassinat ?

Anna Politkovskaya, cor­res­pon­dante du bi-heb­do­ma­daire russe Novaya Gazeta, jour­na­liste connue par son enga­ge­ment contre la guerre en Tchétchénie, a été assas­si­née le 7 octo­bre 2006 vers 17h. Son corps a été retrouvé dans l’ascen­seur de son immeu­ble, rue Lesnaya, à Moscou.

Mme Politkovskaya avait été mena­cée à plu­sieurs repri­ses à la suite de ses publi­ca­tions sur la Tchétchénie et le Caucase du Nord [1], notam­ment à la suite de son tra­vail d’enquête sur la prise d’otages au théâ­tre de Moscou en 2002. [2]

Elle avait par ailleurs été l’objet de graves repré­sailles dans le cadre de son acti­vité pro­fes­sion­nelle au cours de ces der­niè­res années : notam­ment, elle avait été arrê­tée en 2000 par des mili­tai­res russes dans la région de Chatoi (Tchétchénie) pour avoir enfreint un règle­ment par­ti­cu­liè­re­ment res­tric­tif pour les jour­na­lis­tes. En février 2001, elle avait été déte­nue pen­dant trois jours par des sol­dats russes dans le vil­lage de Khatuni (Tchétchénie), où elle avait été mena­cée de viol et de mort. En 2004, elle avait été empoi­son­née dans l’avion, alors qu’elle se ren­dait en Ossétie du nord pour par­ti­ci­per aux négo­cia­tions avec les pre­neurs d’otages de l’école de Beslan.

Son assas­si­nat inter­vient alors que devait paraî­tre, le 8 octo­bre 2006, dans Novaya Gazeta, son arti­cle sur la pra­ti­que de la tor­ture en Tchétchénie, impli­quant direc­te­ment Ramzan Kadyrov, pre­mier minis­tre de Tchétchénie, nommé par le Président Poutine.

Cet assas­si­nat s’ins­crit plus géné­ra­le­ment dans un contexte de vio­lence accrue à l’encontre des défen­seurs des droits de l’Homme et des voix dis­si­den­tes en Fédération de Russie. À cet égard, un appel au meur­tre vient d’être lancé sur un site Internet, com­por­tant une liste de noms et d’adres­ses per­son­nel­les des défen­seurs des droits de l’Homme et des mem­bres de leurs famil­les. De plus, ces faits se pro­dui­sent dans le cadre d’une dégra­da­tion cons­tante des liber­tés fon­da­men­ta­les en Russie, en par­ti­cu­lier des liber­tés d’expres­sion et de la presse. La Novaya Gazeta est l’un des der­niers jour­naux indé­pen­dants en Russie, publiant des arti­cles cri­ti­ques à l’égard de la poli­ti­que du gou­ver­ne­ment, concer­nant aussi bien la situa­tion en Tchétchénie que celles des liber­tés fon­da­men­ta­les.

Apis

Notes

[1] Mme Politkovskaya était l’auteur de plusieurs livres sur la guerre en Tchétchénie :
Voyage en enfer, Robert Laffont, 2000 ;
Tchétchénie, le déshonneur russe, Buchet Chastel, 2003 ;
Putin’s Russia, HarvillP., octobre 2004 ;
La Russie selon Poutine, Buchet Chastel, 2005.

[2] Elle avait remporté plusieurs prix récompensant son travail d’investigation, notamment : le prix 2003 de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour le Journalisme et la Démocratie ; le prix Lettres Internationales pour son livre intitulé Tchétchénie, le déshonneur russe ; le prix « Courage en journalisme » de l’International Women’s Media Foundation (IWMF) ; le prix international pour le journalisme sur les droits humains 2004 d’Amnesty International ;
le prix Olof Palme 2004 ; le prix de Reporters sans Frontières « Liberté de la presse ».

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