Liberté de la presse : la France seulement 43e au classement RSF.
La France est la grande perdante du nouveau classement de Reporters Sans Frontières (RSF) publié mardi. L’Hexagone, qui avait déjà perdu quatre places en 2008, en a perdu huit autres en 2009 pour s'afficher à la 43ème position. Dans cette liste établie entre le 1er septembre 2008 et le 1er septembre 2009, les critères sont basés sur un questionnaire recensant des atteintes directes contre les journalistes (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces...) ou les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions...).
Des faits objectifs
Pour réaliser ce dernier classement, Rsf envoie un questionnaire à des organisations partenaires (15 associations de défense de la liberté d'expression dispersées sur les cinq continents), à son réseau de 130 correspondants, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l'Homme. Parmi les questions posées sur la période du 1er septembre 2008 au 1er septembre 2009, des interrogations sur la censure politique mais aussi –moins évidente à appréhender- économique, le respect ou la violation de la confidentialité des sources, ou encore l’appréciation de l’intervention étatique sur la ligne éditoriale des médias publics. La question 22 demande par exemple aux journalistes de donner une note de 0 à 5 concernant l’accès de l’opposition aux médias publics. Une relative subjectivité demandée qui explique peut-être le bond en avant des Etats-Unis, revenus à la 20e place mondiale «grâce à l’effet Barack Obama», souligne Jean-François Julliard, mais pas seulement. «La France détient le record européen des convocations judiciaires et des perquisitions», a-t-il également expliqué. Aux Etats-Unis, la situation s’est améliorée grâce à un vrai changement politique. Sous l’administration Bush, «des journalistes avaient été emprisonnés pour non divulgation de leur source».
Pourquoi ?
La raison de cette dégringolade ? «Nous mettons en cause une judiciarisation croissante des affaires de presse, déplore Jean-François Julliard, le secrétaire général de RSF. Nous pointons aussi les récentes affaires de France3 et Rue 89 dont les journalistes se sont retrouvés convoqués par la police et ont été obligés de révéler les sources» après la diffusion sur le Net des propos tenus hors antenne par Nicolas Sarkozy. «La protection des sources n’est toujours pas assurée et c’est un vrai problème», reprend Julliard, qui insiste : on ne devrait pas «interpeller un journaliste accusé de diffamation chez lui au petit matin». Une allusion à «la procédure musclée» de mise en examen de Vittorio de Filippis, le directeur du développement de Libération et ex-directeur de la publication du journal. Pour RSF, «la France devrait au contraire avoir un comportement exemplaire». L'Europe, «longtemps exemplaire en matière de respect de liberté de la presse», recule, avec «seulement 15 des vingt pays issus du vieux continent contre 18 en 2008». «Il est inquiétant de constater que des démocraties européennes comme la France, l'Italie ou la Slovaquie continuent, année après année, de perdre des places dans le classement», conclut Jean-François Julliard.
Paranoïa
Ces jours-ci, les diatribes anti-médias proférées par des têtes pensantes du politique pleuvent. Ce lundi sur RTL, le porte-parole du parti majoritaire, Frédéric Lefebvre, a dénoncé «un monde médiatique qui cherche par tout moyen à détruire le président de la République», précisant qu'il vise «tous» les médias «ou presque» sans distinguo. Samedi déjà, Xavier Darcos (Travail) pointait la «calomnie médiatique». Avant lui, Fillon, Yade et Bertrand avaient déjà vilipendé les rédactions.
Accuser les porteurs de nouvelles devient un sport national, plutôt que de se poser la question de l’essence de la nouvelle et de sa réalité. Pourquoi le politique s’en prend-il aux médias tout à coup ?Les dirigeants veulent créer le sentiment dans l'opinion publique d'un lynchage médiatique, ce qui leur permettrait de se faire passer pour des victimes. Et puis comme on dit, «quand le sage pointe la lune, l'idiot regarde le doigt». Il s'agit là d'une tentative de diversion. Bien sûr. Utiliser les médias comme boucs émissaires, c'est une stratégie classique quand on est gêné aux entournures. C'est en fait un aveu de faiblesse. L’élu en général est dépassé par les évènements, il prend conscience qu'il perd la main sur l'agenda, au profit des médias. Ceux-ci profitent de la fin de l'état de grâce, perceptible à mi-mandat dans les sondages, et s'autorisent davantage de critiques à l'égard des anomalies du pouvoir.
La France est la grande perdante du nouveau classement de Reporters Sans Frontières (RSF) publié mardi. L’Hexagone, qui avait déjà perdu quatre places en 2008, en a perdu huit autres en 2009 pour s'afficher à la 43ème position. Dans cette liste établie entre le 1er septembre 2008 et le 1er septembre 2009, les critères sont basés sur un questionnaire recensant des atteintes directes contre les journalistes (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces...) ou les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions...).
Des faits objectifs
Pour réaliser ce dernier classement, Rsf envoie un questionnaire à des organisations partenaires (15 associations de défense de la liberté d'expression dispersées sur les cinq continents), à son réseau de 130 correspondants, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l'Homme. Parmi les questions posées sur la période du 1er septembre 2008 au 1er septembre 2009, des interrogations sur la censure politique mais aussi –moins évidente à appréhender- économique, le respect ou la violation de la confidentialité des sources, ou encore l’appréciation de l’intervention étatique sur la ligne éditoriale des médias publics. La question 22 demande par exemple aux journalistes de donner une note de 0 à 5 concernant l’accès de l’opposition aux médias publics. Une relative subjectivité demandée qui explique peut-être le bond en avant des Etats-Unis, revenus à la 20e place mondiale «grâce à l’effet Barack Obama», souligne Jean-François Julliard, mais pas seulement. «La France détient le record européen des convocations judiciaires et des perquisitions», a-t-il également expliqué. Aux Etats-Unis, la situation s’est améliorée grâce à un vrai changement politique. Sous l’administration Bush, «des journalistes avaient été emprisonnés pour non divulgation de leur source».
Pourquoi ?
La raison de cette dégringolade ? «Nous mettons en cause une judiciarisation croissante des affaires de presse, déplore Jean-François Julliard, le secrétaire général de RSF. Nous pointons aussi les récentes affaires de France3 et Rue 89 dont les journalistes se sont retrouvés convoqués par la police et ont été obligés de révéler les sources» après la diffusion sur le Net des propos tenus hors antenne par Nicolas Sarkozy. «La protection des sources n’est toujours pas assurée et c’est un vrai problème», reprend Julliard, qui insiste : on ne devrait pas «interpeller un journaliste accusé de diffamation chez lui au petit matin». Une allusion à «la procédure musclée» de mise en examen de Vittorio de Filippis, le directeur du développement de Libération et ex-directeur de la publication du journal. Pour RSF, «la France devrait au contraire avoir un comportement exemplaire». L'Europe, «longtemps exemplaire en matière de respect de liberté de la presse», recule, avec «seulement 15 des vingt pays issus du vieux continent contre 18 en 2008». «Il est inquiétant de constater que des démocraties européennes comme la France, l'Italie ou la Slovaquie continuent, année après année, de perdre des places dans le classement», conclut Jean-François Julliard.
Paranoïa
Ces jours-ci, les diatribes anti-médias proférées par des têtes pensantes du politique pleuvent. Ce lundi sur RTL, le porte-parole du parti majoritaire, Frédéric Lefebvre, a dénoncé «un monde médiatique qui cherche par tout moyen à détruire le président de la République», précisant qu'il vise «tous» les médias «ou presque» sans distinguo. Samedi déjà, Xavier Darcos (Travail) pointait la «calomnie médiatique». Avant lui, Fillon, Yade et Bertrand avaient déjà vilipendé les rédactions.
Accuser les porteurs de nouvelles devient un sport national, plutôt que de se poser la question de l’essence de la nouvelle et de sa réalité. Pourquoi le politique s’en prend-il aux médias tout à coup ?Les dirigeants veulent créer le sentiment dans l'opinion publique d'un lynchage médiatique, ce qui leur permettrait de se faire passer pour des victimes. Et puis comme on dit, «quand le sage pointe la lune, l'idiot regarde le doigt». Il s'agit là d'une tentative de diversion. Bien sûr. Utiliser les médias comme boucs émissaires, c'est une stratégie classique quand on est gêné aux entournures. C'est en fait un aveu de faiblesse. L’élu en général est dépassé par les évènements, il prend conscience qu'il perd la main sur l'agenda, au profit des médias. Ceux-ci profitent de la fin de l'état de grâce, perceptible à mi-mandat dans les sondages, et s'autorisent davantage de critiques à l'égard des anomalies du pouvoir.
Liberté des médias ?
Non, il n'y a pas de théorie du complot ni de connivence établies avec les élus ou entre les médias. Seulement, la presse est en train de lever une certaine auto-censure. Alors taper ainsi sur les médias, ça ne marche pas très bien. Il y a sans doute y avoir une grande variété de réception des informations.
France :
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