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mardi 21 septembre 2010

La Machine à laver du Sarkozysme


Vincent Peillon a créé un questionnement en ressortant des archives le passé de Patrick Devedjian et Alain Madelin.

On oublie facilement que de 800 à 1200 extrémistes de droite ont été recyclés dans les organes de l’état, (comme libéraux, de Giscard à Sarkozy), et donc pourquoi s’étonner de la dérive d’un régime de plus en plus autoritaire.

Occident, le passé qui ne passe pas de Madelin, Novelli, Goasgen, Schuller, Grendel, François d’Orcival, Longuet, Gelinet, ou Devedjian.

De l’agitation étudiante dans les années 60, on retient surtout Mai-68 et les mouvances gauchistes. Mais on oublie souvent Occident, un mouvement de droite très violent.

«Il est naturel que des étudiants discutent et qu’ils le fassent avec passion. Mais l’usage de la barre de fer n’a rien à voir avec la passion intellectuelle ou politique.» Frédéric Grendel, dans le journal La Nation du 9/11/66 à propos du mouvement Occident

L’histoire les a pratiquement oubliés. Et ils ne s’en plaignent pas. «Ils», ce sont les membres fondateurs du mouvement, les Patrick Devedjian, Alain Madelin, Gérard Longuet… La vieille affaire ressortie en direct sur LCI par le socialiste Vincent Peillon sur l’ équipée sauvage qu’ auraient mené les deus premiers dans le sud de la France, au volant d’une Simca 1000, ne leur a pas plu du tout. Ils auraient, selon un article du Petit Varois de l’époque, siphonné de l’essence, volé des papiers et été en possession d’une arme à feu. Le député européen a été critiqué par son parti pour avoir utilisé les mêmes méthodes que la droite dans l’affaire Soumaré.

Avérée ou pas, l’affaire de la Simca 1000 n’est qu’un événement bien anecdotique dans la jeunesse militante de l’actuel ministre de la Relance et de l’ancien ministre de l’Économie et des Finances. Le mouvement Occident fut dans les années 60 l’une des plus violentes associations étudiantes, n’hésitant pas à s’en prendre aux étudiants de gauche mais aussi aux étudiants gaullistes.

Occident est né d’une séparation avec la FEN, la Fédération des étudiants nationalistes, dirigée à l’époque par le futur directeur de Valeurs Actuelles François d’Orcival. La FEN avait été créée en 1960 en opposition à la prise de position de l’Unef sur la question algérienne.

Une scission à l’origine d’Occident

Après les accords d’Evian, et donc la perte de l’Algérie, des tensions apparaissent dans la FEN en 1963 et 1964. Alain Madelin et d’autres futurs dissidents n’acceptent pas la ligne de conduite de la nouvelle direction. Pour le journaliste Frédéric Charpier dans Génération Occident, l’un des rares livres consacrés à ce sujet, «ils n’acceptent ni la critique de l’armée, ni le rejet du christianisme, ni le ralliement à une nouvelle patrie européenne» et critiquent donc de manière virulente les dirigeants et le leader historique, François d’Orcival.

En février 1964, la FEN annonce alors la «mise en dehors des activités de la communauté nationalistes (de) huit militants qui ont eu des responsabilités au sein de l’organisation parisienne: Gérard Longuet, Jean-Claude Jacquart, ancien responsable lillois, Alain Robert, Alain Madelin, Gilles Revest, B. Pacaud, Frédéric Brigaud, François Duprat. (…) Cette décision a été prise après diverses tentatives des éléments cités de s’emparer des fichiers nationaux de la FEN, de créer des activités fractionnelles, à la suite d’une personnalisation systématique des problèmes et d’un activisme détraqué».

En avril 1964, les statuts de la nouvelle organisation, «Occident», sont déposés. Leur programme est proche de celui du mouvement nationaliste dissous des années 50, Jeune Nation et ils reprennent même le symbole de la Croix celtique. Il faut, selon un de leur tract intitulé Qu’est-ce que le mouvement Occident, «en finir avec le régime», «placer l’homme dans son cadre normal : la famille, la profession, la province, la nation», supprimer «le suffrage universel politique, néfaste aux intérêts de la nation» ou encore faire une «une seconde Révolution française antilibérale et antimarxiste» pour être «le point de départ d’un mouvement qui rendra l’Europe libre et impériale».

«Tuez tous les communistes où ils se trouvent !»

Occident est dès le départ, et le restera toujours, un mouvement minoritaire. Au plus fort, 500 à 600 personnes seront encartées. «Dans son ensemble, la base d’Occident est plutôt petite-bourgeoise. Mais le mouvement recèle aussi une frange de militants aux origines modestes et une quantité non négligeable d’éléments déclassés et marginaux», explique Frédéric Charpier. Une centaine de personnes seront vraiment actives, pas mal sont étudiants en droit à Assas ou à Sciences-Po. L’immense majorité des étudiants n’adhèrent pas à leurs idéaux et n’adhèrera jamais. Mais cela ne les dérange pas. Ils aiment bien ce sentiment d’être marginaux. D’avoir raison seul contre tous. Et, surtout, ils ont une méthode pour devenir incontournables dans le débat: la violence.

En 1965, le mouvement soutient activement le candidat d’extrême droite Jean-Louis Tixier Vignancourt qui après des sondages flatteurs en début de campagne échoue lamentablement au premier tour. C’est le moment pour Occident de prendre ses distances avec leurs inspirateurs historiques, comme Pierre Sidos.

Pour l’auteur de Génération Occident Frédéric Charpier, «Occident est un petit milieu fermé, replié sur lui-même, qui se développe en vase-clos, selon ses valeurs, ses critères et ses modèles. (…) Occident représente les cinq pour cent d’étudiants qui, au Quartier Latin, rejettent l’influence des étudiants marxistes». Dès 1965, à plusieurs reprises, ils s’attaquent à des réunions d’étudiants gaullistes et communistes avec des barres de fer et des coups de poings américains. Quand la majorité des étudiants s’enthousiasment pour Ho Chi Minh ou le Che, eux préfèrent soutenir les Etats-Unis au Vietnam ou les régimes de l’apartheid de Rhodésie et d’Afrique du Sud. En mars 1966, ils attaquent avec la FEN la Sorbonne et les étudiants en lettres. Entre les coups, ils diffusent un tract qui marque le coup et restera dans les annales: «Tuez tous les communistes où ils se trouvent!», reprenant alors un slogan du général indonésien Suharto.

Le rituel de la scène des pets

L’un des principaux objectifs d’Occident est de défendre l’honneur de l’armée et de s’en prendre à tous ceux qui la critiquent. Jean Genet, avec sa pièce Les Paravents, va entrer dans leur collimateur. Une des scènes va faire polémique, celle des pets, où des soldats français en Algérie pètent autour d’un des leurs, agonisant, pour qu’il meure en respirant «un peu d’air de chez nous». La pièce est jouée au théâtre de l’Odéon et a été financée avec de l’argent public. Par deux fois, des commandos d’Occident vont donc attaquer violemment la scène avec des fumigènes au moment fatidique et l’Unef doit venir protéger l’entrée du théâtre les jours suivants. Puis, tous les soirs, ils reviennent la critiquer bruyamment. Comme le raconte le livre Génération Occident, «Alain Madelin, Patricia, sa compagne, et Patrice Gelinet ne ratent quasiment aucune représentation. Ils ont presque leur place réservée au balcon où ils doivent attendre la sacrilège scène des pets pour déclencher le raffut. Au début, pas encore familiarisés avec le texte, il leur est arrivé de démarrer trop tôt.»

De 1966 à 1968, les actions d’Occident vont être une succession de violences comme en témoigne les articles de l’époque. Ils décident de s’en prendre à l’université de Nanterre notamment, déjà connue pour être un repère d’étudiants gauchistes. Après un premier coup d’éclat qui laissent plusieurs étudiants à terre et en sang, ils sont accueillis les fois suivantes de manière musclée par l’Unef. Paris Match est là pour prendre des photos. Alain Madelin et Patrick Devedjian ont droit à une pleine page dans le magazine. Le gaulliste de gauche Frédéric Grendel les critique alors violemment dans le journal La Nation: «Hitler n’est pas mort. C’est lui qui arme les bras de ces énergumènes, et qui les transforme en sauvages. (…) Certes, ils ne sont qu’une infime minorité, mais leur faiblesse numérique est en elle-même un danger. Comme est dangereuse leur faiblesse intellectuelle. Pour les faibles, le couteau, le revolver ou la barre de fer sont des renforts précieux. L’espace d’un instant, quand ils frappent, ils se croient des hommes.»

En décembre 1966, pour la première fois, une des attaques d’Occident a des conséquences vraiment graves. Un étudiant de l’Unef, Pierre Rousset, fils de l’écrivain prix Renaudot David Rousset, est grièvement blessé et doit être trépané. L’Express note alors: «A la brutalité comme moyen ultime, ils ont substitué la brutalité comme premier et seul argument».

Devedjian torturé par les siens

En 1967, un commando, dont Alain Madelin et Alain Robert, l’autre leader, font partie, attaque violemment la faculté de Rouen, poussant une partie de la classe politique, même de droite, à protester et la police à mener une enquête fouillée. Une vingtaine de suspects est arrêtée. Certains balancent à la police, instaurant un climat détestable dans l’association. François Duprat, un des futurs leaders de l’extrême-droite, qui mourra dans l’explosion de sa voiture piégée, est exclu du mouvement. Patrick Devedjian est lui fortement soupçonné. Génération Occident raconte cette scène hallucinante: Patrick Devedjian «est convoqué rue Soufflot. A peine a-t-il franchi le pas de la porte qu’il est frappé, déshabillé, jeté dans une baignoire. Quatre de ses camarades l’accusent d’avoir balancé aux flics et l’immergent sous l’eau. Ils veulent lui faire signer des aveux. Glissant entre leurs doigts, Devedjian heurte du front le robinet de la baignoire, un choc qui lui laissera une cicatrice. Il s’échappe, se précipite vers une fenêtre qu’il enjambe et se laisse pendre dans le vide, accroché à une corniche. Puis il se lâche et atterrit sur le trottoir, entièrement nu, avant d’être embarqué par une ronde de police». L’actuel ministre de la Relance quitte alors rapidement le mouvement.

Occident, diminué, rejoint alors le Front Uni de soutien au Sud-Vietnam. Mai-68 marque pour le mouvement la fin des illusions. Les gauchistes sont trop nombreux, ils n’hésitent plus à être violents eux aussi. Certains veulent rejoindre les mouvements de masse et se battre dans la rue. Les leaders historiques, les deux Alain, Robert et Madelin, pensent qu’il faut soutenir la police. Après un mai compliqué et un été passé à tenter de recoller les morceaux, le mouvement reprend ses affrontements contre les gauchistes. En octobre 1968, ils saccagent le local du Snesup et la rédaction du journal Action. En représailles, le Relais de l’Odéon, un de leur QG, est brûlé. Le soir-même, une bombe détruit une librairie maoïste. Le Conseil des ministres annonce alors la dissolution d’Occident. Alain Madelin s’éloigne du mouvement et se lance dans la carrière que l’on connaît. Il ne renie toutefois pas son engagement comme il l’écrit sur son site internet: «Le communisme était pour moi le totalitarisme de ma génération. Les goulags, les grandes répressions, les procès staliniens et tout un système fondé sur le mensonge, voilà ce que je voulais combattre. (…) Cela m’a conduit aussi à un anticommunisme militant, extrême et passionné, qui a accompagné une bonne partie de ma vie d’étudiant. Et comme à ce moment-là, la France de l’anticommunisme était marginalisée, nous avons été systématiquement confinés à l’extrême-droite. En face, ils étaient pour Mao et Pol Pot, pour les Gardes rouges et pour les Khmers rouges. Je ne regrette pas de ne pas avoir choisi ce camp-là.» (Il l’expliquait également Chez Ardisson, à partir de la 12e minute de l’interview.)

Certains ne quittent pas ces mouvements violents et lancent le GUD et Ordre nouveau, comme Alain Robert, qui se rapproche ensuite de Jean-Marie Le Pen. Aujourd’hui, les mouvements étudiants d’extrême-droite sont marginaux en France mais souvent très actifs sur Internet, comme le Bloc Identitaire. Dire à quelqu’un qu’il aurait été chez Occident est devenu une sorte de point Godwin dans un débat entre étudiants de Sciences-Po. De temps à autre, le GUD ressurgit et colle quelques affiches à Assas, comme récemment. Histoire de. D’autres ont monté le Projet Apache, un mouvement idenditaire régionaliste qui essaye de défendre la «grandeur de Paris» et s’inquiète du racisme anti-blanc. Peut-être que l’un d’eux, dans quelques années, deviendra un ministre respecté d’un gouvernement de droite modéré.

Quentin Girard

SAC, Occident Chrétien, Ordre Nouveau, le GUD, le PFN, l’Oeuvre française, etc, etc… Patrick Devedjian ministre, Gérard Longuet ancien ministre, Hervé Novelli secrétaire d’état, Alain Madelin ancien ministre, Jacques Bompard maire d’Orange, Alain Robert ancien Conseiller de Charles Pasqua, Secrétaire général d’André Santini, Christian De Bongain (alias Xavier Raufer associé d’Alain Bauer l’ancien Grand Maître du Grand Orient de France avec qui il collabore à la publication de plusieurs ouvrages), Alice Saunier-Seité ancienne ministre, etc ,etc,…

La liste est longue pour qui veut se donner la peine d’enquêter et comprendre cette nébuleuse de copains d’extrême droite passés à la machine à laver plus blanc de l’UMP et qui officient avec Sarkozy. Philippe Asselin ; Patrick Devedjian, futur maire d’Antony et député des Hauts-de-Seine, actuellement conseiller politique et représentant de Nicolas Sarkozy ;

Gérard Longuet (futur ministre de l’Industrie et président du Conseil régional de Lorraine) ; Alain Madelin (futur ministre, député UDF, président de Démocratie libérale, puis député UMP) ;

Jean-Gilles Malliarakis ; Xavier Raufer (alias Christian de Bongain).

mais également : William Abitbol (futur conseiller de Charles Pasqua) ;

Jacques Bompard (Ancien maire FN et actuel maire MPF d’Orange) ;

Thierry Boutet (futur éditorialiste de l’hebdomadaire Famille chrétienne) ;

Dominique Chaboche (futur secrétaire général du FN) ;

François Duprat ; Patrice Gélinet (futur directeur de France Culture) ;

Jean-Jacques Guillet (futur député des Hauts-de-Seine) ;

Claude Goasguen (futur député UMP de Paris) ;

Claude Goasguen a été élu conseiller de Paris en 1983 et est vite devenu adjoint du maire d’alors, Jacques Chirac, notamment aux relations internationales de 1989 à 1995.

Hervé Novelli (futur député d’Indre-et-Loire) ;

Gerald Penciolelli (futur directeur de Minute) ;

Michel de Rostolan (futur dirigeant du CNI et député apparenté FN de l’Essonne). Dominique Venner (futur historien et directeur du bimensuel la Nouvelle Revue d’Histoire).

Patrick Buisson (photo), le Facho qui murmure à l’ oreille de Sarkozy

Ptrick Buisson l’un des conseillers politique les plus influents auprès de Nicolas Sarkozy, ferait volontiers siennes les paroles de la chanson d’Edith Piaf Non, je ne regrette rien, chant de ralliement des soldats putschistes de l’Algérie française et des militants de l’OAS, dont il a d’ailleurs écrit une histoire. Il assume et revendique. Les racines, les origines familiales, la culture, les références et les valeurs : tout fait de l’actuel patron de la chaîne Histoire (filiale de TF1) un homme d’extrême droite, même s’il n’a jamais été vraiment encarté dans aucun des groupuscules de cette mouvance. S’il se présente de manière un brin provocatrice comme appartenant à «la génération Occident», il n’a jamais officiellement milité dans ce mouvement nationaliste. Il aura juste fait un bref passage à la Fédération nationale des étudiants de France (Fnef), lors de ses années estudiantines à Nanterre en 1968. Il y croisera, entre autres, Marie-France Stirbois et Bruno Gollnisch, le numéro 2 du Front national qui n’entretient «aucune relation même à titre privé avec Patrick Buisson».

Partisan. Avant de devenir le conseiller de l’ombre du candidat à l’Elysée Nicolas Sarkozy, un peu avant 2005, Patrick Buisson aura toujours été un ardent partisan de l’union de toutes les droites. «Dès 1984, avant que ne se mette en place la stratégie du cordon sanitaire et du front républicain contre le Front national, il militait en faveur d’une alliance entre le parti de Jean-Marie Le Pen et les partis de droite classique», confie l’ami d’un homme qui n’en a guère. Il sera d’ailleurs l’une des chevilles ouvrières du rapprochement entre Bruno Mégret, alors à la tête des Comités d’action républicaine (CAR), et du leader du FN, avec lequel Patrick Buisson continue à entretenir des contacts réguliers. De 1986 à 1987, il dirige l’hebdomadaire Minute, puis dirige la rédaction de Valeurs actuelles, où il croisera le milliardaire anglais Jimmy Goldsmith et Philippe de Villiers, dont il va devenir très vite le conseiller (pour les européennes de 1994) jusqu’en début 2005.

Collaborateur. Alors qu’il officiait déjà pour Nicolas Sarkozy, «il téléphonait à Philippe de Villiers pour lui dire que tel ou tel mot, tel concept testé pour la campagne de Sarkozy fonctionnait plutôt bien. Et les sondages commandés étaient redressés dans un sens plutôt favorable à Philippe de Villiers», raconte un ex-membre de l’équipe de campagne présidentielle du président du conseil général de Vendée. «Patrick a toujours été dans la position qui est la sienne aujourd’hui, c’est-à-dire celle d’intermédiaire et de conseiller de l’ombre. C’est un solitaire qui fonctionne seul, pas en bande ni en réseau», explique un ancien journaliste de Minute.

Certains lui reprochent alors d’user de sa position influente à LCI et au sein du groupe TF1 pour mieux vendre ses sondages et ses conseils. En clair, refuser ses services revenait à se voir interdire de passage dans son émission politique. «Il est clair qu’aujourd’hui Patrick à de quoi vivre jusqu’à la fin de ses jours», confie un ancien collaborateur de Minute qui lui reconnaît «une indéniable capacité stratégique». En tout cas, grâce à ses conseils, Nicolas Sarkozy sera parvenu à siphonner une partie de l’électorat frontiste que Patrick Buisson connaît si bien.

APIS et Quentin Girard

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