Les peuples contre les léthargies politiques.
A plusieurs reprises, le communisme d’état s’est servi de la répression militaire afin d’écraser un soulèvement populaire. Ce fut le cas lors des invasions soviétiques de la Hongrie (1956) et de la Tchécoslovaquie (1968) et du massacre chinois de juillet 1989. Mais, à l’exception de la Roumanie, les événements de 1989 en Europe de l’Est se sont déroulés pacifiquement. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, devant les caméras du monde entier, de jeunes Allemands de l'Est et de l'Ouest, des citoyens lambda brisent le Mur de la Honte qui divise Berlin depuis le 13 août 1961, prenant de court les dirigeants des deux bords. La société civile impose les changements indispensables et visionnaires dont le politique n’a pas eu le courage. Réceptifs à la politique de glasnost (transparence en russe) initiée trois ans plus tôt par le dirigeant Mikhaïl Gorbatchev, les hongrois ont été les premiers à soulever la chape de plomb communiste. Le 2 mai 1989, ils annoncent leur intention d'entrouvrir leur frontière avec l'Autriche. Des centaines d’ Allemandes et d'Allemands de l'Est se précipitent alors en Hongrie dans l'espoir de bientôt passer à l'Ouest. En septembre, ils sont plusieurs milliers à s'enfuir de la sorte. Le politique est aussi désemparé que dépassé. En République Démocratique Allemande (RDA), à Leipzig puis dans les autres villes du pays, les opposants au communisme quittent le secret des temples luthériens et manifestent au grand jour. Le pouvoir vacille. Erich Honecker laisse la place à Egon Krenz, mais un million de manifestants à Berlin-Est entraînent la démission collective du gouvernement communiste le 7 novembre. Deux jours plus tard, le gouvernement de RDA autorise les Allemands de l'Est à voyager à l'étranger «sans aucune condition particulière». Au bout de quelques heures, les douaniers de Berlin, débordés par l'affût de personnes à la frontière, les laissent simplement passer. L’administration est exsangue. Le soir même, des milliers de Berlinois massés près du Mur ouvrent un à un les postes frontière sous le nez des redoutables garde-frontières est-allemands médusés qui, cette fois, gardent l'arme au pied.
La chute du Mur (3,60 mètres de haut, 160 kilomètres de long et 300 miradors) met fin à cinquante ans de séparation et d'antagonismes des dirigeants entre les deux parties de l'Allemagne, la République Fédérale Allemande (RFA) et la République Démocratique Allemande (RDA).Dans l'enthousiasme général, on assiste à une victoire sans précédant du peuple contre ses édiles en retard d’un train.
Albert Idelon
idelonalbert.vercors@laposte.net
A plusieurs reprises, le communisme d’état s’est servi de la répression militaire afin d’écraser un soulèvement populaire. Ce fut le cas lors des invasions soviétiques de la Hongrie (1956) et de la Tchécoslovaquie (1968) et du massacre chinois de juillet 1989. Mais, à l’exception de la Roumanie, les événements de 1989 en Europe de l’Est se sont déroulés pacifiquement. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, devant les caméras du monde entier, de jeunes Allemands de l'Est et de l'Ouest, des citoyens lambda brisent le Mur de la Honte qui divise Berlin depuis le 13 août 1961, prenant de court les dirigeants des deux bords. La société civile impose les changements indispensables et visionnaires dont le politique n’a pas eu le courage. Réceptifs à la politique de glasnost (transparence en russe) initiée trois ans plus tôt par le dirigeant Mikhaïl Gorbatchev, les hongrois ont été les premiers à soulever la chape de plomb communiste. Le 2 mai 1989, ils annoncent leur intention d'entrouvrir leur frontière avec l'Autriche. Des centaines d’ Allemandes et d'Allemands de l'Est se précipitent alors en Hongrie dans l'espoir de bientôt passer à l'Ouest. En septembre, ils sont plusieurs milliers à s'enfuir de la sorte. Le politique est aussi désemparé que dépassé. En République Démocratique Allemande (RDA), à Leipzig puis dans les autres villes du pays, les opposants au communisme quittent le secret des temples luthériens et manifestent au grand jour. Le pouvoir vacille. Erich Honecker laisse la place à Egon Krenz, mais un million de manifestants à Berlin-Est entraînent la démission collective du gouvernement communiste le 7 novembre. Deux jours plus tard, le gouvernement de RDA autorise les Allemands de l'Est à voyager à l'étranger «sans aucune condition particulière». Au bout de quelques heures, les douaniers de Berlin, débordés par l'affût de personnes à la frontière, les laissent simplement passer. L’administration est exsangue. Le soir même, des milliers de Berlinois massés près du Mur ouvrent un à un les postes frontière sous le nez des redoutables garde-frontières est-allemands médusés qui, cette fois, gardent l'arme au pied.
La chute du Mur (3,60 mètres de haut, 160 kilomètres de long et 300 miradors) met fin à cinquante ans de séparation et d'antagonismes des dirigeants entre les deux parties de l'Allemagne, la République Fédérale Allemande (RFA) et la République Démocratique Allemande (RDA).Dans l'enthousiasme général, on assiste à une victoire sans précédant du peuple contre ses édiles en retard d’un train.
Albert Idelon
idelonalbert.vercors@laposte.net
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire