Claude et Lydia Bourguignon, soigneurs de la terre.
Nous avons rencontré (Claude Veyret, auteur des photos, Anne Tesson mais il y avait aussi du Diois Monique et Roger Gaillard, Sylvie Taurinya et Claire Montessinos), samedi, Claude et Lydia Bourguignon au Festival de l’ Albenc (38). La qualité de leur recherche et leur démarche est d’une lucidité et vigilance exemplaires. Et nous, on les aime bien pour leur "inaliénation" et insoumission au productivisme totalitaire agrochimique.
De l'importance des vers de terre, Claude et Lydia Bourguignon sont agronomes et microbiologistes. Claude a même été élève de René Dumont, le premier candidat écologiste à l'élection présidentielle de 1974. Claude et Lydia ont travaillé à l'INRA, où ils ont essayé de développer des recherches en agriculture biologique et biodynamique. Devant les positions très anti-bio de l'institut, le couple a quitté la fonction publique pour fonder en 1989 le Laboratoire d'analyse microbiologique des sols (LAMS). Ils vivent sur leur lieu de travail et de vie, au coeur de la Bourgogne, dans un village situé à une demi-heure de vélo de la dernière gare TER. Après des années de recherches sur l'état du sol, leur diagnostic est alarmant. « En tant qu'agronomes, nous avons tous deux travaillé à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) ; comment cela s'est-il passé ? » Lydia Bourguignon : Nous nous sommes rencontrés à l'INRA dans les années 1970. En 1985, nous avons participé à une étude comparative entre l'agriculture conventionnelle et d’agriculture biologique. Ce thème d'étude a été accepté, car il répondait à une demande de lancer des recherches transdisciplinaires. Nous avons mené ce programme pendant un an ou deux. Mais lorsqu'il a fallu publier les conclusions, il y a eu des blocages très violents au niveau de la direction. Claude Bourguignon : Cette étude montrait à quel point la qualité nutritive des légumes bio était meilleure sur de nombreux plans. C'était insupportable pour l'INRA, cela remettait en cause trop de choses. Du coup, rien n'a jamais été publié sur cette étude, c'est comme si elle n'avait jamais existé ! Nous avons été écœurés par la mauvaise foi de ce système qui censurait les résultats qui le dérangeaient. Nous avons alors pris la décision de quitter l’INRA. Nous étions alors fonctionnaires. Oui, et on quittait la fonction publique pour lancer un laboratoire indépendant, sans soutien ni moyens. Cela a été très dur. Aucune banque n'a voulu nous aider.( Notons le courage de ceux qui ont une éthique, NDLR) Au début, en 1989, on travaillait dans la cave de cette maison. Quel est le but de notre laboratoire ? Faire des analyses physiques, chimiques et biologiques des sols pour aboutir à un conseil à l'agriculteur afin de faire de la qualité tout en arrêtant de polluer l'environnement. Et avons nous eu eu des clients rapidement ? Lydia Bourguignon : Oh non, on a mangé toutes nos économies, on n'a pas eu de salaires pendant des années. La maison a été hypothéquée. Cela a été très dur. Par la suite, on a eu des demandes de la part des céréaliers, car nos études leur permettaient d'utiliser moins de pesticides et moins d'engrais. Aujourd'hui, en Bourgogne, ce sont les vignerons qui nous font vivre. Claude Bourguignon : Les agriculteurs qui font appel à nous travaillent en conventionnel et veulent changer de manière de travailler. On fait un état des lieux de leur sol. On leur indique aussi quelle est la vocation de leurs terres. Cette notion de vocation a été perdue par l'agriculture, alors qu'elle permet d'optimiser les récoltes. Il y a des sols très bons pour les pommes ou pour les légumes sur lesquels on cultive du maïs, alors que c'est une absurdité. Mais entendre cela pour un agriculteur est souvent un choc psychologique, car le choix des cultures ne se fait plus aujourd'hui en fonction de la terre ou du climat mais en fonction de ce qui est le plus subventionné ! C'est le sol qui peut dire de quoi il a besoin comme adjuvants et ce qu'il peut produire, ce n'est pas Bruxelles, l'agriculteur ni la mode. Les paysans ne savent donc plus comment leurs sols se portent ? Ah non. Déjà, ils ne le connaissent pas. Il existe une infinité de sols différents, selon le climat, selon la nature géologique, selon les plantes qui y poussent. Mais le plus souvent, leur sol est complètement mort. Qu'est-ce qu'un sol ''mort'' ? C'est une terre où il n'y a plus rien : plus de vers de terre, plus d'insectes, plus de faune. Alors qu'un sol vivant peut comporter jusqu'à 4 tonnes de vers de terre à l'hectare, il nous arrive de ne pas trouver un seul ver de terre dans certains sols. Tout est mort. Lydia Bourguignon : Quand vous vous promenez dans un champ, si sa surface est complètement glacée, comme un morceau de carton, vous pouvez être sûr qu'il est mort. À un stade de dégradation important, il pourrit et pue fortement. Par contre, si vous marchez sur un sol mou, aéré, où vous apercevez de petits animaux, des crottes de vers de terre, c'est un sol vivant. Il dégagera souvent une odeur de forêt très agréable. Qu'est-ce qui tue un sol ? Lydia Bourguignon : Les pesticides tuent les petites bêtes qui aèrent la terre. Or, ces bêtes permettent à la terre de capter l'oxygène dont a besoin la plante. Sans ces animaux, le sol se referme, l'air n'entre plus et la racine pourrit à l'intérieur. Du coup, on met des engrais en surface, et la plante ne se nourrit plus en profondeur. C'est comme mettre un être humain sous perfusion : il ne mangera plus, ne mastiquera plus et au fur et à mesure, ses muscles vont s'affaisser. Pour la plante, c'est pareil, elle est sous assistance, elle perd de sa force. Claude Bourguignon : Si vous ajoutez du phosphore dans un sol, vous bloquez tous les champignons présents dans la terre chargés de fabriquer le phosphore, c'est l’effet feedback. Il ne faut mettre dans une terre que ce qu'elle ne peut pas produire elle-même, ce qui dépend évidemment de son caractère. L'agronomie aujourd'hui part du principe que les sols sont dépourvus de tout, qu'ils sont vides. Ce qui est une absurdité totale, car dans ce cas-là, nous serions entourés de désert et non de forêt. Notre travail permet donc de se passer d'intrants chimiques... Claude Bourguignon : Il faut bien comprendre que si l'on a séparé au début du XXe siècle les fonctions de docteur et celles de pharmacien, on n'a pas encore séparé les entreprises de conseil en agriculture et les fabricants d'engrais. L'agriculture conventionnelle pousse à mettre de l'engrais tout le temps. Mais que voulez-vous ? Le lobby phytosanitaire est un des plus grands lobbys du monde... Lydia Bourguignon : Nous sommes vraiment un pot de terre contre un pot de fer. Les effets de cette chimie ? Claude Bourguignon : Par exemple, dans les années 1950, les sols comportaient 2 tonnes de vers de terre par hectare dans les champs. Aujourd'hui, on en est à moins de 100 kilos par champ cultivé. Au total, tout confondu, 90% de la faune des sols a disparu. Et cette dégradation est mondiale. L'herbicide le plus répandu est le Round-up, Monsanto en vend 6 milliards de litres par an. Je ne sais pas si vous vous rendez compte de l'empoisonnement de la planète que cela représente !
Nous avons rencontré (Claude Veyret, auteur des photos, Anne Tesson mais il y avait aussi du Diois Monique et Roger Gaillard, Sylvie Taurinya et Claire Montessinos), samedi, Claude et Lydia Bourguignon au Festival de l’ Albenc (38). La qualité de leur recherche et leur démarche est d’une lucidité et vigilance exemplaires. Et nous, on les aime bien pour leur "inaliénation" et insoumission au productivisme totalitaire agrochimique.
De l'importance des vers de terre, Claude et Lydia Bourguignon sont agronomes et microbiologistes. Claude a même été élève de René Dumont, le premier candidat écologiste à l'élection présidentielle de 1974. Claude et Lydia ont travaillé à l'INRA, où ils ont essayé de développer des recherches en agriculture biologique et biodynamique. Devant les positions très anti-bio de l'institut, le couple a quitté la fonction publique pour fonder en 1989 le Laboratoire d'analyse microbiologique des sols (LAMS). Ils vivent sur leur lieu de travail et de vie, au coeur de la Bourgogne, dans un village situé à une demi-heure de vélo de la dernière gare TER. Après des années de recherches sur l'état du sol, leur diagnostic est alarmant. « En tant qu'agronomes, nous avons tous deux travaillé à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) ; comment cela s'est-il passé ? » Lydia Bourguignon : Nous nous sommes rencontrés à l'INRA dans les années 1970. En 1985, nous avons participé à une étude comparative entre l'agriculture conventionnelle et d’agriculture biologique. Ce thème d'étude a été accepté, car il répondait à une demande de lancer des recherches transdisciplinaires. Nous avons mené ce programme pendant un an ou deux. Mais lorsqu'il a fallu publier les conclusions, il y a eu des blocages très violents au niveau de la direction. Claude Bourguignon : Cette étude montrait à quel point la qualité nutritive des légumes bio était meilleure sur de nombreux plans. C'était insupportable pour l'INRA, cela remettait en cause trop de choses. Du coup, rien n'a jamais été publié sur cette étude, c'est comme si elle n'avait jamais existé ! Nous avons été écœurés par la mauvaise foi de ce système qui censurait les résultats qui le dérangeaient. Nous avons alors pris la décision de quitter l’INRA. Nous étions alors fonctionnaires. Oui, et on quittait la fonction publique pour lancer un laboratoire indépendant, sans soutien ni moyens. Cela a été très dur. Aucune banque n'a voulu nous aider.( Notons le courage de ceux qui ont une éthique, NDLR) Au début, en 1989, on travaillait dans la cave de cette maison. Quel est le but de notre laboratoire ? Faire des analyses physiques, chimiques et biologiques des sols pour aboutir à un conseil à l'agriculteur afin de faire de la qualité tout en arrêtant de polluer l'environnement. Et avons nous eu eu des clients rapidement ? Lydia Bourguignon : Oh non, on a mangé toutes nos économies, on n'a pas eu de salaires pendant des années. La maison a été hypothéquée. Cela a été très dur. Par la suite, on a eu des demandes de la part des céréaliers, car nos études leur permettaient d'utiliser moins de pesticides et moins d'engrais. Aujourd'hui, en Bourgogne, ce sont les vignerons qui nous font vivre. Claude Bourguignon : Les agriculteurs qui font appel à nous travaillent en conventionnel et veulent changer de manière de travailler. On fait un état des lieux de leur sol. On leur indique aussi quelle est la vocation de leurs terres. Cette notion de vocation a été perdue par l'agriculture, alors qu'elle permet d'optimiser les récoltes. Il y a des sols très bons pour les pommes ou pour les légumes sur lesquels on cultive du maïs, alors que c'est une absurdité. Mais entendre cela pour un agriculteur est souvent un choc psychologique, car le choix des cultures ne se fait plus aujourd'hui en fonction de la terre ou du climat mais en fonction de ce qui est le plus subventionné ! C'est le sol qui peut dire de quoi il a besoin comme adjuvants et ce qu'il peut produire, ce n'est pas Bruxelles, l'agriculteur ni la mode. Les paysans ne savent donc plus comment leurs sols se portent ? Ah non. Déjà, ils ne le connaissent pas. Il existe une infinité de sols différents, selon le climat, selon la nature géologique, selon les plantes qui y poussent. Mais le plus souvent, leur sol est complètement mort. Qu'est-ce qu'un sol ''mort'' ? C'est une terre où il n'y a plus rien : plus de vers de terre, plus d'insectes, plus de faune. Alors qu'un sol vivant peut comporter jusqu'à 4 tonnes de vers de terre à l'hectare, il nous arrive de ne pas trouver un seul ver de terre dans certains sols. Tout est mort. Lydia Bourguignon : Quand vous vous promenez dans un champ, si sa surface est complètement glacée, comme un morceau de carton, vous pouvez être sûr qu'il est mort. À un stade de dégradation important, il pourrit et pue fortement. Par contre, si vous marchez sur un sol mou, aéré, où vous apercevez de petits animaux, des crottes de vers de terre, c'est un sol vivant. Il dégagera souvent une odeur de forêt très agréable. Qu'est-ce qui tue un sol ? Lydia Bourguignon : Les pesticides tuent les petites bêtes qui aèrent la terre. Or, ces bêtes permettent à la terre de capter l'oxygène dont a besoin la plante. Sans ces animaux, le sol se referme, l'air n'entre plus et la racine pourrit à l'intérieur. Du coup, on met des engrais en surface, et la plante ne se nourrit plus en profondeur. C'est comme mettre un être humain sous perfusion : il ne mangera plus, ne mastiquera plus et au fur et à mesure, ses muscles vont s'affaisser. Pour la plante, c'est pareil, elle est sous assistance, elle perd de sa force. Claude Bourguignon : Si vous ajoutez du phosphore dans un sol, vous bloquez tous les champignons présents dans la terre chargés de fabriquer le phosphore, c'est l’effet feedback. Il ne faut mettre dans une terre que ce qu'elle ne peut pas produire elle-même, ce qui dépend évidemment de son caractère. L'agronomie aujourd'hui part du principe que les sols sont dépourvus de tout, qu'ils sont vides. Ce qui est une absurdité totale, car dans ce cas-là, nous serions entourés de désert et non de forêt. Notre travail permet donc de se passer d'intrants chimiques... Claude Bourguignon : Il faut bien comprendre que si l'on a séparé au début du XXe siècle les fonctions de docteur et celles de pharmacien, on n'a pas encore séparé les entreprises de conseil en agriculture et les fabricants d'engrais. L'agriculture conventionnelle pousse à mettre de l'engrais tout le temps. Mais que voulez-vous ? Le lobby phytosanitaire est un des plus grands lobbys du monde... Lydia Bourguignon : Nous sommes vraiment un pot de terre contre un pot de fer. Les effets de cette chimie ? Claude Bourguignon : Par exemple, dans les années 1950, les sols comportaient 2 tonnes de vers de terre par hectare dans les champs. Aujourd'hui, on en est à moins de 100 kilos par champ cultivé. Au total, tout confondu, 90% de la faune des sols a disparu. Et cette dégradation est mondiale. L'herbicide le plus répandu est le Round-up, Monsanto en vend 6 milliards de litres par an. Je ne sais pas si vous vous rendez compte de l'empoisonnement de la planète que cela représente !
Les conséquences de la mort des sols . Claude Bourguignon : La première conséquence est l'érosion. Aujourd'hui, le sol fout le camp. Au moindre orage, les rivières sont chargées de terre, ce qui n'est pas normal du tout. Avant, les rivières n'étaient jamais boueuses comme cela. Les plantes et les arbres retenaient la terre en bordure des rivières, et les sols captaient l'eau sans en être endommagés. Lydia Bourguignon : Ce qui part ainsi lors des orages ou des glissements de terrain est le meilleur du sol. Ce qui ne fait qu'empirer les choses. Mais aujourd'hui on trouve normal que les eaux soient boueuses après un orage... Cette érosion des sols est-elle un simple déplacement ou une perte ? C'est une perte : la terre part dans la mer, elle est salée et n'est plus récupérable. Dans le monde, nous avons ainsi perdu depuis 1900 l'équivalent de un milliard d'hectares. C'est tout cela de moins pour nourrir les êtres humains. Lydia Bourguignon : Si vous polluez l'air ou l'eau, vous y ajoutez quelque chose. Si vous arrêtez de polluer l'air et l'eau, l'atmosphère redevient respirable et les rivières propres. Pour le sol, ce n'est pas pareil. Si vous arrêtez de le polluer, il reste mort. Polluez le sol, et c'est un monde vivant que vous tuez, vous y enlevez la vie. Vous perturbez sa structure intime. C'est extrêmement long de revenir au point de départ. C'est très grave. L'érosion, c'est le risque de famine aussi... Eh oui, bien sûr. La mort des sols, c'est les chutes de rendement par hectare que nous sommes en train de vivre, même si personne n'en parle. Moins de sols, c'est moins de nourriture, évidemment. Je ne pense pas qu'on arrivera à 10 milliards d'êtres humains sur terre. Que faudrait-il faire pour redonner vie aux sols ? Il faudrait repenser tout l'enseignement agronomique, tout ! Il faut arrêter de dire que le sol est un support dans lequel on met des engrais. Arrêter le hors-sol. Lydia Bourguignon : Il faut dire la vérité, expliquer comment une plante vit. Arrêter de croire que les denrées alimentaires sont peu chères. Le bas prix des produits alimentaires est déguisé : chaque Français paie 4 euros par jour pour la PAC en impôts. Avec cette somme, on pourrait manger mieux, tout de même. Il faut des mesures politiques ? Ah oui, l'agriculteur dans son coin, il ne peut pas faire grand-chose. Mais il n'y a aucune volonté politique. Tous les vingt ans, l'intensité de l'érosion double, et nous en sommes à peine à créer des ''observatoires'' de l'érosion. On fait culpabiliser le consommateur quand il prend un bain plutôt qu'une douche, alors que l'on ne s'attaque pas au pouvoir politique qui décide de faire du maïs dans les terres du Sud-Ouest. Pourtant 70% de l'eau consommée en France est utilisée pour l'irrigation. Claude Bourguignon : C'est difficile : on a supprimé toutes les chaires de microbiologie des sols dans toutes les universités agronomiques du monde. Donc comment faire pour répandre ce savoir auprès des agriculteurs. Lydia Bourguignon : C'est vrai, nous, on est des fossiles. Note optimiste pour finir. Lydia Bourguignon : Ah ! Les gens nous demandent toujours d'être optimistes, mais ce n'est plus possible. Quand on a commencé, on était optimistes, mais aujourd'hui, ce n'est plus possible. Il faut être adultes et lucides. Claude Bourguignon : Tous les voyants sont au rouge, et pendant ce temps, on discute du sexe des anges ou du pouvoir d'achat... Croire que par un miracle technologique nous allons sauver cette civilisation, c'est faux. Cerise sur le gâteau, nous avons rencontré Lydia et Claude avec Coline Serreau et deux élus du Conseil Général de l’Isère et nous ne manquerons pas de vous donner un aperçu de cette rencontre. Une soirée pédagogique.
Claude Veyret pour APIS (Agence Populaire Indépendante et Solidaire).
Chastel, 26150 Die.
Tel : 04 75 21 00 56
Mail : veyret.claude@wanadoo.fr
Ou : ecocitoyensdie@hotmail.com
Claude Veyret pour APIS (Agence Populaire Indépendante et Solidaire).
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Ou : ecocitoyensdie@hotmail.com
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