J’y vais ou j’y vais pas ?
Hervé Mariton sera-t-il candidat à sa propre succession aux prochaines législatives ?
Une interview exclusive accordée au « Tam-tam des Baronnies » par le député le plus médiatique du PAF.
Question : La commission d'investiture de l'UMP pour les élections législatives, réunie le 28 janvier dernier n'a pas entériné la votre dans la 3ème circonscription de la Drôme. Elle ne vous est pour l'heure que "réservée" dans l’attente de votre décision. Quelle est la nature de cette indécision ?
Hervé Mariton : La mission d’un député est à la fois difficile et exigeante. Suffisamment difficile et exigeante pour ne pas l’accomplir de manière automatique. A 53 ans, ce qui est relativement jeune dans la vie politique, j’essaie d’être un bon député. Cela n’est pas à moi d’en juger, mais j’y mets de l’engagement et je le fais du mieux que je peux. Alors, à l’heure de décider si je souhaite assumer de nouveau cette mission pour 5 ans, je me pose la question, de savoir si, sincèrement, j’en ai vraiment envie et si demain je peux le faire encore mieux.
Un jour, c’était avant qu’il ne devienne président, j’avais dit : « Nicolas Sarkozy doit faire des progrès ». Il l’avait assez mal pris et avait répliqué « Et si demain j’allais dire dans la Drôme que Mariton doit faire des progrès ? » Mais moi je réponds « Chiche » ! Je pense
que nous devons tous faire des progrès et le défi que le Président de la République me lançait ne me gène pas. Je considère que l’éthique de progrès est indispensable et que cette question doit être posée à l’heure où l’on envisage le renouvellement de son mandat.
Cela peut paraitre naïf, un peu bête, mais pour moi, c’est nécessaire et sain. Alors si demain je suis candidat, les gens ne seront pas surpris. Mais en même temps je demande
aux électeurs de considérer que le renouvellement d’une candidature ne doit pas être automatique et j’ai besoin encore d’un mois de réflexion pour prendre une décision.
Un jour, c’était avant qu’il ne devienne président, j’avais dit : « Nicolas Sarkozy doit faire des progrès ». Il l’avait assez mal pris et avait répliqué « Et si demain j’allais dire dans la Drôme que Mariton doit faire des progrès ? » Mais moi je réponds « Chiche » ! Je pense
que nous devons tous faire des progrès et le défi que le Président de la République me lançait ne me gène pas. Je considère que l’éthique de progrès est indispensable et que cette question doit être posée à l’heure où l’on envisage le renouvellement de son mandat.
Cela peut paraitre naïf, un peu bête, mais pour moi, c’est nécessaire et sain. Alors si demain je suis candidat, les gens ne seront pas surpris. Mais en même temps je demande
aux électeurs de considérer que le renouvellement d’une candidature ne doit pas être automatique et j’ai besoin encore d’un mois de réflexion pour prendre une décision.
Question : Cette réflexion ne comporte-t-elle pas des considérations politiques ?
Hervé Mariton : Non, je n’ai pas de problème avec le programme de l’UMP. Globalement, le projet tel qu’il se présente aujourd’hui me convient, même si, en homme politique libre et indépendant, je reste très attentif à ce qui est proposé. Mais très franchement, il s’agit essentiellement d’une interrogation personnelle sur la manière dont je peux continuer à remplir demain ma mission.
Question : Ces exigences personnelles pourrait-elles vous amener à ne pas vous présenter ?
Hervé Mariton (après un bref silence) : La réponse est oui. Si je me pose la question c’est évidemment que je m’autorise les deux possibilités de réponse.
Propos recueillis le lundi 30 janvier 2012 au Buis par Alain Bosmans
COMMENTAIRES DU TAM-TAM
Sans mettre en doute la sincérité de M. Mariton lorsqu’il dit que seules des considérations personnelles l’empêchent aujourd’hui de présenter sa candidature au renouvellement de son mandat de député de la Drôme, on peut tout de même s’interroger sur cette étrange hésitation. Le 28 janvier à Paris l’UMP a investi 501 candidats sur 577 circonscriptions. Les 76 autres, (dont celle de M. Mariton) sont, pour l'heure, "réservées". Mais réservées à qui ? L’UMP soutiendra, nous dit le document remis à la presse, « tous ceux qui ont appelé à soutenir Nicolas Sarkozy dès le premier tour ou sont susceptibles de le faire ».
Ainsi, l'UMP n'a pas investi de candidats face aux députés sortants du Nouveau Centre, tandis que les amis radicaux de Jean-Louis Borloo, ceux de Dominique de Villepin ou les radicaux valoisiens sont, dans cette première procédure d'investitures, ménagés par l'UMP. Bien qu’étant dûment encarté à l'UMP, Hervé Mariton se trouve ainsi, de fait, parmi ces candidats que l’on peut qualifier de « non alignés » au sarkosysme pur. Comment ne pas penser qu’il y a là une posture politique qui convient, sommes toutes assez bien, à celui qui se revendique « libre, indépendant et très attentif à ce qui est proposé » et qui l’a souvent montré à l’égard du Président de la République.
Ainsi, l'UMP n'a pas investi de candidats face aux députés sortants du Nouveau Centre, tandis que les amis radicaux de Jean-Louis Borloo, ceux de Dominique de Villepin ou les radicaux valoisiens sont, dans cette première procédure d'investitures, ménagés par l'UMP. Bien qu’étant dûment encarté à l'UMP, Hervé Mariton se trouve ainsi, de fait, parmi ces candidats que l’on peut qualifier de « non alignés » au sarkosysme pur. Comment ne pas penser qu’il y a là une posture politique qui convient, sommes toutes assez bien, à celui qui se revendique « libre, indépendant et très attentif à ce qui est proposé » et qui l’a souvent montré à l’égard du Président de la République.
Quoiqu’il en soit, que les électeurs que nous sommes se rassurent (ou le regrettent), je pense qu’il n’y a vraiment que très peu de chance pour que M. Mariton ne fasse pas acte de candidature à la fin du mois de février. Pour ma part, je ne parierais pas un kopeck la dessus.
Alain Bosmans
01 février 2012
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