Les dernières nouvelles du Parc des Baronnies Provençales
Se réunisssant à Sahune le mardi
10 avril 2012, le bureau du Syndicat Mixte des Baronnies Provençales a
commenté le vote des collectivités locales qui s'est clos le 31 mars
dernier en émettant le communiqué suivant:
"Durant les quatre derniers mois, les
collectivités locales concernées par le projet de Parc naturel régional
des Baronnies Provençales se sont prononcées en prenant chacune leurs
responsabilités. 87 communes représentant 30 800 habitants, 12
communautés de communes et 6 villes-portes ont décidé d’adhérer au Parc.
Le vote favorable de 70 % des 1 600 élus locaux légitime clairement la
poursuite de la procédure de création du Parc.
Le Bureau du Syndicat Mixte, respectueux
du choix des communes, confirme en conséquence le calendrier des
dernières étapes de la création du Parc. Après le vote favorable des
Départements de la Drôme et des Hautes-Alpes, les Régions
Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Rhône-Alpes se prononceront à leur tour
les 29 juin et 12 juillet. L’avis final de l’Etat est attendu d’ici fin
2012. Les membres du Bureau, unanimes, affichent leur confiance dans la
décision que prendra le prochain gouvernement d’ici la fin de l’année.
Parallèlement à la procédure de création
du Parc, le Syndicat Mixte des Baronnies Provençales poursuit ses
missions au service du territoire. En 2012, des moyens importants seront
notamment consacrés, dans le domaine de l’agriculture et de la forêt,
au développement de la filière bois (bois énergie, bois construction) et
du pastoralisme, ainsi qu’à la valorisation et à la recherche de
débouchés pour les productions agricoles locales. Afin d’aider les
communes à réduire leur facture énergétique, un service de conseil en
économie d’énergie sera proposé.
Les manifestations et acteurs culturels
bénéficieront d’un agenda et d’un répertoire en ligne pour mieux faire
connaître leurs activités (www.culture-provence-baronnies.fr).
La promotion touristique des Baronnies Provençales, en collaboration
avec les associations « Drôme Provençale » et « Provence des montagnes »
sera renforcée. Les habitants pourront participer à des stages de
formation destinés à les initier à la construction de murs en pierre
sèche, emblématiques de certains de nos paysages. Dans le domaine des
activités de pleine nature, les activités d’escalade vont connaître,
après des investissements importants à Orpierre, un nouveau
développement avec la création d’une Via Ferrata à Buis-les-Baronnies."
Le « Oui, mais… » des Baronnies Provençales à leur parc
Après 8 ans d'un parcours
complexe, chargé d’embûches et des mois de débats, le processus de
création du parc naturel régional des Baronnies Provençales touche à sa
fin. Un pas décisif vient d’être franchi avec le vote des collectivités
locales du territoire concerné.
Les collectivités locales concernés par
la création d’un parc naturel régional (PNR) des Baronnies Provençales
se sont maintenant toutes prononcées pour ou contre l'adhésion à ce
projet et en corollaire sur l’acceptation ou non des statuts et de la
charte proposée.
Rappelons que, à cheval sur deux
départements (2/3 dans la Drôme et 1/3 dans les Hautes Alpes) et par
conséquent sur deux régions (Rhône Alpes et PACA), le territoire du
futur parc est un espace naturel d'environ 220 000 hectares, comptant
130 communes et 33 700 habitants répartis sur 12 communautés de
communes, cinq en Hautes Alpes (Rosans, Serres, Orpierre, Ribiers et
Laragne-Monteglin) et 7 dans la Drôme (Buis les Baronnies, Nyons,
Rémuzat, Séderon, La Motte Chalencon- Grignan et Dieulefit).
Ont voté pour l’adhésion :
- Les deux conseils généraux de la Drôme et des Hautes-Alpes.
- les 12 communautés de communes (sur les 12 concernées).
- 6 « Villes Portes » : Dieulefit, Grignan, Sisteron, Valréas, Vaison-la-Romaine, Veynes (sur les 7 concernées, seul Montélimar ne s’est pas prononcé).
- 87 des 130 communes (représentant 78 % de la population et 70% des 1600 suffrages d’élus locaux exprimés).
- Les deux conseils généraux de la Drôme et des Hautes-Alpes.
- les 12 communautés de communes (sur les 12 concernées).
- 6 « Villes Portes » : Dieulefit, Grignan, Sisteron, Valréas, Vaison-la-Romaine, Veynes (sur les 7 concernées, seul Montélimar ne s’est pas prononcé).
- 87 des 130 communes (représentant 78 % de la population et 70% des 1600 suffrages d’élus locaux exprimés).
Ont voté contre l’adhésion :
- 43 communes représentant 1/3 du nombre de communes mais seulement 23 % de la population et 25 % des 1600 suffrages d’élus locaux exprimés, 5 % s’étant abstenus.
- Parmi les communes les plus importantes ayant voté contre, on note Mirabel aux Baronnies, Mollans sur Ouvèze, Ste Jalle, Rémuzat et Séderon.
- 43 communes représentant 1/3 du nombre de communes mais seulement 23 % de la population et 25 % des 1600 suffrages d’élus locaux exprimés, 5 % s’étant abstenus.
- Parmi les communes les plus importantes ayant voté contre, on note Mirabel aux Baronnies, Mollans sur Ouvèze, Ste Jalle, Rémuzat et Séderon.
Les partisans du parc restent optimistes malgré tout
Malgré ce nombre importants de communes
(43 sur 130) qui ont rejeté l’adhésion et ne feront donc pas partie du
parc, les partisans du projet demeurent optimistes quant à sa
concrétisation à l’horizon 2013. Concrétisation qui reste encore
soumise, faut-il le rappeler, au vote favorable des deux conseils
régionaux Rhône Alpes et Paca (en juin), à l’avis du conseil national de
la protection de la nature (à l’automne) et à la décision finale du
premier ministre attendue en fin d’année.
Le président du syndicat mixte de préfiguration des Baronnies Provençales Hervé Rasclard, également 1er vice président du conseil général de la Drôme et candidat PS au prochaine législative dans la 3ème
circonscription (où il sera opposé au député UMP sortant Hervé
Mariton), soulignait dans une interview au Dauphiné Libéré du 29 mars
que la plupart des communes anti-parcs sont, soit très peu peuplées,
soit situées en périphérie du territoire. « Nous sommes partis sur
un projet très étendu géographiquement et nous devrons sans doute en
réduire les contours. Mais démarrer cette aventure avec 87 communes
adhérentes et près de 80 % de la population est un bon début. Je ne
pense pas que le projet de parc puisse être retoqué par l’Etat… » Et Hervé Rasclard de souhaiter un apaisement dans le vif débat qui agite la région depuis plusieurs mois sur ce sujet. « Je
prend note du vote des communes qui refusent d’adhérer au parc et je
respecte leur choix. Aujourd’hui nous allons poursuivre le travail pour
créer un beau projet au service des collectivités qui ont voté « Pour »
… »
Les commentaires du Tam-Tam
Hervé Rasclard et les partisans de la
création du PNR des Baronnies Provençales ont-ils raison d’être
optimiste ? Les deux prochaines étapes du processus ne devraient pas
leur poser de problème. Le vote favorable des deux conseils régionaux
qui sont les principaux financeurs et qui sont tous deux de gauche ne
fait pas de doute. Il en est de même pour le conseil national de la
protection de la nature qui avait déjà donné un avis favorable et
unanime à l’ensemble du projet. Restera la décision finale du gouvernement (ministère de l'écologie et signature du premier ministre). Et là, c’est pas gagné !
Les opposants au parc soutiennent en
effet qu’aucun ministre de l’écologie ne se risquera à valider un PNR
dont le territoire serait amputé d’un tiers de ses communes. Peut-être,
mais il ne fait pas de doute que les prochaines élections
(présidentielles et législatives) auront leur importance. Il va sans dire que le parc aura plus de chance d’exister avec Hollande et Rasclard qu’avec Sarkozy et Mariton…
D’autre part, l’examen attentif des 42
communes qui n’ont pas souhaité adhérer au parc montre que la plupart
d’entre elles se trouvent être en périphérie de ce territoire et
pourraient par conséquent en être exclu en redessinant son contour sans
avoir à l’intérieur de trop nombreuses enclaves hors parc, sans
provoquer de trop spectaculaires effets de gruyère ou de mitage … Le
directeur du syndicat mixte de préfiguration Lionel Tardy indique que la
carte du PNR du Livradois-Forez avec ses enclaves et le cas actuel du
renouvellement du PNR des Ballons des Vosges (avec 29 communes qui n'ont
pas adhéré), méritent d'être examinés à titre exemple…
A contrario on peut aussi
légitimement se demander quel gouvernement (et quel député ?) pourrait
décider d’un trait de plume de rayer un projet souhaité par 80 % de la
population du territoire ? De mettre à la poubelle 10
ans de travail, d’études, d’investissement ? De se priver pour les 12
ans à venir d’un outil remarquable au service de l’aménagement d’un
territoire et de son développement économique, notamment en matière
agricole ?
Le député UMP Hervé Mariton, opposant de
longue date à la création du PNR, ne déclarait-il pas le même jour et
dans le même journal qu’il « souhaitait un réexamen de la situation et que le parc ne doit pas être créé au forceps… ». Soit, mais la phrase peut aussi laisser entendre qu’il ne serait pas impossible qu’il soit créé quand même, « sans forceps et après examen de la situation… » On peut rêver … Peut-on rêver Monsieur Mariton ?
Alain Bosmans
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