LES RÉSULTATS DÉFINITIFS DE CE 22 AVRIL 2012 EN FRANCE
François Hollande arrive en tête au premier tour devant Nicolas Sarkozy.
Ins : 44.382.905;
Vot : 35.709.299;
Exp :
35.018.520;
Abs : 19,54%;
Eva Joly 791.056 2,26%;
Marine Le Pen
6.344.097 18,12%;
Nicolas Sarkozy 9.479.515 27,07%;
Jean-Luc Mélenchon
3.887.639 11,10%;
Philippe Poutou 404.525 1,16%;
Nathalie Arthaud
199.585 0,57%;
Jacques Cheminade 86.963 0,25%;
François Bayrou
3.189.257 9,11%;
Nicolas Dupont-Aignan 632.847 1,81%;
François
Hollande 10.003.036 28,56%
Analyse : François Hollande (PS-Gauche)
premier, Nicolas Sarkozy (UMP-Droite) distancé,
Marine Le Pen (FN-Extrème-Droite), placée : Avec 28,56%, le candidat
socialiste devance le Président qui a recueilli 27,07% des voix, hier. La
candidate frontiste elle, fait mieux que son père en 2002 avec 18,12%.
Les électeurs ont déjoué
tous les pronostics. Non que les instituts de sondages aient, ces dernières
semaines, mal fait leur travail. Ils ont juste mal estimé une chose : la
mobilisation des Français. Et ce niveau de participation inattendu a profité
d’abord à François Hollande, qui arrive en tête avec 28,56% des voix (1). Le candidat socialiste creuse
nettement l’écart avec Nicolas Sarkozy, qui obtiendrait 27,07%.
Mais celle qui semble
avoir le plus profité de cette mobilisation est Marine Le Pen, qui
recueille 18,12% des voix. Cette percée de la candidate du Front national est
d’autant plus remarquable que les résultats de son père, lors des deux
précédentes présidentielles, avaient été inversement proportionnels au taux de
participation. Jean-Marie Le Pen s’était ainsi qualifié pour le second
tour de 2002 avec 16,86% des suffrages, alors que l’abstention atteignait
28,40%, un record absolu pour une présidentielle. Cinq ans plus tard, en 2007,
l’abstention tombe à 16,23%, et le candidat du FN réalise un piètre 10,44%,
très en deçà de ses scores de 1995 (15%) ou de 1988 (14,38%).
Dynamique. Hier, malgré les vacances scolaires, malgré le peu
d’intérêt que semblait susciter cette campagne de premier tour, malgré les
niveaux d’abstention records enregistrés ces dernières années - tant aux
législatives qu’aux régionales, municipales ou européennes -, quatre électeurs
sur cinq sont allés voter. Avec un taux d’abstention de 19,7%, la cuvée 2012 se
situe à un niveau plus qu’honorable, pas aussi bon que 2007 mais meilleur que
1995 (21,62%), et comparable à 1988 (18,65%) ou 1981 (18,91%). Au moins «les électeurs ont compris l’importance des
enjeux», se consolait Alain Juppé, hier sur le plateau de
France 2.
Le score de la candidate
d’extrême droite fait deux victimes. D’abord Nicolas Sarkozy, qui comptait
virer en tête au premier tour pour créer une dynamique au second. Mais aussi
Jean-Luc Mélenchon, qui apparaissait, il y a quelques semaines, comme un
potentiel «troisième homme», et qui se trouve relégué très loin derrière Marine
Le Pen avec 11,10% des voix.
Ce recul du candidat du
Front de gauche par rapport aux enquêtes d’intentions de vote de ces dernières
semaines doit sans doute beaucoup à un réflexe de «vote utile». Il le fait
apparaître comme un perdant de ce premier tour, alors qu’il n’était crédité que
de 4% à 5% d’intentions de vote lorsqu’il est entré en campagne à l’automne.
Avec les voix des candidats du NPA, Philippe Poutou (1,16%), et de LO, Nathalie
Arthaud (0,57%), la gauche radicale fait nettement mieux qu’en 2007, où le
total des voix de Besancenot, Laguiller, Buffet, Bové et Schivardi atteignait
9%. Mais à peine au niveau des 13,81%, totalisés par la «gauche de la gauche»
en 2002, sans même compter les 5,33% de Jean-Pierre Chevènement.
Report. Le fait que Mélenchon n’ait pas réussi un aussi bon
score qu’il l’avait espéré n’est pas une bonne nouvelle pour François Hollande.
Certes, il sera maintenant difficile pour la droite d’agiter le chiffon rouge
en assurant que le candidat socialiste est «l’otage»
du Front de gauche et des communistes. Mais avec le piètre score d’Eva Joly
(2,3%), le total des voix de gauche plafonne 44,6%. François Hollande peut,
heureusement pour lui, compter sur près de la moitié des 9,11% des voix
recueillies par François Bayrou. Mais l’attitude au second tour des électeurs
de Marine Le Pen reste la grande inconnue.
La vraie force du candidat
socialiste est que la situation de Nicolas Sarkozy est encore beaucoup plus
compliquée. Deux sondages (Ipsos et Ifop) réalisés hier le créditent de 46% des
voix contre 54% à Hollande. Le Président peut sans doute compter sur les 1,81%
de Nicolas Dupont-Aignan. Mais en 2007, il recueillait seul 31,18%, et pouvait
espérer le report des voix de Villiers (2,23%), Nihous (1,15%) et d’une part
des 18,57% de Bayrou. Cette fois, la clé du second tour est entre les mains des
électeurs de Marine Le Pen. Quant aux abstentionnistes, que ses conseillers
espéraient mobiliser entre les deux tours pour arracher la victoire le
6 mai, ils ont voté hier. Et pas pour lui.
FRANÇOIS
WENZ-DUMAS
(1)
Estimations Ipsos de fin de soirée, pour France Télévisions et Radio
France. Sofres, pour TF1, donnait Nicolas Sarkozy plus haut, à 27,3 %, et CSA,
lui, voyait Marine Le Pen plus bas, à 17,3 %.
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