et inopérances judiciaires
Les explosions sur des sites industriels
L'explosion sur la plate-forme pétrochimique Total de Carling (Moselle), qui a fait 2 morts et 6 blessés, survient après de nombreux accidents semblables depuis deux ans dans des établissements industriels:
2007
12 fév. : Une explosion fait deux blessés dans l'usine chimique de Gilette (Alpes-Maritimes).
18 avr: Deux démineurs sont tués et un autre blessé dans l'explosion d'un dépôt de munitions de la Sécurité civile à Ressaincourt (Moselle). 2008
15 oct. : L’explosion d'un transformateur fait quatre blessés, dont un grièvement brûlé, à la centrale hydro-électrique de Golfech (Tarn-et-Garonne).
21 oct: un patient de l'hôpital Laennec de Creil (Oise) est tué, un médecin et un infirmier sont blessés par l'explosion, pour une raison inconnue, d'une bonbonne d'oxygène dans le service de neurologie.
2009
29 jan : l'explosion d'un camion dans une zone de maintenance de la raffinerie Total à Fort-Mardyck (Nord), près de Dunkerque, fait un mort et cinq blessés.
17 fév. : Deux ouvriers métallurgistes sont tués par l'explosion d'une pièce dans une fonderie de Saint-Chamond (Loire).
28 avr: un technicien d'EDF est tué par l'explosion d'un poste électrique sur lequel il intervenait dans le port de Gennevilliers.15 juin : explosion à l’ Usine Total petrochimicalsde Carling en Moselle
La plus grave explosion reste celle de l’usine chimique AZF à Toulouse, le 21 septembre 2001. L'explosion de 300 tonnes d'engrais, du nitrate d'ammonium, faisait 30 morts, plus de 3.000 blessés, plusieurs dizaines de milliers de sinistrés et plus de 2,5 milliards d'euros de dégâts.
Business - De déboires judiciaires en accidents industriels, le groupe français a vécu six mois difficiles...L’année avait mal commencé. Six mois plus tard, les choses ne vont pas beaucoup mieux. Deux jours après l’explosion d’un surchauffeur dans l’usine de Carling, le groupe français a encore fait parler de lui jeudi lorsqu’une fuite de pétrole a été découverte dans sa raffinerie de Gonfreville-l'Orcher, près du Havre. L’incident aurait pu passer presque inaperçu s’il ne s’inscrivait pas dans une série de difficultés auxquelles Total fait face depuis le début de l’année. Car Total n’en est pas à son premier accident industriel cette année. Début janvier, un salarié avait été retrouvé mort dans la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône) après avoir vraisemblablement respiré de l’hydrogène sulfuré. A peine quelques semaines plus tard, une explosion dans un atelier de maintenance de Mardyck avait fait un mort et cinq blessés.
L'explosion sur la plate-forme pétrochimique Total de Carling (Moselle), qui a fait 2 morts et 6 blessés, survient après de nombreux accidents semblables depuis deux ans dans des établissements industriels:
2007
12 fév. : Une explosion fait deux blessés dans l'usine chimique de Gilette (Alpes-Maritimes).
18 avr: Deux démineurs sont tués et un autre blessé dans l'explosion d'un dépôt de munitions de la Sécurité civile à Ressaincourt (Moselle). 2008
15 oct. : L’explosion d'un transformateur fait quatre blessés, dont un grièvement brûlé, à la centrale hydro-électrique de Golfech (Tarn-et-Garonne).
21 oct: un patient de l'hôpital Laennec de Creil (Oise) est tué, un médecin et un infirmier sont blessés par l'explosion, pour une raison inconnue, d'une bonbonne d'oxygène dans le service de neurologie.
2009
29 jan : l'explosion d'un camion dans une zone de maintenance de la raffinerie Total à Fort-Mardyck (Nord), près de Dunkerque, fait un mort et cinq blessés.
17 fév. : Deux ouvriers métallurgistes sont tués par l'explosion d'une pièce dans une fonderie de Saint-Chamond (Loire).
28 avr: un technicien d'EDF est tué par l'explosion d'un poste électrique sur lequel il intervenait dans le port de Gennevilliers.15 juin : explosion à l’ Usine Total petrochimicalsde Carling en Moselle
La plus grave explosion reste celle de l’usine chimique AZF à Toulouse, le 21 septembre 2001. L'explosion de 300 tonnes d'engrais, du nitrate d'ammonium, faisait 30 morts, plus de 3.000 blessés, plusieurs dizaines de milliers de sinistrés et plus de 2,5 milliards d'euros de dégâts.
Business - De déboires judiciaires en accidents industriels, le groupe français a vécu six mois difficiles...L’année avait mal commencé. Six mois plus tard, les choses ne vont pas beaucoup mieux. Deux jours après l’explosion d’un surchauffeur dans l’usine de Carling, le groupe français a encore fait parler de lui jeudi lorsqu’une fuite de pétrole a été découverte dans sa raffinerie de Gonfreville-l'Orcher, près du Havre. L’incident aurait pu passer presque inaperçu s’il ne s’inscrivait pas dans une série de difficultés auxquelles Total fait face depuis le début de l’année. Car Total n’en est pas à son premier accident industriel cette année. Début janvier, un salarié avait été retrouvé mort dans la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône) après avoir vraisemblablement respiré de l’hydrogène sulfuré. A peine quelques semaines plus tard, une explosion dans un atelier de maintenance de Mardyck avait fait un mort et cinq blessés.
En 2009, Total doit aussi affronter plusieurs batailles judiciaires. En février s’est ouvert à Toulouse le procès de l’ explosion de l’ usine AZF, qui avait fait 31 morts et 2.500 blessés en septembre 2001. Très vite, le tribunal correctionnel place Total et Thierry Desmarest - PDG de l’époque - au rang des prévenus. A la fin du procès, en juin, le procureur requiert 3 ans de prison avec sursis contre l'ex-directeur de l'usine AZF et une amende de 225.000 euros contre Grande Paroisse, filiale de Total. Le jugement est attendu pour le mois de novembre.Mais ce procès, si médiatique soit-il, n’est pas le seul dans lequel Total est impliqué. En mars, le groupe a été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur la pollution de l’estuaire de la Loire, après une fuite de fioul en mars 2008 dans la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique). Quelques semaines plus tôt, c’est en dehors de nos frontières que Total a été jugé. La Haute Cour de Londres a en effet jugé que le groupe français était seul responsable dans l’incendie du dépôt de carburant de Buncefield fin 2005.
«Ah! Notre image ». Autant d’évènements qui font s’interroger les salariés sur la politique de sécurité du groupe. «On aurait pu croire que Total tirerait les conséquences du procès AZF, mais on continue à sacrifier les vies des salariés» s’indigne Jean-Michel Petit, secrétaire général de la Fédération de la chimie - CGT. De son côté, Gérard Ratier, président de l’association des familles endeuillées d’AZF, s’interroge sur l’obsession du redémarrage qui prévaut chez Total. «Ce n’est pas qu’on ne veut pas réparer, mais on donne la priorité au redémarrage pour éviter d’arrêter la fabrication,» explique t il, ajoutant qu’il n’est «pas extrêmement surpris» de voir les accidents industriels se multiplier. D’autant plus que le 10 mars dernier, le pétrolier français a annoncé la suppression de 555 postes d'ici à 2013 dans le cadre d'une restructuration en France de ses activités de raffinage et pétrochimie. «Notre image n'est clairement pas très bonne», reconnaissait lui-même le directeur général de Total, Christophe de Margerie, au cours de l'assemblée générale du groupe en mai.
Plus de 1.800 parties civiles, une soixantaine d'avocats, des dizaines d'experts… Le procès pénal de l'explosion de l'usine AZF de Toulouse, qui s'est ouvert ce lundi 23 février, place le groupe Total sous les projecteurs. Indirectement. Seuls sa filiale Grande Paroisse et l'ancien directeur du site, Serge Biechlin, doivent répondre de l'accusation d'homicide involontaire. Pour l'instant. Car une association de victimes a demandé à ce que le groupe Total et son ancien PDG, Thierry Desmarest, les rejoignent sur le banc des accusés. Les juges devront en décider cette semaine. Sur ce procès, très médiatisé, Total risque peu sur le plan financier, que ce soit directement ou via Grande Paroisse. La peine maximale prévue par la loi envers une personne morale -comme la société Grande Paroisse- jugée coupable d'homicide involontaire s'élève en effet à 225.000 euros. C'est peu, comparé aux 13, 9 Milliards de bénéfice réalisés par le groupe en 2008. C'est peu, aussi, comparé aux sommes déjà versées par Total à la suite de la catastrophe AZF. Le groupe a indiqué avoir versé 2 milliards d'euros au titre de sa "responsabilité civile présumée", à la date du 1er juillet 2004. Une somme qui couvre les demandes de 16.000 dossiers constitués pour dommage corporels et 71.000 pour des dégâts matériels. En plus, Total a versé 15 millions d'euros de dons aux victimes et près de 3 millions d'euros d'aide d'urgence. Face à l'ampleur de la catastrophe et pour redorer son image, Total s'est engagé à relancer l'activité économique toulousaine. Il a construit une usine de fabrication de panneaux solaires, Tenesol Technologies (4 millions d'euros). Il a aussi fait don des terrains -nettoyés- d'AZF, pour la construction d'un centre de recherche sur le cancer, le Canceropôle, qui devrait ouvrir ses portes courant 2009. Pour autant, Total n'en a pas fini avec AZF: le groupe a provisionné 256 millions d'euros pour cette affaire au 31 décembre 2008. Des plaintes au civil, si la filiale de Total est reconnue coupable lors du procés pénal, pourraient déboucher sur le versement de nouveaux dommages et intérêts. Le groupe tente d'en minimiser les conséquences grâce à des accords à l'amiable. Il a signé, le 12 janvier dernier, un accord avec la SNPE, une usine voisine d'AZF. La SNPE s'était vu contrainte de fermer son site et de licencier 492 personnes. Au titre de dommages et intérêts, la société réclamait 460 millions d'euros à Total. Selon l’ Usine Nouvelle, le pétrolier et l'usine chimique se seraient entendus sur une somme comprise entre 100 et 150 millions d'euros à cette société en échange de l'abandon de toutes poursuites contre Total. Le groupe a intérêt à négocier, question d'image. Sans être trop généreux ce qui reviendrait à admettre sa culpabilité.
Plus de 1.800 parties civiles, une soixantaine d'avocats, des dizaines d'experts… Le procès pénal de l'explosion de l'usine AZF de Toulouse, qui s'est ouvert ce lundi 23 février, place le groupe Total sous les projecteurs. Indirectement. Seuls sa filiale Grande Paroisse et l'ancien directeur du site, Serge Biechlin, doivent répondre de l'accusation d'homicide involontaire. Pour l'instant. Car une association de victimes a demandé à ce que le groupe Total et son ancien PDG, Thierry Desmarest, les rejoignent sur le banc des accusés. Les juges devront en décider cette semaine. Sur ce procès, très médiatisé, Total risque peu sur le plan financier, que ce soit directement ou via Grande Paroisse. La peine maximale prévue par la loi envers une personne morale -comme la société Grande Paroisse- jugée coupable d'homicide involontaire s'élève en effet à 225.000 euros. C'est peu, comparé aux 13, 9 Milliards de bénéfice réalisés par le groupe en 2008. C'est peu, aussi, comparé aux sommes déjà versées par Total à la suite de la catastrophe AZF. Le groupe a indiqué avoir versé 2 milliards d'euros au titre de sa "responsabilité civile présumée", à la date du 1er juillet 2004. Une somme qui couvre les demandes de 16.000 dossiers constitués pour dommage corporels et 71.000 pour des dégâts matériels. En plus, Total a versé 15 millions d'euros de dons aux victimes et près de 3 millions d'euros d'aide d'urgence. Face à l'ampleur de la catastrophe et pour redorer son image, Total s'est engagé à relancer l'activité économique toulousaine. Il a construit une usine de fabrication de panneaux solaires, Tenesol Technologies (4 millions d'euros). Il a aussi fait don des terrains -nettoyés- d'AZF, pour la construction d'un centre de recherche sur le cancer, le Canceropôle, qui devrait ouvrir ses portes courant 2009. Pour autant, Total n'en a pas fini avec AZF: le groupe a provisionné 256 millions d'euros pour cette affaire au 31 décembre 2008. Des plaintes au civil, si la filiale de Total est reconnue coupable lors du procés pénal, pourraient déboucher sur le versement de nouveaux dommages et intérêts. Le groupe tente d'en minimiser les conséquences grâce à des accords à l'amiable. Il a signé, le 12 janvier dernier, un accord avec la SNPE, une usine voisine d'AZF. La SNPE s'était vu contrainte de fermer son site et de licencier 492 personnes. Au titre de dommages et intérêts, la société réclamait 460 millions d'euros à Total. Selon l’ Usine Nouvelle, le pétrolier et l'usine chimique se seraient entendus sur une somme comprise entre 100 et 150 millions d'euros à cette société en échange de l'abandon de toutes poursuites contre Total. Le groupe a intérêt à négocier, question d'image. Sans être trop généreux ce qui reviendrait à admettre sa culpabilité.
Interview de Alain Marcom par Claude Veyret de APIS
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