91 ans plus tard, cette journée est célébrée à Die sous un ciel bleu immaculé... Les célébrations du 11 novembre sont placées cette année sous le signe de la réconciliation franco-allemande. Ce jour les cérémonies sont organisées devant les monuments aux morts du Lycée en présence d'anciens combattants et d’une centaine d’habitants. On a du mal aujourd'hui à comprendre les conséquences de la Grande Guerre chez les hommes et les femmes qui l'ont vécu. Un traumatisme pour l'Europe entière.
Le lundi 11 novembre 1918, à 11 heures, dans toute la France, les cloches sonnent à la volée. Au front, les clairons bondissent sur les parapets et sonnent le «Cessez-le-feu», «Levez-vous» La «Marseillaise» jaillit à pleins poumons des tranchées. La fanfare dioise de Mr Brugier devait reprendre ces musiques avec émotion.
Même soulagement en face, dans le camp allemand. Pour la première fois depuis quatre ans, Français et Allemands peuvent se regarder sans s'entretuer. Un armistice a été conclu le matin entre les Alliés et l'Allemagne, dernière des Puissances Centrales à rendre les armes. Il laisse derrière lui huit millions de morts et six millions de mutilés. Les survivants ont perdu la foi dans les valeurs morales et spirituelles qui ont fait la grandeur et l'unité de l'Europe. Mais ils veulent croire que cette guerre qui s'achève restera la dernière de l'Histoire, la «der des der »...
Le 11 Novembre, dans l'histoire de l'Europe, signifie la fin du conflit le plus dévastateur de l'époque. La guerre 1914-1918 a ainsi occasionné la plus grande saignée en vies humaines que la France ait vécue. On estime à quelque 500 000 les soldats tombés au front. Pas un village n'a été épargné, certains ont même été rayés. Mais le 11 Novembre est aussi la naissance d'une idée, celle que la guerre serait finie pour toujours. Et la prise de conscience qu'il faudra tôt ou tard unir l'Europe. Pendant longtemps, on a célébré la victoire. « Aujourd'hui, c'est la douleur et le deuil qui prévalent. C'est la fin de l'horreur. Jamais deux peuples ne se sont autant battu que la France et l’ Allemagne. On est plus dans la communion et l’idée que cela puisse être la Der des der. C’est aussi cette Europe de Monnet, Audenauer et De Gaulle qui chemine » rappelait Mme La Sous-préfet Fabienne Balussou avant de déposer une gerbe de fleurs devant le monument commémoratif. Comme le Maire Georges Berginiat.
Le 11 novembre, jour de commémoration de l'armistice de 1918, est progressivement devenu l'occasion de questionner et donner à comprendre l'histoire. Cette cérémonie garde aujourd'hui tout son sens car elle est l'occasion de rendre hommage aux combattants (et aux inssoumis fusillés pour l' exemple) pour que ne sombrent pas dans l'oubli les sacrifices et les souffrances de toute une génération. Il importe à cette occasion de faire de la jeunesse l'héritière des valeurs qu'ils ont défendues : paix, solidarité, fraternité des peuples, espoir d’une Europe unie, stupidité des guerres, insoumission, etc. Le cortège poursuivra la commémoration par une sonnerie aux morts au Cimetière de Die et un verre de l’amitié à la sous-préfecture.
Veyret Claude pour APIS
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