Pendant près de quarante-trois minutes, Nicolas Sarkozy s'est livré à une véritable "dithyrambe à la France"... pour soutenir une allégorie de l'invasion. le mot «France» qu'il a répété quarante fois. Une dithyrambe à la France au cours de laquelle ont résonné de très nombreuse fois les mots «fierté», «honneur», «patrie» et «famille». Manquait « travail » pour une allégorie au Pétainisme.
Nul doute, compte tenu du premier tiers du discours, que le choix de la Chapelle en Vercors, haut lieu de la résistance pendant la seconde guerre mondiale, ne soit pas tout à fait neutre. La résistance à l'invasion nazie, les exploits, les sacrifices des résistants et d’habitants du Vercors, de la France (1 % de résistants), mis en avant pendant tout le premier tiers du discours, servent d'arguments, de valorisation aux deux tiers restants, à savoir la nécessité d'un débat sur l'identité nationale, la nécessité de sacrifices au nom de la Nation.
« Personnellement je suis scandalisée par l'utilisation, le détournement, que Nicolas Sarkozy fait de l'histoire de la Résistance lors de la dernière guerre mondiale. Résistance à laquelle nous devons nos plus importants acquis sociaux, ceux là même que N.Sarkozy et la majorité présidentielle n'ont de cesse, depuis mai 2007, de "liquider" un peu plus chaque jour au nom de leur idéologie libérale » expliquait Patrice Weiss de Saint Julien en Vercors.
« Scandalisée qu'il fasse insidieusement le rapprochement entre l'invasion allemande et l'invasion des extrémistes "C'est avec cette politique de l'autruche qu'on laisse le champ libre à tous les extrémismes."
De quelques extrémistes parle-t-il ? Des libéraux, ceux qui sacrifient quotidiennement le présent et l'avenir des citoyens français sur l'autel de leurs profits multinationaux ? » pointait Mireille Bertho de la Ligue des Droits de l’Homme. Une bonne centaine d’habitants et habitantes du Plateau étaient scandalisés par le fait qu'il ait réaffirmé que : « A force d'abandon, nous avons fini par ne plus savoir très bien qui nous étions. A force de cultiver la haine de soi, nous avons fermé les portes de l'avenir. On ne bâtit rien sur la haine de soi, sur la haine des siens et sur la détestation de son propre pays ». De quel abandon parle-t-il ? Qui a abandonné ? N'est-ce pas ceux qui "bavent d'admiration" devant tout ce que font les États-Unis et qui ne rêvaient que d'une chose : importer en France leur inculture, leurs produits frelatés, leur langue, leur mode de média-gouvernement, leur régime sondageo-présidentiel, la destruction des services publics, leur violence et conservatisme religieux ?
Cultiver la haine de soi ? Il n'y a aucune haine de soi chez les français, bien au contraire ! La majorité présidentielle sarkozite le sait parfaitement et en a joué amplement avec la méthode du "diviser pour mieux régner", du "monter les uns contre les autres" pour mieux imposer ses réformes...Tout ceci n'est basé que sur l’égocentrisme et individualisme de chaque français, c'est à cela que l'UMP doit d'être au pouvoir !
Scandalisés par l'utilisation, à des fins de propagande et de culpabilisation honteuses, du système social que chaque personne qui travaille en France (de nationalité française ou pas) contribue à financer sur l'argent provenant de son travail "vouloir bénéficier de la Sécurité sociale sans jamais se demander ce que l'on peut faire pour son pays" ou "vouloir bénéficier des allocations chômage sans se sentir moralement obligé de tout faire pour retrouver du travail". "On ne peut pas vouloir profiter de la gratuité des études qui est l'une des plus belles conquêtes de la République et ne pas être assidu aux cours, ne pas témoigner de la considération pour ses professeurs, ne pas respecter les bâtiments qui vous accueillent",
Que veut-il de plus ? N’est-ce pas déjà amplement suffisant que nous financions, sur nos propres deniers, notre système de santé, malgré les impôts faramineux que nous versons à l'État pour son fonctionnement ? « Faudrait-il encore, après cela, après notre travail, après notre consommation, que nous fassions encore plus ? Faudrait-il, prendre en otage les salariés de pôle emploi, où les employeurs potentiels, pour retrouver du travail, afin d'être considéré comme "moralement bon citoyen» ? Faudrait-il que nous acceptions de payer la contribution sociale généralisée, qui contribue à alimenter les caisses d'allocations chômage, et renoncions à bénéficier des mêmes allocations quand nous sommes licenciés par les amis de M. Sarkozy décidant de faire plaisir à leurs actionnaires et de détruire ainsi des emplois ? » évoquait un agent de l’ ONF.
Indécence.
Contrairement à ce qu'affirme N.Sarkozy, Sécurité sociale et allocations chômage ne sont pas les avantages de la République. Ce sont les résultats, durement acquis, parfois en sacrifiant leurs vies, par les ouvriers, travailleurs et Résistant français, que d'autres français entendaient bien exploiter le plus possible. Hommes et femmes du plateau scandalisés d'entendre le président de la République Française, République laïque, une et indivisible, vanter les mérites de la chrétienté : "Il n'y a pas un libre penseur qui ne se sente au fond de lui héritier de la chrétienté, qui a laissé tant de traces."
Comme vous l'avez si bien dit "On est français parce qu'on ne se reconnaît pas dans une race, qu'on ne se laisse pas enfermer dans une origine ou dans une religion». Scandalisés, enfin, de constater, qu'à nouveau, le Président de la République utilise les deniers de l'État, au prétexte d'un déplacement officiel, pour ne faire qu'un discours de campagne électorale. "En baisse dans les sondages et confronté à une remontée du Front national dans les enquêtes d'opinion, Sarkozy a décidé de renouer avec les fondamentaux de la droite la plus réac afin de ratisser pour les élections régionales. Il y a deux semaines, lors d'un déplacement dans le Jura, le président avait remis l'identité nationale au centre de son discours. Lundi, en visite à Thionville, François Fillon a repris le triptyque «Sécurité-immigration-identité nationale». Jeudi, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a tenu une conférence de presse consacrée à la sécurité."
« Alors non : Je n'aime pas du tout qu'on traite d'un noble sujet d'une façon honteuse, opportuniste, faite de poncifs poussiéreux tels que « travail, patrie, famille» qui nous rappelle un "travail-amour-patrie" de sinistre mémoire. "Qu'est-ce qu'un mauvais français" ne semble l'issue fatale de ce débat qu'on veut nous imposer et de cette issue je n'en veux pas. Je n'aime pas du tout ce débat, qu'on nous dit nécessaire, sans nous le démontrer. Je n'aime pas du tout qu'on dépense nos deniers en priorisant un débat qui somme toute, compte tenu de la situation actuelle de millions de Français, ne présente aucun caractère prioritaire pour la nation. Si réellement le gouvernement cherchait à connaître le sentiment, l'opinion, les idées et les suggestions des Français, que n'a-t-il lancé un débat sur le statut de la Poste,sur les vrais problèmes tels que l'emploi, la baisse du pouvoir d'achat, le bouclier fiscal, l'avenir des retraites, le retour de la France dans l'OTAN, le respect des principes démocratiques, la lutte contre les inégalités croissantes,la montée du chômage... l'intégrité politique tient, pourquoi pas ? » rappelait un élu du Vercors.
Bien sûr, de tels sujets sont beaucoup moins "nobles" et ils présentent les énormes inconvénients, pour le gouvernement, de lui mettre le nez sur son incompétence à gérer le pays au mieux des intérêts de ses habitants, d'aborder les vrais sujets qui minent les Français ...Quelques élus diois avaient fait le déplacement : Jean Claude Oddon de Miscon, François Pegon de Saillans, etc...
Il y a des héritages qui obligent et des lucidités qui exigent…
Claude Veyret
Veyret.claude@wanadoo.fr
Claude Veyret
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