Rassemblement citoyen de Valchevrière

Rassemblement de Valchevrière
Mercredi 11 novembre 2009
Organisé de façon précipitée, le projet a tout de même rassemblé une petite centaine de personnes, ce qui compte tenu du délai très court de mobilisation prouve s’il en était besoin, la motivation et l’exaspération de la population devant une nouvelle démonstration de ce pouvoir spectacle... et l’efficacité des réseaux sociaux, formels ou informels, dans la diffusion d’information et la mobilisation citoyenne.
Malgré la somme incroyable des réquisitions préfectorales (équipements public, routes, place du marché, garagiste, électricien, employés communaux...) les habitants continuent à vivre et à réfléchir et entendent le montrer. La première manifestation de cette volonté s’est vue ce Mercredi 11 novembre 2009 où un groupe de citoyens s’est retrouvé devant le Belvédère de Valchevrière avant de descendre ensemble vers le hameau incendié.
Une tribune libre a ensuite accueilli ceux d’entre nous (puisque vous l’avez deviné, j’y étais :-) qui souhaitaient s’exprimer. Tout était un peu improvisé, mais j’ai beaucoup apprécié le résultat de cette forme de parole : nous avons pu entendre des points de vue vraiment divers sur les conséquences de la politique actuelle, allant de remarques très concrètes à des considérations sociologiques sur la forme prise par le pouvoir actuel. Une expérience à renouveler à mon avis. Nous avons rappelé les points du programme du Conseil National de la Résistance. Il est étonnant de constater comment ces quelques phrases, ces tournures simples pourraient redonner aisément un sens à la société. Lorsqu’on y parle de la Sécurité Sociale par exemple, on sent une volonté claire et simple de réaliser ce projet. Cela peut paraitre un peu naïf ou utopique à nos oreilles d’aujourd’hui, mais posons-nous, et demandons-nous au contraire ce qui nous le fait juger ainsi. Eh bien c’est malheureusement le chemin parcouru dans l’autre sens, l’habitude prise de considérer ces institutions comme des charges par exemple qui nous masque la considération essentielle : c’est grâce à l’existence de toutes ces protections offertes par la société qu’elle a pu devenir ce qu’elle est, et nous y vivre avec plus ou moins de bonheur.
Ce rappel est plus que jamais nécessaire à l’heure où le gouvernement semble s’être donné pour tâche de démanteler chaque création du CNR : qu’il s’agisse des retraites, de la Sécurité Sociale, de l’Education, de l’agriculture, bref, aucun des points cités dans le programme n’est aujourd’hui épargné. Voici donc une première source d’indignation : l’hypocrisie qu’il y a à venir récupérer les valeurs de la résistance à Son compte alors que dans le même temps Il s’attache à les détruire avec méthode.
Une intervention vibrante a porté sur le tristement fameux nouveau ministère des trois "i" (Intégration, Immigration et Identité Nationale). Mireille Bertho, déléguée régionale de la Ligue des Droits de l’homme, a rappelé les conditions inhumaines que l’on fait subir aux étranger, qu’on les tue aussi, même si c’est plus loin dans des naufrages au large de Gibraltar, qu’à ceux qui se sont battus avec les français pendant la guerre on n’avait pas posé de problèmes de papiers ou d’intégration, que ce n’est qu’à la fin de la guerre qu’il en a été ainsi. Concluant ainsi : résister, c’est à chacun de nous d’en faire un petit bout, humblement.
Des appels de citoyens de la galaxie, des paroles de paysan.... chacun avec ses mots, chacun avec ses entrées sur les problèmes sent bien la démocratie se déliter. Certes c’est confus, il n’y a pas d’ennemi déclaré, mais un travail de sape progressif et déterminé, beaucoup plus difficile à mettre en défaut...
Une analyse aussi sur le phénomène de la communication du pouvoir. Nous sommes en face d’un collège de communicants qui retournent tout à leur seul bénéfice. Il en est allé ainsi aux Glières, où la discussion avec les Maquisards tourna très vite à une discussion de comptoir autour du Président et de ses anecdotes un peu limite, il en ira de même demain à la Cour des Fusillés, dont le Président ne verra sans doute que le scotch jaune qui lui permettra de poser sa gerbe au bon endroit pour les caméras. Et s’il ’arrête pour bavarder, ce sera seulement pour cela : bavarder, que Lui le président bavarde... point d’écoute au programme. Certes il fait partie de ces attributions de participer à de telles commémorations, il est notre représentant après tout. Mais lorsqu’on éloigne à tel point le peuple d’une telle manifestation, c’est sans doute que le but est autre, et la peur réelle de se faire piquer la vedette (ça c’est moi qui le rajoute), et qu’il ne fait aucun doute qu’il s’agit bien de récupérer le capital sympathie attaché à la Résistance au profit de sa cote de popularité. "Un petit coup de résistance à la veille des régionales vous va si bien".
Enfin, nous avons commencé à quitter les lieux vers 17h30, dans une fraîcheur crépusculaire bien « fraîche » et une lumière déclinante qui donnait au lieu et à la forêt alentour une force peu commune.
Par pichel
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