Un Bio-district est une
zone géographique où agriculteurs, citoyens, opérateurs touristiques,
associations et services administratifs publics établissent un accord pour la
gestion durable des ressources locales, à partir du modèle biologique de
production et de consummation (filières courtes, groupements d’achat, cantines
publiques bio). Dans le Bio-district, la promotion des produits biologiques est
étroitement liée à la promotion du territoire et de ses spécificités, pour
atteindre le plein développement du potentiel économique, social et culturel.
Le premier Bio-district a
été activé en Italie dans les années 2009 par l’Association italienne pour
l’Agriculturebiologique (AIAB) dans une partie du Parc national du Cilento,
Vallo di Diano ed Alburni (Salerno, Campanie). Entrois ans, le Bio-district
Cilento a impliqué 30 communes, 400 entreprises, 20 restaurants et 10
établissements touristiques qui utilisent les produits biologiques de la zone.
Il est aujourd’hui un véritable laboratoire permanent, national et
international, d’idées et d’initiatives à haut profil culturel, visant le
développement equitable et solidaire du territoire, sur base du modèle
biologique.
- Sur base de l’impact
économique, environnemental et social atteint dans le Cilento, l’AIAB,
promoteur de ce projet innovant, s’est impliquée activement dans la promotion
et la coordination de Bio-districts dans d’autres zones. Citons : le
Bio-district « Grecanico », en Calabre, le Bio-district Via Amerina et «
Forre», au Latium, le Bio-district « Greve », dans la région du Chianti, en
Toscane.
L’AIAB, qui compte plus de 7000 associés, est une organisation
no-profit qui depuis plus de 20 ans fait la promotion du modèle biologique pour
la gestion éthique, durable et écologique du territoire. L’association oeuvre
également pour la mise en place de réseaux méditerranéens et internationaux de
Bio-districts et collabore activement avec l’Union européenne dans le lancement
de campagnes de promotion de productions biologiques.
- Une solution pour quel problème?
Le Bio-district
territorial représente une solution innovante qui correspond aux objectifs
retenus à la Conférence mondiale des Nations unies sur « Environnement et
Développement », qui a eu lieu à Rio de Janeiro en 1992, et en particulier au
Plan d’action de l’Agenda 21, qui oriente les politiques des divers pays vers
le développement durable, endonnant un rôle central aux autorités locales. Le
Bio-district s’intègre également dans la Déclaration de Nyéléni, Sélingué
(Mali, 2007) qui déclare la souveraineté alimentaire comme un droit des peuples
à des aliments appropriés et culturellement adéquats, accessibles, produits de
façon durable et écologique, ainsi que le droit de pouvoir décider de leur
système alimentaire et productif.
- Dans le cadre de ces
engagements de la communauté internationale, promouvoir la culture du
biologique et l’approche territoriale signifie pouvoir contribuer à la
réalisation d’un développement attentifà la conservation des ressources, à la
compatibilità environnementale, à la valorisation des différences locales et,
par conséquent, à la qualité de la vie. En particulier, les Bio-districts
permettent de promouvoir le modèle biologique dans le cadre d’un développement
rural éthique, équitable et solidaire, en valorisant les produits naturels et
typiques, ainsi que le territoire d’origine. Cela contribue au développement
économique et touristique fondé sur le respect et la valorisation des
ressources locales.
- Les stratégies du
biologique sont en train de changer et ne visent plus à convertir en
éco-durable chaque entreprise individuelle, mais plutôt l’ensemble d’un
territoire à vocation biologique. La proposition est un modèle global capable
d’offrir des réponses concrètes aux besoins sociaux de meilleure qualité de
l’environnement, au monde rural toujours moins peuplé, aux crises financières
continuelles, aux modifications climatiques, par la promotion d’innovations
dans le domaine de la recherche, des standards de production, des canaux alternatifs
de distribution et également dans le domaine de la certification.
Les défis que les
Bio-districts permettent d’affronter peuvent être groupés en six thèmes
principaux :
• Mix Farming,
c’est-à-dire une agriculture qui réconcilie la production végétale avec
l’élevage animal et les nouvelles frontières de la durabilité (énergie, eau,
biodiversité, qualité de la vie et du travail). Ce défi n’est pas toujours
réalisable par une seule entreprise, surtout là où les entreprises agricoles
sont peu étendues : il convient dès lors de promouvoir des projets associatifs,
pour une zone, tel que les Bio-districts.
• Accès à la terre,
toujours plus difficile pour qui ne dispose pas de ressources économiques
importantes, et en particulier pour les jeunes qui voudraient devenir
agriculteurs. Dans les Bio-districts, on fait la promotion d’une vraie «
renaissance agricole » qui marque une rupture par rapport au passé et qui
s’inspire du biologique comme modèle de référence pour l’ensemble de
l’agriculture, capable, par exemple, de revitaliser les domaines publics et les
terres en friche, redonnant dignité et rentabilité au travail agricole.
• Rapports plus équitables
dans la filière, en créant des nouvelles relations directes entre les
producteurs et les consommateurs, en adoptant des modèles distributifs
alternatifs, comme la filière courte et les groups d’achat solidaires, en
encourageant les autorités publiques à favoriser les achats « verts » pour les
cantines scolaires, les hôpitaux et les services publics.
• Souveraineté
alimentaire, reconnaissant aux communautés locales le droit de décider en
pleine autonomie quoi et comment produire. Dans les Bio-districts, des forums
publics sont régulièrement organisés pour permettre aux agriculteurs, aux
autres opérateurs économiques, aux administrateurs publics et à la population,
de se encontrer sur pied d’égalité en dignité et en pouvoir décisionnel, et de
définir comment satisfaire leurs besoins alimentaires.
• La simplification du
système de contrôle et de certification du biologique, le rendant moins
bureaucratique, plus efficace et complet, par exemple en actionnant la «
certification de groupe » et les systèmes participatifs de garantie. Dans les
Bio-districts, la forte concentration d’entreprises biologiques rend le contrôle
plus souple et, souvent, la communauté dans son ensemble contribue à surveiller
et garantir l’application correcte du mode de production par l’opérateur
agricole. Á son tour, l’opérateur agricole se sent beaucoup plus responsable et
motivé grâce à la reconnaissance publique du rôle social important qu’il assume
dans la communauté locale.
• La communication du
biologique doit, elle aussi, tendre vers une « filière courte », en rapprochant
les auteurs et les destinataires du message, afin de transmettre de façon plus
efficace les valeurs du bio : alimentaire, éthique, sociale, environnementale.
Le biologique fait du bien à qui le produit, à qui le consomme, à la société et
à l’environnement.
- Un aspect qualitatif
d’une particulière importance est le travail réalisé par l’AIAB et par les
Bio-districts dans le secteurde l’agriculture sociale, par la promotion et le
soutien de coopératives et d’entreprises agricoles qui, outre la production de
biens agro-alimentaires, assurent une activité sociale par l’insertion au
travail en entreprise ou par la prise en charge thérapeutique de personnes
désavantagées. L’Agriculture sociale n’est pas encore codifiée ni au niveau
national, européen, ou international. Cependant l’expression se rapporte à
toutes ces approches qui utilisent les activités agricoles et le contexte rural
pour générer des avantages spécifiques et promouvoir l’insertion dans la
société et dans le monde du travail de personnes désavantagées et à haut risque
de marginalisation. L’agriculture sociale prévoit aussi de fournir des services
à des personnes et des communautés considérées « fragiles », soit pour initier
des développements dans des territoires, soit pour faire face à la crise du
welfare centralisé. L’intérêt rencontré parmi les divers acteurs privés,
sociaux et institutionnels risque cependant de se heurter à la complexité et
aux difficultés inhérentes à la création de nouvelles entreprises
socio-agricoles et à la croissance et consolidation des expérimentations. Ces
pratiques exigent en effet des compétences multiples et une étroite
collaboration entre acteurs et secteurs politiques qui généralement opèrent de
manière totalement séparée (Agriculture, Santé, Politique sociale et Politique
du travail, Enseignement, Justice). Dans ce contexte, le laboratoire
Bio-district permet d’expérimenter des nouvelles formes intégrées d’agriculture
sociale. Les résultats atteints par le Programme national de développement et
de promotion des entreprises sociales bio sont particulièrement intéressants.
Ce Programme a réalisé en Italie une recension des entreprises socio-agricoles
biologiques (221 en 2012) et a favorisé la création d’un Réseau national
d’entreprises sociales biologiques, pour faciliter les échanges et les
initiatives communes qui permettent de renforcer les activités d’inclusion dans
la société et dans le monde du travail. En 2013, on activera en Italie un
Guichet informatif pour la promotion, le conseil et le développement de projets
d’Agriculture sociale. Ce Guichet s’inscrit dans le cadre du projet européen
Leonardo da Vinci Multifunctional Agriculture in Europe (MAIE), qui implique
l’AIAB et d’autres partenaires européens pour la réalisation de Centres de
Compétence nationale dans l’Agriculture sociale et un Centre de Compétence
transnational on-line.
- Résultats du Bio-district du Cilento
Le Bio-district du
Cilento, le premier lancé en Italie, permet d’illustrer l’ensemble des
résultats et de l’impact que cette solution innovante est capable de produire.
Le Bio-district est situé dans le Parc national du Cilento, Vallo di Diano ed
Alburni (Salerno, Campanie), sur une étendue de 3.196 km² et implique 30
communes, 400 entreprises agricoles et 3 sites de grand intérêt archéologique
et culturel (Paestum, Padula et Elea-Velia). Le Cilento est un territoire
reconnu comme patrimoine de l’humanité par l’UNESCO et par le Réseau des
Réserves de la Biosphère. C’est dans le Cilento que Ancel Keys a étudié et
codifié la Diète méditerranéenne, reconnue ensuite par l’UNESCO comme
patrimoine immatériel de l’humanité. Dans cette zone, les agriculteurs, les
citoyens et les administrations publiques ont passé un accord pour la gestion
durable des ressources locales. Déjà en 2004, l’AIAB a commencé à promouvoir la
mise en route d’un Bio-district par une série de forums et rencontres publiques
avec les associations agricoles, la municipalité et d’autres acteurs locaux
intéressés à dégager des nouvelles pistes de gestion durable des ressources. En
2009, par un acte officiel de la Région Campanie, naît le premier Bio-district
européen à vocations multiples (agriculture, environnement, culture, social,
éco-tourisme, éno-gastronomie). En 2011 est fondée l’Association
no-profit Bio-district Cilento qui, coordonnée par l’AIAB Campanie, a
concrétisé le travail important réalisé pendant des années avec des
associations, administrations publiques, opérateurs agricoles et touristiques,
initiant un véritable laboratoire permanent d’idées et d’initiatives à haut
profil culturel, pour un développement éthique, equitable et solidaire du
territoire, à partir du modèle biologique. Les activités commencent en mettant
en réseau les entreprises biologiques et les associations de producteurs avec
les entités associées au circuit des Villes du bio, les restaurateurs, les
opérateurs éco-touristiques et les consommateurs, par des initiatives de
filière commerciale courte. En trois ans, le Bio-district du Cilento a réussi à
impliquer un nombre important d’acteurs locaux et à atteindre des résultats qui
ont un grand impact dans la région.
- Les entreprises de production biologique
Les principaux acteurs qui
ont soutenu la création du Bio-district sont les agriculteurs biologiques du
territoire, à la recherche de marchés susceptible d’apprécier leur production.
Les entreprises biologiques impliquées sont au nombre de 400 (23% des
entreprises bio du territoire régional). Il s’agit surtout d’entités de faibles
dimensions, avec une surface agricole de 5 hectares, en moyenne. La totalité de
la surface agricole utilisable est d’environ 2.000 hectares, partagée pour 32%
en plantations d’arbres, pour 22% en cultures maraîchères, pour 46% en prés et
pâtures. Les arbres sont principalement des oliviers, présents dans toutes les
communes, des vignes, des pommiers, des poiriers, des figuiers, communs dans
les zones collinaires. Les entreprises qui font de l’élevage ont une dimension
plus restreinte, avec, en moyenne, 14 bovins par exploitation, 25 moutons, 9
chèvres et 3 cochons. Une exception pour l’élevage de buffles : plus de 85
têtes de bétail par exploitation. Les 400 entreprises agricoles biologiques
sont contrôlées, certifiées et inscrites au Registre régional des opérateurs de
l’agriculture biologique. Par leur adhésion au Pacte pour le Bio-district,
elles se sont engages à une production typique, biologique et OGM free, dans le
respect des principes éthiques et sociaux qui sont le fondement de
l’agriculture biologique. Le chiffre d’affaires des entreprises, qui
participent activement dans les marchés biologiques, les foires, les promotions
d’été dans les établissements balnéaires, a crû de 20% ces deux dernières
années. Aujourd’hui toute la production est présente sur le marché comme
biologique, et non plus placée, comme auparavant,en partie ou totalement sur
des marchés traditionnels.
- La participation des Administrations publiques
Trente administrations
communales du territoire participent au Bio-district. Leur rôle est fondamental
pour l’information, la promotion de l’agriculture biologique et la sauvegarde
de l’environnement, la formation concernano l’alimentation dans les écoles, la
mise en route de cantines biologiques et autres initiatives d’achats verts. La
Province de Salerne et la Région Campanie participent aussi aux activités du
Bio-district en orientant leurs programmes et les financements vers le
territoire. De nombreuses autres communes de la zone, attirées par les
résultats atteints, ont proposé d’adhérer à l’initiative.
La commune de Ceraso est
la capitale du Bio-district du Cilento qui y a établi son siège, point de
rencontre pour le biologique du territoire, même au niveau national et
international, recevant la visite d’experts du secteur venus du monde entier.
L’AIAB coordonne toutes les activités du Bio-district du Cilento et
l’Association no-profit chargée de sa gestion.
- Les activités commerciales et touristiques
Le Bio-district a mis en
réseau 20 restaurants et 10 établissements balnéaires engagés dans la promotion
des produits des entreprises agricoles et des associations des producteurs. De
cette façon, les producteurs biologiques non seulement font un important
travail de sauvegarde et protection de la biodiversité et des spécificités
locales, mais peuvent enfin compter sur un marché local, capable d’apprécier la
qualité bio du territoire. Grâce à ces initiatives de filières courtes, les
consommateurs des produits du Bio-district sont en mesure de connaître le lieu
de production et d’établir un rapport direct avec les enterprises agricoles qui
ont adhéré au Pacte pour le Bio-district.
- La filière commerciale courte
En juillet 2009, en
présence de l’adjoint à l’agriculture de la Région Campanie et de la Province
de Salerno, a eu
lieu l’inauguration du
premier Groupe d’Achat Solidaire (GAS) du Bio-district (www.corbezzolo.com) et
de divers petits
marchés biologiques, tant
dans des zones à vocation touristique intérieures que à la côte. Les GAS sont
des groupes de
consommateurs qui
s’associent pour acheter directement chez les petits producteurs locaux, dans
un effort de promotion
d’une économie éthique
centrée sur les personnes et les relations.
- Le panier des produits
Les meilleurs produits des
entreprises biologiques du Cilento sont proposés dans un panier qui comprend le
haricot de
Controne, le pois chiche
de Cicerale, la figue blanche de Cilento, les châtaignes, l’huile extra vierge,
la mozzarella, le miel, le salami de Gioi, le vin Cilento DOC, la ricotta de
chèvre, l’artichaut blanc de Pertosa, l’artichaut rond de Paestum et tant
d’autres produits excellents en fonction de la saison.
- Les sentiers bio
Il s’agit d’itinéraires
éco-touristiques qui traversent les principales localités « biologiques »
(entreprises agricoles, agritourismes, villes bio, domaines publics certifiés,
environnements intéressants pour la conservation de la biodiversité et des
traditions locales) et qui créent un lien entre les zones rurales intérieures
et les zones touristiques à la côte. Toutes les localités traversées par les
sentiers bio sont enregistrées par l’AIAB Campanie sur base de la Charte des
principes pour une tourisme durable dans les zones rurales, qui sélectionne les
activités touristiques écologiquement durables à long terme, économiquement
faisables et acceptables du point de vue éthique et social.
- Les plages bio
Les belles plages du
Cilento, fréquentées par des touristes du monde entier, sont un endroit ideal
pour promouvoir les zones rurales et les productions biologiques du territoire.
Avec la collaboration des établissements balnéaires et des communes de la côte,
on prend des initiatives de marketing territorial pour présenter, sur les
plages, les excellents produits bio et les sentiers bio (à consulter également
sur le site www.biospiagge. it). Il en
découle un large consensus entre producteurs et consommateurs. A partir de
2009, il est possible d’explorer les plages avec des embarkations de sociétés
associées au Bio-district. Pour promouvoir les produits biologiques sur les
plages, on fait appel à des intervenants professionnels expressément formés,
les maîtres-nageurs bio et les animateurs bio, qui réussissent à faire
apprécier aux vacanciers, au-delà de toute prévision, la degustation des
produits locaux typiques.
- L’assistance technique et les financements
L’AIAB Campanie offre
gratuitement une aide technique à toutes les entreprises biologiques du
Biodistrict qui en font la demande, dans le cadre de projets financés par la
Région Campanie. Poussées par l’augmentation de la demande de produits générée
par le territoire, beaucoup d’entreprises ont présenté à la Région Campanie des
projets de modernisation structurelle. L’objectif est de réduire les coûts de
production, d’améliorer la qualité en modifiant éventuellement la production
agricole, de promouvoir la diversification de l’activité (transformation des
produits agricoles), de protéger et d’améliorer le milieu naturel, de renforcer
la capacité de négociation du secteur primaire, d’augmenter la valeur ajoutée,
de rendre possible et diffuser la technologie la plus avancée au service des
enterprises agricoles. Tous les acteurs du Bio-district participent à un centre
de coordination qui, parmi ses fonctions, a celle d’identifier toutes les
sources de financement entrant en ligne de compte pour réaliser les activités
programmées chaque année.
- Les perspectives
L’évaluation de l’impact
socio-économique et environnemental du Bio-district montre des perspectives
très encourageantes. La demande croissante de produits biologiques et le
raccourcissement global de la filière producteur-consommateur, qui a fidélisé
les consommateurs, ont permis de prévoir un fort développement du secteur, avec
la conversion au bio de nouvelles entreprises, en constante evolution vers le
multifonctionnel. On prévoit un nouvel élan important suite à la prochaine
application de nouvelles mesures de simplification des procedures de
certification bio, élaborées et testées par l’AIAB dans le contexte d’un projet
à portée nationale. Le Bio-district a favorisé le développement de flux
touristiques spécifiques, plus attentifs aux cultures locales typiques, mieux
répartis tout au long de l’année et pas uniquement concentrés durant l’été.
Beaucoup de domaines publics ont été convertis au biologique. D’un point de vue
environnemental, on remarque la réalisation de nombreuses initiatives de
protection et de valorisation du paysage et des éléments naturels des zones
rurales. La conversion au biologique de nouvelles activités agricoles permettra
aussi de réduire les impacts négatifs de la production sur l’environnement.
- Le Bio-district en pratique
Le Bio-district met en
réseau les ressources naturelles, culturelles et productives d’un territoire et
valorise les politiques locales favorables à la sauvegarde de l’environnement,
des traditions et des savoirs locaux. Le plus souvent, l’impulsion à la
constitution d’un Bio-district vient des agriculteurs biologiques qui
recherchent des marchés locaux capable d’apprécier leurs productions, et des
citoyens, toujours plus intéressés à acheter à des prix honnêtes de la
nourriture saine, garante de la santé et
de l’environnement. Mais
plusieurs autres acteurs et organisations ont un rôle déterminant dans la
creation et la gestion d’un Bio-district, en commençant par les administrations
publiques et par les écoles qui, par leurs activités et leurs achats toujours
plus verts, peuvent orienter les habitudes des consommateurs et des marchés
locaux. A leur tour, via leurs éco-parcours et le tourisme rural, les
opérateurs touristiques peuvent compter sur le changement de l’offre et
l’indépendance saisonnière.
Engagements et avantages des acteurs du Bio-district
- Les agriculteurs
Ils sont les acteurs
principaux du Bio-district : ils produisent selon les règles de l’agriculture
biologique et sont integers dans le contexte environnemental et social du
territoire. En participant au Bio-district, leur avantage est de pouvoir vendre
localement la majeure partie de leur production, en s’insérant de plain-pied
dans les circuits touristiques multifonctionnels (bio-agritourisme,
bio-sentiers, bio entreprises didactiques, bio entreprises sociales). Ils ont
aussi l’avantage de promouvoir leur production à partir des plans de marketing
territorial que Bio-district peut activer. En Italie, grâce à l’adhésion au
système Garanzia AIAB (100% italien, OGM free, local), ils peuvent compter sur
des meilleures possibilities de valorisation et de promotion du produit.
- Les consommateurs
Ils peuvent acheter les
produits biologiques du territoire, de préférence à travers les filières
courtes (marchés bio, points de vente d’entreprises, distribution directe,
groupes d’achat solidaire). Grâce au Bio-district, les consommateurs peuvent
tabler sur la traçabilité totale du produit biologique de la filière courte,
sur une meilleure disponibilité et facilité d’achat, ainsi que sur la
sauvegarde des resources naturelles de leur territoire. En outre, en tant que
citoyens, ils bénéficient de la qualité environnementale que l’agriculture
biologique garantit sur les lieux mêmes de production et ils ont la possibilité
d’établir un rapport direct de confiance et de collaboration avec les producteurs.
- Les administrations publiques
En adhérant au
Bio-district, les organisations locales et les administrations publiques
s’engagent à diffuser dans le territoire la culture du biologique, au travers
d’une large gamme d’initiatives :
• Déclarer le territoire
OGM free et promouvoir l’information et la valorisation du modèle de
l’agriculture biologique dans le territoire et auprès d’un public plus vaste :
guides des produits et services locaux, calendriers d’événements dans le
Bio-district valorisant la culture, le tourisme et les productions locales
typiques.
• Soutenir les achats
verts, favorisant le développement de cantines biologiques dans les écoles et
dans les structures publiques et sanitaires.
• Prêter assistance aux
entreprises agricoles qui souhaitent se convertir à une production biologique.
• Réaliser des initiatives
de valorisation des productions bio du territoire : marchés pour les
producteurs du Bio-district, agritourismes qui produisent et emploient les
produits bio, restaurants qui proposent des menus avec des produits bio, des
restaurants bio, des points de vente bio.
• Promouvoir l’application
des principes du biologique même dans d’autres secteurs comme la gestion des
espaces verts publics, la gestion des déchets organiques, l’aménagement du
territoire.
• Promouvoir la conversion
au biologique d’espaces publics et de propriétés collectives, en les
transformant e incubateurs d’entreprises biologiques, pouvant même évoluer vers
de l’agriculture sociale.
- Les entreprises d’autres secteurs
Les entreprises du secteur
agroalimentaire et de la production des outils techniques agricoles peuvent
adhérer au Biodistrict et bénéficier de la concentration locale d’entreprises
biologiques, tant par la fourniture des outils techniques que par la production
de matière première pour la transformation alimentaire. Les entreprises du
secteur touristique ou gastronomique peuvent élargir et caractériser leur offre
par des menus bio-locaux-saisonniers et par des visites aux activités agricoles
les plus significatives, qui permettent aux touristes de vivre des situations
où interagissent les aspects culturels, éducatifs et ludiques. C’est une offre
multi-produit qui est à même d’augmente rl’intérêt du touriste et la durée de
son séjour.
- Les organismes de recherche et de formation
Ces organismes soutiennent
le Bio-district avec des initiatives expérimentales et des formations utiles à
la consolidation et l’amélioration des initiatives des acteurs spécifiques du
territoire.
- Les associations
Les associations de
l’environnement, des opérateurs agricoles, d’éco-tourisme, d’activités sociales
et autres font la promotion du Bio-district dans le secteur de leur activité.
De son coté, l’AIAB coordonne l’ensemble des activités du réseau des
organisations membres en mettant à leur disposition le know how et les outils
nécessaires au succès de l’initiative. En outre, l’AIAB fait la promotion des
accords avec les organismes de contrôle du biologique, pour simplifier les
procédures de certification et initier des projets pilotes de certification de
groupe et de garantie collective. Les associations touristiques valorisent
toutes les formes possibles d’éco-tourisme sur le territoire (bio-chemins à
parcourir à pied, à vélo ou à cheval, tourisme rural, hôtel dispersé, visites d’étude,
camps d’été pour enfants, jeunes et familles). Les associations de
l’environnement travaillent à la conservation du territoire et à la
valorisation des ressources naturelles qui sont la base du modèle de
l’agriculture biologique.
- Les phases principales de la création d’un
Bio-district
Un aspect d’importance
stratégique dans la réalisation d’un Bio-district est l’implication, dès les
premières phases du projet, de tous les acteurs potentiellement intéressés.
Cela permet d’adapter le projet aux besoins, aux possibilités et aux intérêts
de chaque territoire, évitant ainsi des exclusions qui peuvent porter préjudice
au développement de l’initiative. Pour démarrer et faire fonctionner un
Bio-district, les expériences déjà réalisées montrent quelles sont les étapes
necessaries et universelles :
• La mise en place d’un
Comité de promotion qui organise des forums publics pour exposer les objectifs
et les points de passage lors de la mise en route du projet. Le Comité
réalisera une première analyse du potentiel et des problèmes du territoire, et
sur cette base il produira un premier programme.
• Ayant vérifié l’intérêt
de la communauté à la réalisation d’un Bio-district, on identifiera et on
impliquera progressivement les acteurs territoriaux disposés à soutenir le
processus : les administrations, les associations de producteurs et les autres
acteurs intéressés. En fonction des acteurs impliqués, on fixera les limites du
territoire du Bio-district.
• L’adhésion des
administrations publiques au projet de Bio-district et à l’organisation qui en
coordonne l’activité devront être formalisées par des actes officiels. Si
possible, tous les niveaux de l’administration locale (commune, province,
région) devraient être impliqués.
• Le Comité de promotion
du Bio-district développe ensuite, en collaboration avec tous les intervenants,
un programme d’actions à réaliser à partir des ressources déjà disponibles
(publiques ou privées) et une stratégie de communication vers les acteurs
locaux et nationaux, en vue de trouver d’autres ressources et collaborations.
• Il faut ensuite repérer
les associations et les coopératives locales de jeunes qui travaillent dans le
secteur de l’agriculture sociale pour leur confier les services liés à la
gestion des activités du Bio-district (commercialisation, promotion,
logistique, organisation d’événements).
- Intérêt national et international Pour en savoir
plus
L’AIAB est engagée dans la
promotion et la coordination des Bio-districts à échelle nationale, utilisant
le projet du Cilento comme laboratoire de mise au point de pratiques
généralisables. D’autres Bio-districts sont déjà opérationnels : le
Bio-district Grecanico dans la Région Calabre, le Bio-district de la Via
Amerina et des Forre dans la Région Latium et le Bio-district de Greve in
Chianti dans la Région Toscane. Des démarches importantes sont en cours pour
identifier des initiatives au niveau national qui permettent de consolider les
pratiques de production biologique. Par exemple, dans le cadre de projets
financés par le Ministère de l’Agriculture, l’AIAB coordonne des recherches
pilotes de certification de groupe et de garantie participative, visant à
rapprocher du « biologique » les agriculteurs découragés par l’excès de
bureaucratie des systèmes de certification biologique par des tiers. L’AIAB
fait partie des comités ministériels de l’agriculture biologique et des groupes
régionaux de l’IFOAM (Fédération internationale des Mouvements de l’Agriculture
biologique), où elle représente les producteurs et les consommateurs du biologique.
Les activités de marketing
national des Bio-districts permettent d’impliquer des nouveaux acteurs dans le
projet des Bio-districts. Par exemple, en 2012, le Bio-district du Cilento a
lancé dans un café, situé dans une zone centrale de la ville de Rome, un espace
axé sur la culture, les traditions et la production bio. Les producteurs du
Bio-district ravitaillent directement le restaurant et le bar bio, où l’on
trouve tous les arômes, les saveurs et le savoir-faire de la terre du Cilento.
L’AIAB a mis en route
également la constitution d’un réseau européen et méditerranéen des
Biodistricts, constitution présentée dans les congrès de Nuremberg et de la
République de Corée. L’objectif est de valoriser et de mettre en réseau les
territories qui ont opté pour le modèle bio, favorisant ainsi la naissance de
nouveaux projets et visant, toujours avec plus de force et de résolution, la
gestion durable des territoires européens et méditerranéens. Des échanges
d’expériences et des visites d’information ont débuté entre des initiatives
similaires, en France, en Autriche et en Allemagne. Des accords de
collaboration ont été signés avec d’autres associations du biologique, actives
dans les pays de la Méditerranée. AMABIO, au Maroc, est une des entités avec
lesquelles l’AIAB a établi des collaborations structurelles.
- Pour en savoir plus
Pour les informations sur
les méthodologies de realization et de gestion des Bio-districts, la reference
est l’Association italienne pour l’Agriculture biologique. Depuis plusieurs
années, elle intervient dans la promotion de la culture biologique en Italie et
au niveau international.
Pour connaître les projets réalisés par l’AIAB en
Italie, on peut consulter les sites suivants :
www.aiab.it
www.aiabcampania.it
- Innovation pour le Dèveloppement et la
Coopèration Sud-Sud
Le Programme IDEASS -
Innovation pour le Développement et
la Coopération Sud-Sud -
se situe dans le cadre des résolutions des
grands Sommets mondiaux
des années ’90 et de l’Assemblée Générale
du Millénaire, qui donnent
une priorité à la coopération entre les acteurs
du Sud, avec l’appui des
pays industrialisés.
- L’objectif d’IDEASS est de renforcer l’efficacité
des processus de
développement local, à
travers une majeure utilisation de l’innovation
pour le développement
humain. IDEASS opère comme un catalyseur
pour la diffusion des
innovations sociales, économiques et technologiques
qui favorisent le
développement économique et social au niveau
territorial, à travers des
projets de coopération Sud-Sud. Les innovations
promues peuvent être non
seulement des produits ou des technologies
mais aussi des pratiques
sociales, économiques ou culturelles.
- Pour en savoir plus
Pour les informations sur
les méthodologies de realization et de gestion des Bio-districts, la reference
est l’Association italienne pour l’Agriculture biologique. Depuis plusieurs
années, elle intervient dans la promotion de la culture biologique en Italie et
au niveau international.
Pour connaître les projets
réalisés par l’AIAB en Italie, on peut consulter les sites suivants :
www.aiab.it
www.aiabcampania.it
- Contacts
L’AIAB est prête à fournir
informations et aide technique aux pays intéressés par la méthodologie de lancement
et de gestion des Bio-districts. Pour établir des contacts directs, veuillez
vous adresser à :
Associazione Italiana per
l’Agricoltura Biologica
Via Piave, 14, 00187 Roma
Tel. 06 45437485; Fax 06
45437486
E-mail: biodistretto@aiab.it
Salvatore Basile coordinateur
des Bio-Districts et Secrétaire général du Bio-District Cilento
E-mail: basile@aiab.it
Associazione Bio-Distretto
Cilento
Le siège du premier
Bio-district européen à vocation multiple est localisé auprès du Centro studi
Pietro Ebner Piazza San Silvestro 10, Ceraso (SA)
Luigi Daina Presidente
E-mail:
daina@aiabcampania.it
Le district du Cilento, dans la région Campanie, en
Italie est biologique et la restauration se certifie…
Le Bio-district du
Cilento, dans la région Campanie, Italie, promue par l'Association italienne
pour l'agriculture biologique AIAB, a connu un grand développement et est
devenu un terrain d'essai pour des modèles alternatifs de production, de
distribution et de consommation d’aliments. Dans le Parc National du Cilento et
Vallo di Diano, 400 agriculteurs se sont déjà engagés à produire
biologiquement, et 31 municipalités ont choisi de valoriser la production
biologique, sensibilisant les citoyennes envers des choix alimentaires
responsables.
L’association AIAB Campanie et l’Institut Méditerranéen de Certification de Senigallia (AN), vont travailler ensemble pour identifier et certifier selon le standard “Conosci il tuo pasto” les restaurants du Bio-district, avec en outre, le but de raviver les recettes originales de la Diète Méditerranéenne et la tradition du district du Cilento.
L’association AIAB Campanie et l’Institut Méditerranéen de Certification de Senigallia (AN), vont travailler ensemble pour identifier et certifier selon le standard “Conosci il tuo pasto” les restaurants du Bio-district, avec en outre, le but de raviver les recettes originales de la Diète Méditerranéenne et la tradition du district du Cilento.
Jeudi, 23 Juin, 2011 à
partir de 17 à Sicignano Alburni (SA), Campanie se tiendra la Conférence sur la
restauration biologique, au cours de laquelle sera présenté le projet “Conosci
il tuo pasto”, l'Assemblée Générale du Cilento Bio-district, et l'établissement
de la section AIAB des Alburni.
Pour plus d'informations contacter: Salvatore Basile cell. 331 5937200 e-mail: basile@aiab.it. Pour plus d'informations sur la logistique, sur les itinéraires touristiques et hébergements dans Sicignano: Giampaolo Mancini cell. 347 6465005 e-mail gimancio@libero.it
Pour plus d'informations contacter: Salvatore Basile cell. 331 5937200 e-mail: basile@aiab.it. Pour plus d'informations sur la logistique, sur les itinéraires touristiques et hébergements dans Sicignano: Giampaolo Mancini cell. 347 6465005 e-mail gimancio@libero.it
L'affiche de la conférence
(ici)
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