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mardi 1 avril 2014

Nouvelle loi sur l'Urbanisme....



Urbanisme : la loi Alur est publiée : La loi pour l'accès au logement et pour un urbanisme rénové (Alur), portée par la ministre de l'Egalité du territoire et du Logement Cécile Duflot, a été publiée le 26 mars 2014. La Ministre Cécile Duflot vient, avec Pascal Canfin, de quitter un gouvernement Hollande qui est loin d’avoir tenu ses promesses en matière d’écologie.
Outre ses dispositions destinées à favoriser l'accès au logement, la lutte contre l'habitat indigne et les politiques publiques du logement, la loi concerne l'urbanisme et l'environnement.
L'objectif du texte est de lutter contre l'artificialisation des sols en conciliant la protection des terres agricoles avec le besoin actuel de construire 500.000 logements. La méthode choisie est la densification des quartiers pavillonnaires.
Dans cet esprit, l'amélioration de la couverture du territoire par les schémas de cohérence territoriale (ScoT) est prévue. Ces schémas sont placés au sommet de la hiérarchie des documents d'urbanismes, si bien que les plans locaux d'urbanismes (PLU) doivent désormais les prendre en compte sous un délai d'un an. On note également que la compétence d'élaboration du PLU est désormais transférée à l'intercommunalité.

Un coefficient de biotope est créé afin de maintenir un certain ratio entre la surface pouvant servir de biotope et la surface construite. De cette manière, le ministère espère limiter la disparition de biodiversité induite par la densification des logements pavillonnaires.
La loi Alur concerne également la reconversion des sites pollués. L'amélioration de l'information des populations sur l'état de la pollution des sols par la création de zones de vigilance et d'études de sols est en effet primordiale. Dans un contexte de raréfaction de la surface constructible, l'utilisation des friches industrielle pour construire des bâtiments à usage résidentiel est rendue possible par la possibilité de changer l'usage du site initialement prévu et de transférer l'obligation de remise en état des sites à un tiers.
Moderniser l'urbanisme pour une transition écologique des territoires
Outre ses dispositions destinées à favoriser l'accès au logement, à la lutte contre l'habitat indigne et aux politiques publiques du logement, cette loi consacre l'un de ses titres à la modernisation de l'urbanisme en vue de "permettre une transition écologique des territoires".
Pour atteindre ces objectifs, le texte prévoit le renforcement de la couverture du territoire par les schémas de cohérence territoriale (ScoT). Il place ces schémas au sommet de la hiérarchie des normes en matière d'urbanisme et prévoit l'absence d'opposabilité directe du plan local d'urbanisme (PLU) et de la carte communale en présence d'un ScoT. Il impose au PLU de prendre en compte le ScoT dans un délai d'un an. Il renforce le principe d'urbanisation limitée pour les communes non couvertes par un Scot et durcit les possibilités de dérogation. Il oblige enfin les porteurs de projet à remettre les terrains en état.
Le PLU intercommunal devient la règle
La loi prévoit le transfert obligatoire aux intercommunalités de la compétence en matière de carte communale, de plan local d'urbanisme (PLU) ou de document d'urbanisme en tenant lieu. Cette disposition était l'une des plus controversées. Au final, ce transfert de compétence sera effectif sauf si un quart des communes représentant au moins 20% de la population s'y oppose. "C'est un pas en avant permettant de mieux prendre en compte les dynamiques réelles des territoires en respectant les identités communales", résume, consensuel, Daniel Goldberg.
"Cet accord marque la victoire de la liberté et de la responsabilité communale", réagit de son côté l'Association des maires ruraux de France qui se félicite que le Parlement reconnaisse aux maires "le droit d'exercer leur sens de l'intérêt général sans être dépossédés d'une prérogative essentielle : la gestion de l'espace". L'Association des maires de France (AMF) salue également "ce compromis qui constitue une réelle amélioration par rapport au projet initial" mais regrette toutefois le principe du transfert automatique. "Cette décision fait prévaloir une conception de l'intercommunalité que ne partage pas l'AMF, en favorisant une minorité de blocage plutôt qu'une majorité de projet", critique l'association.
Le texte contient également des dispositions visant à lutter contre l'étalement urbain et la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers. Il renforce les outils au service des politiques foncières des collectivités : établissements publics fonciers locaux, droit de préemption, etc. La loi contient également des dispositions relatives au développement de la concertation et de la participation du public dans les différentes décisions relatives à l'urbanisme.
En revanche, la disposition, introduite en deuxième lecture au Sénat, imposant à RTE de recenser les lignes à haute ou très haute tension surplombant des constructions recevant des personnes sensibles, a été supprimée en commission mixte paritaire.
Encourager la reconversion des friches industrielles
Les dispositions relatives aux sites pollués rétablies en deuxième lecture au Sénat ont été entérinées par la commission mixte paritaire. Elles visent à améliorer l'information des populations sur l'état de la pollution des sols par la création de zones de vigilance et d'études de sols.
Mais elles ont également pour ambition d'encourager la reconversion des friches industrielles vers un usage résidentiel par la possibilité de changer l'usage du site initialement prévu et de transférer l'obligation de remise en état des sites à un tiers. La loi entend également clarifier les responsabilités des différentes parties prenantes.
Lutter contre le mitage et protéger les espaces agricoles
Pour donner un coup d'arrêt à l'artificialisation des sols, la loi souhaite favoriser le reclassement en zones naturelles des anciennes zones à urbaniser. "Une collectivité qui prévoit de modifier son PLU pour urbaniser une zone 2AU doit produire une délibération motivée démontrant que cette ouverture à l'urbanisation est rendue nécessaire par un tissu urbain (zones U) qui n'offre pas d'autres possibilités à l'urbanisation", détaille le ministère. D'autre part, les zones classées 2AU qui n'auront fait l'objet d'aucun projet d'aménagement ou d'acquisition foncière au bout de neuf ans seront considérées comme zones naturelles ou agricoles (zones N ou A), donc non urbanisables.
Afin de lutter contre le mitage et protéger les espaces agricoles et naturels, la loi élargit le rôle des commissions départementales de consommation des espaces agricoles (CDCEA). "Dans les communes non couvertes par un document d'urbanisme, la possibilité existante de recourir à une délibération motivée du conseil municipal pour déroger à la règle d'inconstructibilité est davantage encadrée", explique le ministère de l'Egalité des territoires. Pour les communes couvertes par un PLU, la loi rend exceptionnelle la possibilité d'utiliser le "pastillage" qui permet de délimiter des pastilles urbanisables en zones agricole et naturelle. Dans les zones naturelles, les autorisations de travaux sont soumises à l'avis conforme de la CDCEA.
Le Gouvernement souhaite par ailleurs doter l'ensemble des territoires qui le nécessitent d'établissements publics fonciers (EPF) d'Etat ou locaux en vue de mettre à disposition des collectivités "une ingénierie performante et la mobilisation d'une ressource fiscale mutualisée et dédiée". La loi définit pour les EPF locaux des missions et objectifs similaires à ceux des EPF d'Etat.
Les collectivités sont encouragées à se doter d'un PLU. Le texte de loi prévoit par conséquent qu'en l'absence de transformation en PLU au 31 décembre 2015, le Pos devient caduc. Le territoire qu'il couvre se voit appliquer le règlement national d'urbanisme (RNU).
Les "drive" désormais soumis à autorisation
Pour éviter l'artificialisation des sols, la loi entend également mieux maîtriser l'aménagement commercial. Les porteurs de projets d'équipements commerciaux auront désormais l'obligation d'organiser la remise en état du terrain ou de traiter une friche existante.
La loi limite également la superficie des parkings des équipements commerciaux. Désormais, leur superficie représentera au maximum les trois quarts de la surface du bâti, contre 1,5 actuellement. Des assouplissements sont toutefois prévus pour tenir compte des circonstances locales, des infrastructures de recharge des véhicules électriques ou hybrides, et des revêtements perméables.
La nouvelle loi soumet enfin la localisation des "drive" à autorisation d'exploitation commerciale. Ces points de retrait des marchandises accessibles en voiture ne pourront plus être implantés qu'"au sein des zones urbanisées, dans les zones commerciales existantes, à proximité des lieux de vie et d'activités habituellement fréquentés par les consommateurs". Il faut dire qu'il s'en est ouvert cinq par jour ces derniers mois "loin de toute considération d'aménagement du territoire ou de développement durable", souligne le ministère en charge de l'urbanisme.
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