Nuage de Tchernobyl : une vaste enquête lancée en
Corse
La Collectivité territorial de Corse lance un
recensement des cas de maladies pouvant être liées au passage du nuage de
Tchernobyl en 1986.
Malgré le non-lieu
prononcé en septembre dernier par la cour d'appel de Paris, la quête de vérité
sur les conséquences sanitaires de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl dans
l'île de Beauté se poursuit. La Collectivité territoriale de Corse (CTC) a
ainsi annoncé ce mercredi la mise en place d'une vaste enquête pour recenser
les victimes présumées du nuage radioactif libéré au printemps 1986, après
l'explosion d'un des réacteurs de la centrale située en Ukraine.
Un rapport d'experts paru
l'année dernière conclue en effet à une augmentation du pourcentage de troubles
thyroïdiens après 1986 au sein d'une population atteinte de maladies
endocriniennes en Corse.
Une étude
épidémiologique italienne
Le lien de causalité entre
ces troubles et le passage du nuage n'a pas été retenu par la justice.
Aujourd'hui, la CTC lance un appel à la population pour "recenser les
pathologies déclarées après le passage du nuage radioactif et susceptibles
d'avoir été causées par celui-ci : maladies du sang (hémopathies malignes,
lymphomes ou leucémies) et maladies de la thyroïde".
Ces données seront
traitées par l'hôpital Galliera de Gênes (Italie) dans le cadre d'une étude
épidémiologique sur les retombées du nuage radioactif de Tchernobyl.
Selon un communiqué
diffusé par la Collectivité territoriale, la population est appelée à contacter
directement l'équipe du professeur italien Paolo Cremonesi de l'hôpital
Galliera de Gênes, par téléphone (06.85.39.63.39.) et par e-mail (tchernobyl.corsica@gmail.com)
Cancers et Tchernobyl, un médecin corse accuse
Médecin généraliste en
Haute Corse, le Dr Denis Fauconnier ne décolère pas : la Corse a été l’un
des territoires français les plus touchés en 1986 par le nuage de Tchernobyl.
Or la Corse détient aujourd’hui le record de France des cancers de la thyroïde.
Depuis 22 ans, il réclame avec d’autres médecins, les élus et la population la
mise en place d’un registre des cancers et une étude épidémiologique des
cancers de la thyroïde et autres pathologies thyroïdiennes en Corse. La
thyroïde est le « marqueur » le plus fort d’une contamination
radioactive.
« Nos travaux ont été torpillés »
Le 26 avril dernier, il a
démissionné de la commission créée par l’Assemblée territoriale de Corse. Cette
commission tente vainement, depuis deux ans, de mettre sur pied le cahier des
charges de la future enquête épidémiologique indépendante votée à l‘unanimité
par l‘Assemblée Territoriale Corse en 2006. Contacté par Bakchich le 3
mai, le Docteur Fauconnier accuse : « Je démissionne parce que le
travail de cette commission Tchernobyl fait l’objet d’un torpillage. Tout se
passe comme si la direction de la Collectivité territoriale corse freinait des
quatre fers la poursuite de nos travaux en espérant l’enlisement et la
lassitude. ». Il poursuit : « Le registre des cancers
réclamé depuis 22 ans ? Lors de sa venue en Corse en 2006 le ministre de
la santé Xavier Bertrand s‘était, devant les élus territoriaux, engagé à le
créer ; deux ans plus tard on a pas progressé, ce registre n’a jamais été
mis en œuvre ».
Cancers trois fois plus nombreux chez les hommes
Le 14 février dernier, le
Dr Fauconnier et un autre médecin, l’endocrinologue Laurence Gabrielli, avaient
alerté les pouvoirs publics pour la énième fois, rappelant qu’outre l’incidence
record des cancers sur l’île, « l’on constate une augmentation
spectaculaire des affections thyroïdiennes (thyroïdites, nodules,
goîtres) ».
Qu’en pensent les pouvoirs
publics ? Personne ne conteste le fait que la Corse détient le record de
France des cancers de la thyroïde. Le ministère de la santé lui-même
reconnaissait en avril 2007 dans une réponse à une question
parlementaire : « La Corse, particulièrement touchée par les
retombées de l’accident (de Tchernobyl) et dont les taux de cancers de la
thyroïde se situent, pour les hommes, à un niveau trois fois supérieur à la
moyenne des autres départements étudiés ».
Le dépistage n’explique pas tout
Mais cette surfréquence
est-elle attribuable au passage du nuage de Tchernobyl au dessus de la
Corse ? C’est là que les avis divergent. Pour le ministère de la santé
(avril 2007) : « Les études épidémiologiques menées par l’Institut
national de Veille Sanitaire (NDLR : agence sanitaire sous tutelle du
ministère de la santé) ne permettent pas de corréler l’augmentation des
cancers de la thyroïde en France à l’accident de Tchernobyl (…) Il semblerait
que cette augmentation du nombre de cancers de la thyroïde soit en partie liée
à une modification des pratiques médicales ». En clair, il y a
davantage de cancers parce que le dépistage est meilleur.
Cet argument est contesté
avec force par le Dr Fauconnier : « C’est faux ! Ma fille,
médecin, a fait une thèse sur 201 cancers de la thyroïde survenus en Corse
entre 1986 et 2005, sa conclusion est que 8% seulement de ces cancers sont
imputables à un dépistage précoce particulier. En d’autres termes, il n’y a que
8% des cancers thyroïdiens qui sont des microcancers de découverte fortuite
sans manifestations cliniques ».
10% de la population corse
souffrirait de problèmes thyroïdiens
S’agissant donc du lien
entre l’incidence plus forte des cancers en Corse et la contamination due à
Tchernobyl, il y a un fossé vertigineux entre la position des pouvoirs publics
et les observations des médecins corses Fauconnier et Gabrielli. Selon la thèse
officielle « l’InVS et l’IRSN ont évalué en 2000 entre 7 et 55 cas
supplémentaires de cancers de la thyroïde attendus en France entre 1991 et 2015
du fait des retombées radioactives de l’accident de Tchernobyl ». Mais
les auteurs de l’étude précisent que ces projections sont à interpréter avec la
plus grande précaution et que le lien entre les cancers et la contamination due
à Tchernobyl n’est en aucun cas établi.
Fureur à nouveau du Dr
Fauconnier : « Tout d’abord ces chiffres concernent uniquement les
personnes qui avaient moins de 15 ans au moment de Tchernobyl. Et puis,
surtout, ce que les médecins observent depuis 22 ans en Corse dans leurs
cabinets est autrement plus inquiétant : en 1986, 5 cas d’hypothyroïdie
néonatale ont été repérés en Corse, c’est 5 fois plus que le nombre de cas
attendus. Pour l’homme, l’incidence standardisée du cancer de la thyroïde est 3
fois plus élevée que la moyenne nationale, c’est faramineux. Nous observons un
nombre croissant de pathologies, 10 % de la population corse souffrirait
de problèmes thyroïdiens ».
Un très fort faisceau de présomptions
Et il poursuit : « Tout
cela est reconnu et officiel, nous sommes devant un très fort faisceau de
présomptions dans la relation de cause à effet entre les pathologies
thyroïdiennes et les retombées de Tchernobyl ».
Le Dr Fauconnier est un
obstiné, il a cessé d’exercer mais il ne lâchera pas : c’est lui qui, le
premier au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, avait alerté l’opinion et
fait mesurer des taux de radioactivité en Corse, dont les résultats s’étaient
avérés hallucinants, 10 à 100 fois plus élevés que les chiffres officiels. « Le
registre du cancer, c’est 200 000 euros par an, nous avons fait venir une
épidémiologiste de renom, le Dr Annie Sasco, qui a été auditionnée comme expert
par la commission Tchernobyl. Pour elle aussi c’est la bonne solution que de
créer ce registre des cancers ! Mais qu’attendons-nous ? ».
Pour en savoir
plus, on peut consulter notamment
l’étude
de l’Institut national de veille sanitaire (publiée en 2007) sur l« Evaluation
de l’incidence du cancer de la thyroïde en Corse à partir des données
hospitalières, de l’assurance maladie et des laboratoires d’anatomopathologie.
Période 1998 - 2001 »
Pour mémoire : Tchernobyl : un mensonge
d’État et une triste vérité pour la Corse et les Corses
Les premiers rapports
d'expertise prouvent la responsabilité de l’Etat sur le plan médical, le
mensonge d’État par dissimulation et contrefaçon de l'information.
L’Association Française
des Malades de la Thyroïde, la CRIIRAD et U Levante ont tenu une conférence de
presse, le mercredi 13 avril 2005 à Corte.
Plusieurs centaines de
malades, l'Association Française des Malades de la Thyroïde (AFMT) et la Commission
de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) ont
déposé plainte contre X, le premier mars 2001, pour défaut de protection des
populations contre les retombées radioactives de l'accident de Tchernobyl.
L'instruction, conduite par Mme la juge Bertella-Geffroy, a donné lieu à de
nombreuses perquisitions et à la nomination de deux experts - M. Paul Genty et
le Professeur Gilbert Mouthon.
Les premiers rapports
d'expertise (rapports d'étape datés de février 2005) ont été transmis à la juge
qui les a adressés aux parties civiles. Environ 75 % des perquisitions reposent
sur deux départements, la Corse et la Drome, et la moitié des pages de ces
rapports concerne la Corse. Les premiers rapports d'expertise
prouvent pour l’île :
- la sous-évaluation
considérable des niveaux de contamination
- la violation des
différents textes réglementaires censés protéger les personnes en limitant
l'ingestion des aliments les plus contaminés
- la justesse des
affirmations du docteur Fauconnier dès 1986
- les omissions ou les
mensonges des responsables de l’époque
1 - Ce que disent les
experts : la réalité de la pollution radioactive
La Corse a été très
contaminée, le SCPRI était parfaitement au courant de la situation et du
dépassement quelquefois très important des limites fixées sur les aliments
(recommandation européenne du 6 mai avalisée par la France le 7 mai). Le lait
de brebis du 12 mai, première analyse connue en Haute-Corse, contenait 4400 Bq
d’iode 131 par litre, soit 8 fois plus que les recommandations de la CEE à
cette date ; soit au début mai 86 : 15 000 à 24 000 Bq/l en Balagne. L’IPSN a
évalué la radioactivité du lait sur la côte orientale à des valeurs beaucoup
plus élevées. La quantité d’iode 131 dans le lait de chèvre et de brebis en
Corse au moment du passage du nuage, avec les pluies pendant les jours qui
ont suivi, est énorme. Les valeurs de D. Fauconnier sont même inférieures à la
réalité (analyses du lait) et ne tiennent pas compte, de surcroît, des autres
aliments consommés. Dans le lait et les produits dérivés il était indispensable
de tenir compte de tous les radioéléments, notamment les Tellure 132 et Iode
132 qui sont des radioéléments encore plus agressifs sur la thyroïde que l’iode
131.
Le 1er mai 86, sur une
station de Nice, il a été mesuré 4 fois plus de tellure 132 que d’iode
131 ! Le SCPRI a négligé ces radioéléments à vie courte.
Tous les produits
alimentaires frais ont contribué à la contamination des populations ;
l’inhalation n’a pas été négligeable non plus. Pour les experts, tout cela a
conduit à des dépassements des Limites Annuelles d’Incorporation et les
conséquences pourraient être graves au niveau de zones précises (" taches
de léopard ") où les précipitations ont augmenté les dépôts.
Autre témoin de la contamination
de l’environnement : le foin, dont les analyses en juillet 86 donnent une
contamination initiale de 60 000 à 80 000 Bq d’iode 131 / kg au début mai 86.
Les résultats d’analyses pour les denrées alimentaires et le foin en mai, juin
et juillet 1986, effectuées par la faculté de Lyon, donnent un chiffre de
l’ordre de 240 000 Bq au 2 mai et 120 000 Bq au 6 mai.
2 - Ce que soulignent les
experts : alors que les autorités avaient connaissance des faits réels,
elles sont restées silencieuses ou ont nié la réalité, en 1986 et les années
suivantes
A propos de la
météo
Le SCPRI a modifié les
cartes. L’analyse des données météorologiques prouve que le nuage radioactif
avait atteint la Corse bien avant l’annonce officielle. La Corse a été le
premier département atteint. Le nuage a survolé la Corse pendant près de 10
jours. Les cartes du SCPRI sont en contradiction avec les données
météorologiques.
A propos de la
radioactivité
La radioactivité du lait
en Corse était connue du SCPRI et de la DDASS, mais aucune précaution n’a été
prise. Le SCPRI n’a jamais publié les résultats des analyses de 18 laits, 6
fromages et 8 légumes de Corse de mai 1986 : aucun des résultats de la première
semaine n’est communiqué. Le professeur Pellerin n’a jamais pris en compte les
valeurs limites pour les enfants et a toujours donné les valeurs moyennes et
non les valeurs maximales. Le SCPRI ne prévoit pas de protection particulière
pour les femmes enceintes et les enfants en bas âge, particulièrement
vulnérables. Les cartes communiquées par le SCPRI après le 6 mai sont
fausses pour les régions PACA et Corse. Sur les 24 cartes de contamination des
régions françaises établies par le SCPRI, soit la Corse n’apparaît pas, soit
aucun chiffre ne figure la première quinzaine de mai. La Corse
n’est représentée que 12 fois. Le rapport de l’ORS contient des erreurs
graves d’interprétation. Les quantités de Becquerels sont sous-estimées ou
minorées. Il ne tient pas compte du dépassement des doses pour les enfants.
A propos de la
désinformation
Les exemples de
désinformation sont nombreux, en voici trois.
Les réponses faites au
Docteur Fauconnier par les autorités sont souvent fausses.
Le porte-parole de la DASS
dans Le Provençal du 26 avril 1991 : Pendant
la période cruciale du premier mai au trois mai, la radioactivité sur la Corse
a été 1000 fois inférieure au seuil de risque. Les contrôles des DASS et des
DSV l’ont formellement établi . Le responsable de la DSV à la même
date : il n’y avait aucun danger donc
aucun retrait de la consommation.
Le rapport IPSN de 1999
affirme : Les conséquences dosimétriques
de l’accident de Tchernobyl sont très limitées en France.
A propos des
anomalies administratives
Voici quelques exemples
relevés par les experts. Le SCPRI (par la voix des Pr. Pellerin ou Moroni) a le
monopole de l’information et a refusé d’appliquer les limites de contamination
fixées sur les aliments. Le SCPRI n’a pas communiqué toutes les informations en
sa possession aux autorités ou au public. Les régions PACA et Corse sont sans
données en ce qui concerne les iodes 131, 132, le cesium134 et 137 contenus
dans le lait du 30 avril au 6 mai. Le Préfet de Haute-Corse a demandé sans
succès les résultats des analyses de nombreux prélèvements effectués par les
services vétérinaires en mai et début juin et Pellerin ne voulait pas donner
les résultats chiffrés à l’ORS. Pendant le passage du nuage, le SCPRI n’a pas
effectué d’analyses (ou ne les a pas communiquées) en Corse alors que la Corse
était la région la plus touchée surtout pour l’iode. En 1996 encore, l’IPSN
affirme des inexactitudes, les cartes de Corse de l’atlas européen (2001) sont
fausses. Les valeurs sont tellement minimisées qu’il y avait moins de Césium
137 dans le sol après Tchernobyl qu’avant. Le Césium n’est pas un radioélément naturel,
mais il s’agissait des restes des essais nucléaires en atmosphère.
3 - Ce que les
responsables auraient dû faire
La Corse étant la première
touchée, il aurait fallu :
- informer la population
immédiatement et sincèrement de la situation au lieu de désinformer
- appliquer rapidement des
mesures de prophylaxie, distribuer de l’iode stable à des fins préventives
- recommander le
confinement au moins pour les enfants et les femmes enceintes. (Les militaires
américains basés à Pise avaient pris des mesures de confinement.)
- effectuer immédiatement
une importante campagne de prélèvements et d’analyses
- retirer certains
produits alimentaires des circuits commerciaux comme l’ont fait les pays
voisins
- programmer immédiatement
les études épidémiologiques : pathologies thyroïdiennes malignes et autres
(thyroïdites etc.)
- prévoir et effectuer un
suivi particulier des populations à risques.
Au lieu de se
soucier de la protection des populations, le SCPRI et autres services de
l’Etat, en Corse et sur le continent, ont dépensé une énergie considérable dans
la " maîtrise " de l’information et la gestion de la désinformation.
4 - Ce que les autorités
peuvent encore faire
Reconnaître leurs
carences, leurs mensonges.
Effectuer un bilan
sanitaire de la population (médecine préventive).
Tenir des registres
sanitaires.
Confier les études à faire
à des organismes indépendants qui n’ont pas failli en 1986 et les années
suivantes.
Parmi les
anomalies administratives, le grave problème de l’enquête épidémiologique.
L’Observatoire Régional de
la Santé de Corse est chargé en juillet 1986 d’étudier l’impact sanitaire de
l’accident de Tchernobyl en Corse.
En 1996 et les années
suivantes : U Levante demande à la DRASS et à l’Observatoire de la Santé, aux
membres de la Conférence Régionale de la Santé une enquête épidémiologique sur
les pathologies thyroïdiennes en Corse : aucune réponse, jamais. Elles ne
feront l'objet d'aucun suivi particulier en Corse.
En décembre 1997 le
Conseil Supérieur de la Sécurité et de l’Information Nucléaires estime qu’une
étude épidémiologique sur les cancers de la thyroïde est justifiée en Corse et
dans le Jura.
L’ORS refuse, en avril
1999, que l’enquête des pathologies thyroïdiennes effectuée en Corse-du-Sud
(thèse de médecine de Nice de V. Recchi du 27 juin 1997) soit étendue à toute
la Corse.
En octobre 2000,
l’assemblée de Corse demande une étude épidémiologique et J. Baggioni saisit le
directeur de l’ORS et la DRASS.
En juillet 2001, une
délibération du Conseil Général de Haute-Corse demande des enquêtes
complémentaires de santé publique.
Le docteur Combette
(responsable à l’ORS) déclare le 27/03/01: on ne peut pas faire d’étude
épidémiologique en Corse.
Le protocole d’étude
épidémiologique, version 6, est présenté le 27/07/01 puis est représenté le
10/10/01 mais pas le registre. L’ORS va faire l’étude (réunion du 14/11/01).
Aujourd’hui : toujours pas
de registre des cancers, pas d’enquête épidémiologique par les services corses
; l’enquête sur les cancers de la thyroïde est confiée à l’INVS (CIR SUD
Marseille) et devrait être publiée en 2006. De nombreux obstacles compromettent
ce travail.
Devant tant de mauvaise
volonté, le juge d’instruction a ordonné la réalisation d’une étude
épidémiologique dans plusieurs communes de Casinca et de la plaine de
Ghisunaccia, microrégions où l’exposition de la population a été maximale.
De son côté, le conseil
général de Haute-Corse a réclamé le 13 mai un suivi médical des populations
exposées au nuage de Tchernobyl en 1986, après avoir entendu l’exposé du
président de la CRIIRAD sur la façon dont l’Etat aurait volontairement
sous-évalué les taux de contamination en France, en particulier en Corse.
" Les contaminations sont établies ", estime le conseil général dans
sa délibération, exigeant " un suivi médical " et " un registre
des cancers " de la thyroïde sur l’île.
Enfin, une étude
indépendante sur les cancers de la thyroïde en Corse va débuter avec le soutien
du collège des généralistes de l’URML (Union Régionale des Médecins Libéraux de
Corse) par l’intermédiaire de son Président, ainsi que le soutien de nombreux
spécialistes. Cette étude va faire l’objet d’une thèse de médecine dirigée par
le Professeur Belpomme, cancérologue à l’hôpital Georges Pompidou (Paris V),
Président d’ARTAC, association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse.
MCD-APL avec « U Levante » http://levante.fr/comm/c050413.html
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