Les attaques de loup en légère baisse
Le début de l'année 2012
connaît globalement moins d'attaques de loups contre les troupeaux qu'en 2011 :
497 attaques recensées au 25 juillet contre 585 à la même date en 2011, selon
un état des lieux du ministère de l'Ecologie divulgué le 9 août par l'AFP.
En revanche, le nombre
d'attaques est en hausse dans les Alpes-Maritimes : 217 attaques contre 162 en
2011. Après ce dernier, les départements les plus impactés sont le Var, les
Vosges et les Alpes-de-Haute-Provence.
José Bové favorable au
tir en cas d'attaque
La communication de cet
état des lieux intervient dans une période de polémique sur les mesures à
adopter face aux attaques de loups. "Pour moi, les choses sont claires
: si le loup risque d'attaquer un troupeau, la meilleure façon de faire, c'est
de prendre le fusil et de tirer", avait déclaré José Bové le 17
juillet sur les ondes de Radio Totem.
Suite à ces propos,
l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) a déposé plainte
contre l'eurodéputé écologiste pour incitation à la destruction d'une espèce
protégée. L'association de protection des ours Ferus et la Ligue de protection
des oiseaux (LPO) de Provence-Alpes-Côte d'Azur ont également demandé le 6 août
à Europe Ecologie Les Verts (EELV) de désavouer publiquement José Bové sur ce
sujet.
Interrogé à propos de la
déclaration de ce dernier, Jean-Vincent Placé, a indiqué vendredi dernier que
tirer sur le loup en cas d'attaque d'un troupeau était "la plus
mauvaise des façons". Le président du groupe EELV au Sénat s'est dit
"très attentif au pastoralisme, une vraie activité écolo et une bonne
façon d'être dans la production extensive et de protéger les territoires".
Avant d'ajouter "c'est un sujet complexe, il faut essayer de concilier
les uns et les autres".
EELV défend à la fois le loup et le berger
Le parti Europe
Ecologie-Les Verts a assuré jeudi défendre le loup et le berger, et non pas
l'un ou l'autre, en réponse à José Bové qui recommandait le 17 juillet de
prendre son fusil si un troupeau se trouvait en danger.
"EELV ne soutient pas
cette option, quelque peu sommaire et de courte vue", écrit dans un
communiqué Gilles Euzenat, de la Commission nationale nature-environnement
d'EELV. "Incitation à une infraction pénale qui plus est. Les écologistes
sont, et ont toujours été, pour une ferme protection du loup et la coexistence
dûment accompagnée entre cette protection et un pastoralisme retrouvé".
"Le retour du loup
est naturel. Les environnementalistes ne l'introduisent pas. Il est logique et
conforme à l'auto-régulation et à l'expansion territoriale de l'espèce, ici
comme ailleurs en Europe", assure le parti environnementaliste.
"Le loup est
loup-émissaire, il n'est pas responsable des difficultés de la filière
ovine", poursuit le communiqué. "La cohabitation homme/loup est
possible, comme le montre le vécu dans des pays voisins (Italie, Espagne, avec
des populations bien plus importantes)".
"Ce n'est donc pas le
loup ou le berger, comme le dit José
Bové, c'est le loup ET le berger",
écrit encore ce parti, qui assure "de son total soutien le réseau Loup
(ONCFS, ONF, Associations et Administrations) et les bergers et éleveurs
engagés positivement dans la cohabitation avec le loup".
José Bové qualifié de «loup dans la bergerie» par
les protecteurs du loup
L'eurodéputé écologiste
José Bové, qui recommande de «tirer sur les loups», est devenu le «loup dans la
bergerie des protecteurs de la nature», ont estimé lundi l'association de
protection des ours Ferus et la Ligue de protection des oiseaux (LPO) de
Provence-Alpes-Côte d'Azur. «Cette déclaration est d'autant plus choquante pour
nous que les associations de protection de la nature en général mènent des
combats communs avec José Bové contre l'agriculture intensive ou l'exploitation
des gaz de schiste, par exemple», écrivent les deux associations dans un
communiqué commun. «Nous demandons avec insistance à Europe Ecologie Les Verts
de désavouer publiquement José Bové sur ce sujet», ajoutent-elles, rappelant
que «le loup est une espèce entièrement protégée en France».
Le loup n’est pas
responsable des problèmes de la filière élevage
«Pour moi, les choses sont
claires: si le loup risque d'attaquer un troupeau, la meilleure façon de faire,
c'est de prendre le fusil et de tirer», avait déclaré le 17 juillet José Bové
sur les ondes de Radio Totem. «Est-ce qu'on veut qu'il y ait encore des
paysans?», avait-il interrogé. Après ces déclarations, l'association pour la
protection des animaux sauvages (Aspas) a déposé plainte au tribunal de Mende
contre le député européen Europe Ecologie-Les Verts, pour «incitation à la
destruction d'une espèce protégée».
La France compte une
population d'environ 200 loups, que
les éleveurs du sud-est accusent régulièrement de décimer leurs troupeaux. «Si
le loup peut poser ponctuellement des difficultés, il n'est en rien responsable
des problèmes de la filière élevage», estiment toutefois la LPO Paca et
l'association Ferus, tout en reconnaissant «les situations difficiles que
rencontrent certains éleveurs dans leur métier de tous les jours».
Hautes-Alpes: Après de nouvelles attaques du loup,
le tir de défense autorisé dans quatre communes
Des tirs de défense du
loup, une espèce protégée, ont été autorisés par la préfecture des Hautes-Alpes
dans quatre communes après de nouvelles attaques récentes attribuées à
l'animal, a annoncé mercredi la préfecture. A la demande des éleveurs, le
préfet Jacques Quastana a autorisé par arrêtés «le recours à des tirs de
défense en vue de la protection des troupeaux», sur le territoire des communes
de Saint-Disdier-en-Dévoluy, de Nevache et Val des Prés, selon un communiqué de
la préfecture.
Ces tirs avaient été
précédemment autorisés sur le territoire de la commune de
Saint-Etienne-en-Dévoluy, selon la préfecture qui a précisé que 62 attaques
avaient été recensées et 216 bêtes «attaquées ou stressées». Les tirs de
défense permettent de tuer le loup, espèce protégée, en cas d'attaque du
troupeau. Les tirs, précisent la préfecture, devront être exercés par des
éleveurs et chasseurs dûment désignés, et sous l'autorité de lieutenants de
louveterie agréés.
L'Isère pourrait autoriser à nouveau la chasse au
loup
En juillet, le comité
loups de l'Isère devait se prononcer sur l'autorisation éventuelle de
l'abattage de ces animaux sauvages dans le département. Une nouvelle
réglementation ministérielle rend en effet possible un tel arrêté. Et plusieurs
troupeaux de moutons ont été égorgés en Isère depuis le début de l'année.
Entre chien et
loup
«Les loups sont des animaux théoriquement protégés, s'insurge Pierre Athanaze, président de l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), qui a saisi à ce sujet la Commission européenne. Je comprends la détresse des éleveurs mais on les prend, comme nous, écologistes, pour des imbéciles. Il y a peut-être 8 à 15 loups en Isère, 150 à 200 dans les Alpes où ils ont largement de quoi se nourrir naturellement. L'abattage produit, lui, l'effet inverse de celui escompté: si l'on tue un mâle ou une femelle dominant, la meute est désorganisée et va se rabattre sur les animaux domestiques.»
L'Aspas estime par ailleurs que les brebis sont souvent victimes de chiens errants (évalués à plus de 100 fois plus destructeurs. 300 000 brebis tuées par les chiens contre 3000 pour le loup, annuellement). Début juin, un éleveur du Vercors a d'ailleurs porté plainte contre l'explorateur Nicolas Vannier dont il accuse les chiens de traîneau d'avoir agressé son troupeau. C'est cependant aux experts de l'office national de la chasse et de la faune sauvage qu'incombe d'établir la distinction entre chiens et loups.
En 2011, la FDSEA 38 avait dénombré «185 victimes reconnues au titre du loup», notamment dans les massifs de Belledonne et du Vercors.
«Les loups sont des animaux théoriquement protégés, s'insurge Pierre Athanaze, président de l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), qui a saisi à ce sujet la Commission européenne. Je comprends la détresse des éleveurs mais on les prend, comme nous, écologistes, pour des imbéciles. Il y a peut-être 8 à 15 loups en Isère, 150 à 200 dans les Alpes où ils ont largement de quoi se nourrir naturellement. L'abattage produit, lui, l'effet inverse de celui escompté: si l'on tue un mâle ou une femelle dominant, la meute est désorganisée et va se rabattre sur les animaux domestiques.»
L'Aspas estime par ailleurs que les brebis sont souvent victimes de chiens errants (évalués à plus de 100 fois plus destructeurs. 300 000 brebis tuées par les chiens contre 3000 pour le loup, annuellement). Début juin, un éleveur du Vercors a d'ailleurs porté plainte contre l'explorateur Nicolas Vannier dont il accuse les chiens de traîneau d'avoir agressé son troupeau. C'est cependant aux experts de l'office national de la chasse et de la faune sauvage qu'incombe d'établir la distinction entre chiens et loups.
En 2011, la FDSEA 38 avait dénombré «185 victimes reconnues au titre du loup», notamment dans les massifs de Belledonne et du Vercors.
Albert Idelon
26420 La Chapelle
en Vercors
Éclairage
Le gouvernement Fillon a
pris, en mai dernier, peu avant sa chute, un décret facilitant l'abattage de 11
loups en France. Les départements alpins sont visés par cette nouvelle
réglementation dont l'application est laissée à l'appréciation des préfets.
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