Tirer un trait sur un monde de bulles
Philémon, l'emblématique héros de la BD des années 1970, revenait au mois de mars dernier pour un 16e et dernier album...
A bientôt 82 ans, Fred prouvait en mars dernier qu'il avait toujours «de l'encre de Chine à la place du cœur». Malade de ce même organe, le grand prix du Festival d'Angoulême 1983 avait pourtant mis un point d'honneur à poursuivre les aventures du héros qui l'ont rendu célèbre.Vingt-six ans après sa dernière apparition, Philémon était de retour dans Le train où vont les choses, le 16e tome de ses aventures.
Une œuvre poétique Un retour en forme d'adieu, toutefois. Car l'album se clôt sur un flash-back évoquant la première apparition du grand dadais en marinière (en 1965, dans les pages du magazine Pilote). La boucle semble donc définitivement bouclée, ce qui confère à la lecture de cette ultime aventure une forte charge émotionnelle: d'abord aux anciens fans, qui se régaleront des nombreuses références aux tomes précédents; mais également aux profanes, qui découvriront l'incroyable poésie qui anime l'œuvre de Frédéric Othon Aristidès (le vrai nom de Fred).
Des Manu-manu, ces mains géantes qui galopent comme des chevaux, à la «nouvelle» Lokoapattes, improbable croisement entre un hippopotame et une locomotive, l'iconographie si particulière de la série se révèle encore plus flamboyante dans ce chant du cygne. Le récit demeure, en lui-même, anecdotique. Finalement, seules comptent les présences de Philémon, l'âne Anatole, l'oncle Félicien et Monsieur Barthélémy… fut-ce pour la dernière fois.
Des planches à la toile ?
C'est acté: une trilogie inspirée des seize albums de Philémon sera
adaptée au cinéma par un duo de réalisateurs québecois venus du clip et
de l'animation. Bémol: comme Spielberg l'avait fait pour Tintin, les
films seront tournés en anglais. L'écriture vient de commencer et le
premier volet devrait être diffusé dans deux ans.
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