La ministre du Logement planche
actuellement sur un système de garantie qui permettrait aux locataires en
difficulté de prendre en charge leur loyer...
Alors
que la trêve hivernale, déjà repoussée de quinze jours en raison des basses
températures enregistrées dernièrement, prend fin ce lundi 1er avril, la ministre du Logement Cécile
Duflot travaille actuellement sur un système d’assurance contre le risque de
loyers impayés. Le dispositif permettrait de contenter à la fois propriétaires
et locataires, puisque les premiers continueraient de percevoir un loyer et les
seconds éviteraient l’expulsion.
Une mesure qui encouragerait également les propriétaires à mettre leurs biens en location et augmenterait le nombre de logements disponibles. Pour financer cette assurance, une cotisation sur les loyers serait envisagée par le ministère du Logement, qui pourrait représenter 1 à 2% du loyer à partager à égalité entre locataires et propriétaires. Autre solution possible : rendre obligatoire une assurance pour loyers impayés pour chaque propriétaire.
Devant l’Assemblée nationale cet été
Une mesure qui encouragerait également les propriétaires à mettre leurs biens en location et augmenterait le nombre de logements disponibles. Pour financer cette assurance, une cotisation sur les loyers serait envisagée par le ministère du Logement, qui pourrait représenter 1 à 2% du loyer à partager à égalité entre locataires et propriétaires. Autre solution possible : rendre obligatoire une assurance pour loyers impayés pour chaque propriétaire.
Devant l’Assemblée nationale cet été
Le
nom de ce système n’a pas encore été dévoilé. Les collaborateurs de Cécile
Duflot parlent de «garantie universelle des loyers» (GUL), de «garantie
universelle des risques locatifs» (Gurl) ou de «caution solidaire universelle»
(CSU).
Cette mesure devrait faire partie d’un projet de loi présentée en juin au Conseil des ministres afin d’être examinée à l’Assemblée nationale pendant l’été.
Cette mesure devrait faire partie d’un projet de loi présentée en juin au Conseil des ministres afin d’être examinée à l’Assemblée nationale pendant l’été.
La trêve hivernale des expulsions
s'achevait Mardi 2 avril à 6 heures du matin
(Photo :
Des membres du collectif Jeudi Noir occupent le siège de la Chambre nationale
des huissiers de justice de Paris, pour dénoncer les expulsions, le 29 mars
2013 Miguel Medina)
Le
gouvernement avait repoussé de quinze jours la fin de la trêve hivernale...
La
trêve des expulsions locatives s'achève dans la nuit de dimanche (mais
réellement mardi 02 avril au matin) à ce lundi en même temps que le plan hivernal
de mise à l'abri des SDF, attisant l'inquiétude des plus démunis et des
associations, qui réclament un moratoire sur les expulsions pour 2013 et la
réquisition de logements vides. Le
gouvernement avait accordé à la mi-mars un répit provisoire aux locataires
menacés d'expulsion en prolongeant de 15 jours la trêve hivernale,
mais désormais c'est «le retour des angoisses» pour de nombreuses familles,
souligne La Fondation Abbé Pierre. Selon Droit au Logement (DAL), beaucoup ont
déjà reçu leur avis d'expulsion. A Montfermeil, Malia s'attend à l'intervention de la
police «début avril». «Mon mari est parti en laissant des dettes. La maison a été
saisie et le nouveau propriétaire me réclame 1.000 euros par mois, alors qu'on
vit avec 1.200 euros d'allocations familiales», explique cette mère de 5
enfants, qui a fait une demande DALO (droit au Logement opposable).
Le gouvernement a annoncé à l'automne l'arrêt des
expulsions des ménages reconnus prioritaires DALO, mais «actuellement, le
traitement d'une demande DALO en Ile-de-France est devenu si lent, que
l'expulsion arrive plus vite que l'octroi du fameux label», affirment les
Mal-logés en Colère. Face à la crise, le «Collectif des associations unies»
(dont la Fondation Abbé Pierre, le Secours catholique et Médecins du Monde) a
réclamé «un moratoire sur toutes les expulsions locatives en 2013», pour les
locataires de bonne foi en situation de précarité. «Il ne s'agit pas de faire
reposer l'effort sur les propriétaires», affirme Christophe Robert,
porte-parole du collectif, rappelant qu'un fonds, insuffisamment abondé selon
lui, permet d'indemniser le propriétaire si le préfet refuse l'expulsion du locataire.
Le collectif réclame aussi une meilleure prévention, en amont des expulsions.
«La prévention est essentielle», confirme Jean-Daniel
Lachkar, président de la Chambre nationale des huissiers de justice, dont le
siège a été occupé vendredi par le collectif Jeudi Noir. Il souhaite que les
huissiers, qui «connaissent bien ces situations» puissent «participer aux
commissions sur la prévention des expulsions». «Un dossier qui arrive jusqu'à
l'expulsion, c'est un échec pour nous», dit-il.
Le 115 saturé
«L'expulsion ne doit pas sanctionner la pauvreté, mais
uniquement les locataires indélicats», estime le ministère du Logement, qui
communiquera la semaine prochaine sur le sujet. Il travaille notamment sur une
«garantie universelle des loyers», qui permettrait de sécuriser le propriétaire
dès le premier impayé et d'étudier la situation du locataire pour trouver une
solution.
Expulser une famille a «un coût social et financier
important», puisqu'il faut la reloger, le plus souvent en hôtel faute de places
dans les centres d'hébergement, souligne Florent Gueguen, de la Fédération
nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars). Le 115, numéro
d'urgence pour l'hébergement des SDF, est régulièrement saturé, et depuis trois
mois, une personne sur deux qui appelle n'a aucune proposition d'hébergement,
ajoute-t-il. Et les difficultés vont s'accentuer avec la fin du plan hivernal
de mise à l'abri des SDF, qui avait permis d'ouvrir temporairement jusqu'à
16.000 places supplémentaires.
Le ministère, qui a demandé aux préfets de préparer des
«plans territoriaux de sortie de l'hiver», affirme «qu'un certain nombre de ces
places seront pérénisées», mais les associations dénoncent des plans «au rabais
et incomplets». A Paris et à Bordeaux par exemple, plus de 200 personnes,
hébergées dans des gymnases, vont se retrouver sans solution, affirme Florent
Gueguen. A Rosny-sous-bois (Seine-Saint-Denis), des SDF d'un centre qui devait
fermer fin mars l'ont occupé pendant deux jours et ont obtenu son maintien
jusqu'en août. Ils souhaitent désormais une amélioration des conditions
d'hébergement.
«On demande aussi que les réquisitions deviennent
effectives», explique Jean-Baptiste Eyraud, du DAL. Le gouvernement a lancé fin
2012 une procédure de réquisition de logements vides pour accueillir des SDF,
«mais on ne voit toujours rien venir. Le mal-logement, c'est toute l'année, et
pas seulement l'hiver», rappelle Elise Aubry, militante de Jeudi Noir.
MCD avec l’APL
Expulsion :
une méthode indigne du XXIème Siècle.
La LDH a dénoncé lundi la possibilité, avec la fin de la
trêve hivernale, de reprise des expulsions de locataires, «une pratique
inhumaine et indigne d'un pays développé comme la France». La trêve hivernale,
qui empêche les expulsions locatives par la force publique, avait été prolongée
de 15 jours par le gouvernement au regard de la météo peu clémente. Observant
que «plus de 9 fois sur dix, les victimes d'expulsion sont des familles
touchées par la précarité, le chômage ou un accident de la vie», la Ligue des
Droits de l’Homme estime dans un communiqué qu'«un gouvernement élu par le
peuple de gauche ne peut dignement pas s'exonérer de la politique humaniste que
l'on attend de lui».
La LDH considère que «le gouvernement doit engager un
véritable plan Marshall pour résoudre la crise du logement», suggérant comme
pistes de réformes un contrôle du prix du foncier ou une incitation de
l'épargne sur le Livret A. La LDH, qui «soutient pleinement» les maires prenant
des arrêtés pour s'opposer aux expulsions, en appelle au gouvernement «pour
qu'il s'inscrive aussi dans cette démarche courageuse, qui redonnerait des
couleurs à un président bien affaibli et de l'espoir à un peuple qui n'attend
que cela». La trêve des expulsions (6 mois) court chaque année du 15 octobre au
15 mars. Pendant cette période, les locataires ne peuvent pas se faire
expulser, quelque soient leurs situations, même si leur propriétaire a entamé
une procédure judiciaire.
Section
Dioise de la Ligue des Droits de l’Homme
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