Les pesticides interdits en 2020 dans les espaces
verts publics? La proposition de loi des écologistes est bien partie pour être
adoptée le 23 janvier à l'Assemblée nationale, après son vote sans opposition
en commission mercredi.
Les produits
phytosanitaires «ne sont pas que de sympathiques boissons énergisantes pour les
géraniums souffrant d'une dépression automnale», a déclaré la rapporteure de la
loi, la députée écologiste de Dordogne, Brigitte Allain, avant le vote de cette
proposition de loi sénatoriale par la Commission du développement durable de
l'Assemblée.
La commission n'a pas
modifié le texte déjà adopté par le Sénat en première lecture le 19 novembre.
«S'ils ont pu donner
l'illusion d'une solution miracle pour leurs utilisateurs, il faut avoir
conscience que ces produits, ce sont d'abord et surtout des produits chimiques
actifs ayant un impact sur le vivant végétal et animal, et dont l'application
et le dosage demandent des précautions importantes», a-t-elle ajouté.
La proposition de loi
prévoit donc, à partir du 1er janvier 2020, une interdiction de l'usage des
produits phytosanitaires par l'Etat, les collectivités locales et
établissements publics pour l'entretien des espaces verts, promenades,
forêts...
Le délai s'explique, selon
Mme Allain, par le temps donné aux professionnels des espaces verts --les
premiers exposés à ces produits-- pour s'adapter à de nouvelles méthodes de
travail.
Seront exemptées les voies
ferrées, pistes d'aéroport et autoroutes pour des «enjeux de sécurité
publique», a précisé la rapporteure. Les produits phytosanitaires seront
également autorisés pour lutter contre la propogation d'«organismes nuisibles»
en cas d'urgence sanitaire.
Par ailleurs, à partir du
1er janvier 2022, la commercialisation de produits phytosanitaires à usage
non-professionnel sera interdit, selon la proposition de loi qui pourrait être
adoptée définitivement le 23 janvier, sauf nouveaux amendements votés en
séance.
La France reste le premier
consommateur de pesticides en Europe dont l'écrasante majorité (90 à 95%) va à
l'agriculture, malgré le plan Ecophyto lancé en 2008 et qui prévoit d'en
réduire l'usage de 50% d'ici 2018.
En juin, une vaste
expertise de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale
(Inserm) avançait une «présomption forte» de lien entre certains cancers dont
la prostate et lymphomes non hodgkiniens et la maladie de Parkinson avec
l'usage de pesticides chez les professionnels qui les manipulent.
MCD
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