Les Rencontres de l'Ecologie au Quotidien auront
lieu du 19 janvier au 9 février 2014 dans la Vallée de la Drôme. Elles
s'installent sur Die du 23 janvier au 3 février.
Rencontre avec Anne Tesson, la coordinatrice de
l'association pour en savoir plus sur
cette 12e édition.
JDD : Cette année, le
thème porte sur la biodiversité pourquoi avoir choisi ce thème ?
Le thème «
Biodiversité, cultivons la vie » a été choisi collectivement par toutes
les personnes présentes aux 22 réunions d’organisation en 2013 des Rencontres
de l’Ecologie au Quotidien ouvertes à tou-te-s. C’est le fil rouge qui est
ressorti des différents échanges avec
l’envie d’aborder des thèmes qui montrent l’importance de protéger et développer
le vivant dans tous les domaines : environnement, santé, alimentation,
relations humaines, agriculture, eau, forêt… et proposer des alternatives à
tout ce qui va contre la vie et les biens communs : nombreuses pollutions,
pesticides, produits chimiques, ondes et irradiations, confiscations et
surconsommations…
JDD : Autour de cette
thématique, quels sont les enjeux que vous souhaitez mettre en
lumière (locaux ou
mondiaux ) ?
Nous abordons de nombreux
enjeux en particulier l’économie cette année avec Pierre Larrouturou, Pierre
Thomé, Christophe Fourel pour valoriser
l’Economie Sociale et Solidaire et la préservation des Biens Communs, l’intérêt
général et dénoncer un système économique à la dérive. L’eau est aussi abordée
avec un spécialiste, Marc Laimé : ce bien vital pour tous les être
vivants, qui ne peut être ni confisqué ni marchandisé. Des interventions auront
lieu sur l’usage des terres agricoles, la diversité des semences qui favorise
une petite agriculture paysanne et durable. Le sujet de la santé sera aussi
abordé pour sortir des impasses des pesticides, de l’agrochimie, de la
surconsommation, en particulier de viande , avec différents conférenciers comme
Charles Sultan, professeur en
endocrinologie au CHU de Montpellier ou Marion Kaplan, nutritionniste. Tout au
long des rencontres, des interventions auront lieu sur la diversité de la faune
et de la flore qui fait la richesse et l’attractivité du Diois et de notre
région.
Nous avons travaillé en
étroite collaboration avec des associations environnementales, dont le LPO (Ligue de
Protection des Oiseaux) sur le diagnostic et les moyens à mettre en
place au quotidien pour la préservation de cette fragile biodiversité. Nous
n’oublions pas les gaz de schiste et le
nucléaire qui sont une constante de la prédation et détérioration de nos
territoires comme à Fukushima.
JDD : Parmi les invités vous avez choisi
des ressources locales comme Gilbert David, de la LPO, Sjoerd Wartena pour
Terre de Liens, Laurie Vuinée de
l'accorderie de Die, des
représentants de la maire de Die pour
parler du projet de micro-centrale, des historiens,
des élus locaux… mais aussi des
personnalités plus médiatiques ou d'envergure nationale, comme Charles Sultan,
professeur en endocrinologie au CHU de Montpellier. Comment choisissez-vous les
invités ?
Au fur et à mesure de la
co-construction de projet, nous recherchons les meilleurs spécialistes pour
intervenir sur les sujets choisis. Il est important pour nous que le projet
valorise les acteurs de terrain comme les entreprises et les agriculteurs bio, des chercheurs et
scientifiques dont les apports enrichiront les réflexions de chacun, mais aussi
des personnes qui expérimentent pratiquement sur le territoire et montrent que
des transitions et mutations sont possibles : éco-construction, énergies
renouvelables, coopératives, jardins partagés, compostage… Chaque année nous
traîtons des sujets nouveaux et cette fois, nous aborderons, entre autres, l’accompagnement de la fin de vie et le thème
de la mort avec le directeur d’un centre de soins palliatifs alternatif de
Gardanne en coopération avec l’association
locale Actes.
JDD : Par le passé, certains invités ont
suscité des controverses comme Etienne Chouard, et ont focalisé l'attention de
vos partenaires publics sur la programmation. La
confiance est-elle revenue avec vos partenaires ?
Sur près de 2000
intervenants en 11 ans, il n’y a que 2 interventions controversées,
ce qui ne peut pas enlever la confiance
de nos partenaires publics qui
soutiennent activement le travail de fond effectué depuis de nombreuses
années par notre association.
Les Rencontres de
l’Ecologie sont un lieu d’échanges et de frottement des idées et la controverse
est salutaire dans le débat démocratique. Nous sélectionnons minutieusement nos
intervenants et avons mis en place un Comité d’Ethique composé de personnes
indépendantes de l’association qui émet un avis sur la programmation. Même avec ces précautions, nous ne pouvons
pas contrôler tous les mots prononcés par les intervenants et nous pouvons être
en désaccord avec certaines de leurs idées.
Bien-sûr, nous faisons
confiance à l’intelligence des visiteurs pour tirer le meilleur parti des
interventions et des débats. Nous sommes vigilants sur les valeurs de laïcité,
justice, solidarité et bienveillance qui animent Ecologie au Quotidien depuis
sa création.
JDD : Si les Rencontres sont centrées
sur Die pendant 12 jours, elles s'en échappent. Est-ce devenu un événement
phare de la Biovallée ?
Si les Rencontres de
l’Ecologie ont commencé en 2003 sur Die,
aujourd’hui elles ont pris la dimension d’un territoire qui a sa propre
cohérence avec la rivière Drôme, la ligne SNCF, … mais aussi conjugue
l’économie, l’emploi, les activités dans le Val de Drôme avec la formation, le
tourisme, la forêt dans le Diois. Nous
proposons des interventions sur le nucléaire
à Livron sur Drôme, sur la transition économique à Crest, Les Gaz de
Schiste à Loriol, les Ondes à Aouste sur Sye, mais aussi des interventions sur
Grâne, Eurre, Cobonne, Alex, Espenel, etc… pour finir les 20 jours sur Les
Cantons de la Motte-Chalancon et Rémuzat et Cornillon sur Oule. Si nous polluons l’eau à la Bâtie des Fonds
nous la retrouvons, telle, à Loriol. Même si nous atteignons les 14 000
habitants dans le Diois nous avons un avenir commun et le travail de
partenariat avec les associations de la Vallée de la Drôme est un vrai plaisir
en plus d’un enrichissement réciproque.
Lors des Rencontres de
l’Ecologie, il y a plus de 10000 entrées et c’est une vraie dynamique
territoriale qui se dessine mêlant des associations, des administrations, des
élus, des entreprises, des fermes, et des familles qui accueillent bénévoles,
intervenant et visiteurs, cultivant ces temps d’hospitalité qui sont une
qualité informelle de ces Rencontres.
JDD : Côté pratique comment se passent
"les Rencontres de l'Ecologie" ?
Les Rencontres de
L’Ecologie sont créées par les habitants, qui construisent la Projet. C’est un
projet participatif, et le Conseil d’Administration d’ Ecologie au
Quotidien met en musique la programmation.
L’organisation pratique tient à la vitalité d’une centaine de bénévoles qui
s’engagent et sont responsables de secteurs prédéfinis : accueil,
communication, restauration, hébergement, décoration, récolte de la parole des
habitants, etc… Enfin de nombreuses entreprises, des citoyens et des
associations locales jouent le jeu en proposant des prêts et dons de matériels.
Nous attachons une attention particulière à faire travailler les
entreprises locales pour la communication, l’impression, l’informatique, les
paysans locaux pour l’alimentation, nos services publics comme le rail. Nous
essayons d’incarner les valeurs que nous déclinons dans les Rencontres de
l’Ecologie.
Enfin, nous avons une
soixantaine de partenaires associatifs qui cheminent depuis des années pour faire avancer les mêmes idées, les mêmes
pratiques et ont à cœur le « Bien Vivre » dans notre quotidien. Au bout de 12 ans notre
démarche d’éducation populaire a gardé tout son sens et ne veut laisser personne au bord de la route
de l’écologie et de la fraternité. Nous sommes le changement que nous voulons
voir dans le monde.
Sylvaine Laborde-Castex
Journaliste
Journal du Diois et de la Drôme
Rue de la Citadelle
26150 Die
04 75 21 08 40
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