La Commission européenne a
adopté mercredi une recommandation qui laisse la voie libre à l'exploitation du
gaz de schiste en Europe.
Cette exploitation ne
pourra se faire qu'à la condition de respecter des "principes
communs" minimaux, notamment sanitaires et environnementaux.
Malgré l'avis inverse des
organisations de défense de l'environnement et du Parlement européen, la
Commission européenne a refusé d'imposer des normes juridiques contraignantes
concernant l'exploration et l'exploitation de cette source d'énergie.
"Le gaz de schiste
suscite des espoirs dans certaines régions d'Europe, mais également des
inquiétudes. La Commission répond aux demandes d'action en formulant des
principes minimaux que les Etats membres sont invités à suivre afin de tenir
compte des aspects environnementaux et sanitaires et de donner aux exploitants
et aux investisseurs la prévisibilité nécessaire", a expliqué le
commissaire chargé de l'Environnement, Janez Potocnik.
Pas de normes juridiques contraignantes
Au grand dam des
organisations de défense de l'environnement et à l'encontre du souhait du
Parlement européen, la Commission européenne a refusé d'imposer des normes
juridiques contraignantes concernant l'exploration et l'exploitation de cette
source d'énergie.
"Manque de courage", selon les ONG environnementales
Les recommandations de
Bruxelles sont "totalement insuffisantes pour protéger les
populations et l'environnement des risques posés par l'extraction de ces
hydrocarbures", a estimé l'ONG Les amis de la Terre. Elle a dénoncé dans
un communiqué "le manque absolu de courage de l'Union européenne qui,
face aux pressions des lobbies, a renoncé à prendre des mesures concrètes dans
ce domaine".
"Un site ne pourra
être sélectionné que si l'évaluation des risques démontre que la fracturation
hydraulique à haut débit n'entraîne la libération directe d'aucun polluant dans
les nappes phréatiques", recommande notamment la Commission.
Maximum de transparence
Les Etats devront
également s'assurer que les installations pour exploiter le gaz de schiste
soient"construites de manière à éviter des fuites à la surface et des
déversements dans le sol, l'eau ou l'air".
Les évaluations d'impact
sur l'environnement devront être menées avec "le maximum de
transparence", insiste le texte de la Commission. Les autorités nationales
devront ainsi informer le public des produits chimiques utilisés durant la
fracturation hydraulique.
L'extraction interdite en France
Les Etats membres de
l'Union sont simplement invités à appliquer les principes formulés dans un délai
de six mois et, à compter de décembre 2014, à informer chaque année la
Commission des mesures qu'ils auront mises en place.
Le développement du gaz de schiste dans l'UE est controversé.
Certains pays (Royaume-Uni, Danemark, Pologne, Roumanie) développent des
projets d'exploration, mais la France et la Bulgarie ont interdit l'exploitation.
L'Allemagne a banni la fracturation hydraulique dans les zones riches en eau de
son territoire.
Lydia Labertrandie
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