Au Poët-en-Percip s'est réunie l'assemblée générale
de l'Adem 26 (Association départementale d'économie montagnarde de la Drôme). Le
président Philippe Cahn dresse un tableau "assombri" en raison
de la présence du loup.
Accueillis par Philippe
Cahn, le président et maire de Châteauneuf-de-Bordette, accompagné de Jacques
Estève, le maire de ce petit village perché à 1 000 mètres, une soixantaine de
professionnels du pastoralisme ont fait le bilan des actions menées sur le département.
L'Adem 26 aide les éleveurs à monter leurs dossiers, accompagne 64 groupements
pastoraux et 8 associations foncières pastorales.
Elle conseille les
collectivités dans la mise en œuvre des plans pastoraux territoriaux et la
réalisation d'aménagements pastoraux (77 réalisés en 2013 pour 703 000 € de
travaux de captages d'eau, de clôtures et d'accès). "Les territoires
pastoraux sont importants dans la Drôme", explique le président qui
annonce que "la fin de l'enquête pastorale en 2014 permettra d'en avoir
une connaissance aussi précise que possible". Enquête à laquelle participe l'Adem 26 depuis 2012
à travers le recensement des surfaces pastorales et leur mode de gestion dans
le Diois, les Baronnies provençales, le Royans-Vercors et la vallée de la Drôme
- pays de Dieulefit.
90 attaques et 300 victimes en 2013
Pour autant, Philippe Cahn
dresse un tableau "assombri" en raison de la présence du loup qui,
"depuis quelques années et de manière de plus en plus cruelle"
colonise ces espaces.Ce qui "remet en cause l'avenir du pastoralisme,
prévient-il, mais aussi l'équilibre économique et environnemental des
territoires de montagne et des espaces intermédiaires".Dans le domaine de
la prédation, il rappelle que le rôle de l'Adem 26 "n'est pas de se substituer"
aux organisations professionnelles et syndicats agricoles, "tout en étant
solidaire des éleveurs durement touchés" : 90 attaques et 300 victimes
recensées cette année.
Face à l'ampleur du
phénomène, le président annonce que son association réalisera en 2014 une étude
sur la prédation à l'échelle de la Drôme. Elle vise à "analyser la
progression de la prédation sur les 15 dernières années, ses conséquences,
l'évolution géographique des attaques, de jour ou de nuit, le type de
protections mises en œuvre et leur efficacité, l'impact psychologique sur les
éleveurs victimes de ces attaques". Une
étude qui a aussi pour but de sensibiliser les élus et le grand public sur
cette délicate question.
Fabien ROUX
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