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mercredi 9 mai 2012

Hollande, triomphe humble...Sarkozy échec final...


Hollande triomphant, Sarkozy assume l’échec
Les Français ont voté pour l’alternance. Sarkozy assume la responsabilité de son échec, Hollande savoure sans excès, l’Europe attend de faire connaissance.
Près d’un quart de siècle que la gauche n’avait pas remporté un scrutin présidentiel. Dimanche, vingt-quatre ans après la réélection de François Mitterrand, en 1988, François Hollande s’est assez facilement imposé face à Nicolas Sarkozy. Comme l’avaient prédit, ces derniers mois, près de 300 sondages consécutifs.
Ce ne fut donc pas une surprise. Cela restera malgré tout un jalon dans l’histoire du Parti socialiste. Lui qui avait successivement perdu les scrutins présidentiels de 1995, de 2002 et de 2007.
Nicolas Sarkozy rejoint Valéry Giscard d’Estaing dans la très courte liste des Présidents sortants remerciés par l’électeur après un seul mandat, alors qu’ils briguaient leur réélection. Le candidat de “La France forte” s’en est peut-être consolé en constatant que son échec a été moins cuisant que celui qu’il avait infligé à Ségolène Royal, il y a cinq ans. En 2007, il l’avait battue par 53,06% contre 46,94%. Dimanche, des estimations en milieu de soirée le donnaient vaincu, mais avec un score meilleur que celui de sa rivale en 2007: aux alentours de 48% – contre environ 52% pour François Hollande.
Le candidat sortant a recueilli davantage de voix que son désormais compère en infortune, Valéry Giscard d’Estaing, le 10 mai 1981. Dimanche, une bonne vingtaine de millions de Français ont glissé le bulletin Sarkozy dans l’urne. Il y a trente et un ans, le candidat de la droite n’avait été préféré que par 14,2 millions d’électeurs. Mais, en l’occurrence, le nombre de votants n’ayant rien eu à voir d’un scrutin à l’autre, seul le pourcentage fournit une base de comparaison valable. Et là, Nicolas Sarkozy est dans la même zone, pas très élevée, qui avait été celle de Valéry Giscard d’Estaing en 1981 (48,2%). Au demeurant, en 1981, le candidat Giscard avait, lui, au moins remporté le premier tour: 2,5 points devant son rival Mitterrand. Nicolas Sarkozy, en revanche, est entré dans l’histoire il y a deux dimanches: lorsqu’il est devenu le premier Président sortant à terminer deuxième un premier tour, 1,5 point derrière François Hollande.
Un écart attendu
L’écart 52%-48% de dimanche soir se situe dans l’étiage traditionnel des différentiels entre les deux finalistes, tels qu’ils ont été constatés lors des précédentes élections présidentielles. Si l’on excepte, bien sûr, les deux cas très atypiques où la gauche avait été exclue de seconds tours: les 82%-17% du match Chirac-Le Pen de 2002, et le 57%-41% de 1969, remporté par Georges Pompidou sur Alain Poher.
A noter également que, dimanche, François Hollande a fait un score similaire à celui de François Mitterrand en 1981 (51,8%). Sa victoire a donc été assez large.
Une crise ouverte menace-t-elle la droite, désormais privée du chef incontesté?
Pourtant, dans les derniers jours avant le second tour, certains commentateurs n’excluaient pas un écart plus serré entre Nicolas Sarkozy et lui. Il n’en a rien été. Le second tour présidentiel le plus disputé de la Vè République reste, dès lors, celui de 1974: entre Valéry Giscard d’Estaing (50,8%) et François Mitterrand (49,2%). Les facteurs à l’origine de la défaite de Nicolas Sarkozy avaient été identifiés bien avant le début de la campagne.
Un contexte de crise internationale qui, ces dernières années, dans tous les pays européens où des scrutins nationaux ont été tenus, a vu les électeurs renvoyer les exécutifs sortants. Un bilan du quinquennat jugé mauvais par plus de six Français sur dix. Un style de gouvernance qui n’a jamais été bien perçu par l’opinion – malgré des mea-culpa de l’intéressé, dernièrement. Une impopularité qui était la plus grande de tous les Présidents sortants: pire encore que celle de Giscard, en 1981. Une campagne jugée trop à droite par une large part de l’électorat. Et des positionnements qui, sur plusieurs dossiers, n’ont pas été lisibles, vu le grand écart auquel Nicolas Sarkozy était contraint: pour séduire à la fois les électeurs lepénistes et les votants centristes.
Quitter la politique
Pendant sa campagne, Nicolas Sarkozy avait dit et répété qu’il quitterait la vie politique, s’il était battu. Dimanche, il ne l’a pas explicitement répété. “Ma place ne pourra plus être la même […], mon engagement sera désormais différent”, a-t-il déclaré, sans plus de précisions. Mais il a fait savoir à ses troupes qu’il ne les conduirait pas à la bataille des législatives, en juin.
Une crise ouverte menace-t-elle la droite, désormais privée du chef incontesté qui la dirigeait – et d’une main de fer –, depuis près de dix ans? Dimanche, Nicolas Sarkozy a exhorté sa famille politique à demeurer unie. Et, si règlements de comptes ou guerre des chefs il y a à l’UMP, ce parti serait bien inspiré d’au moins les retarder jusqu’à l’après-législatives, ce scrutin s’annonçant difficile pour la droite.
Auparavant, François Hollande  – qui, dimanche, a promis, comme il se doit, de “rassembler” tous les Français  – aura donc fait son entrée à l’Elysée. Palais qui n’avait plus connu d’hôte socialiste depuis 17 ans: depuis le départ de François Mitterrand, en 1995. Mais, cette fois, l’état de grâce sera court. S’il y en a un.
LUNDI 07 MAI 2012
Bernard Delattre


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