Belle victoire de François Hollande l'emporte avec le même score que Mitterrand en 1981. Avec 51, 60 % pour la Gauche.
Yves-Marie Cann, directeur d'études au département opinion du CSA, analyse les chiffres de ce second tour...
Peut-on parler d’une large victoire du candidat socialiste?
C’est une victoire large, oui, avec tout de même 3,6 points d’écart entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, c’est net et sans appel. Mais c’est moins important que dans les enquêtes d’opinion: ça confirme le resserrement du rapport de force qui était observé ces dernières semaines.Comment peut-on qualifier le taux d’abstention, qui s’élève à 19,6%?
On observe une augmentation du taux de participation entre les deux tours, donc on peut dire qu’il y a eu une forte mobilisation ces deux dernières semaines. Par rapport à 2007, la participation est moins forte mais elle reste à un niveau supérieur aux précédentes présidentielles, en 95 et en 2002. De plus, l’abstention était potentiellement assez forte dans un contexte de crise économique. C’est un taux moyen au final, mais qui est suffisant pour légitimer la victoire de François Hollande. Cela montre aussi que la présidentielle est l’élection phare de la vie politique française, d’ailleurs dans les élections intermédiaires récentes on a battu les records d’abstention.Nicolas Sarkozy pouvait-il vraiment espérer remonter la pente?
C’est vrai qu’un resserrement était possible, mais un véritable renversement de la tendance paraissait beaucoup plus difficile. L’enjeu des reports de voix était un défi assez exceptionnel pour Nicolas Sarkozy, avec un électorat de François Bayrou et de Marine LePen difficile à séduire pour un candidat qui avait à vendre son bilan, quand en 2007 il pouvait séduire en promettant la rupture vis-à-vis de Chirac. Qu’il passe devant Hollande tenait du miracle.Finalement, Nicolas Sarkozy s’en sort avec un meilleur score que prévu…
Il s’en sort avec les honneurs, et un rapport de force plus serré que dans n’importe quelle autre présidentielle, mise à part celle de 1974 où Valéry Giscard d’Estaing avait été élu avec 50,8% des voix. Le 51,8% de François Hollande est au même niveau que le score de François Mitterrand en 1981 (il l’avait emporté avec 51,76% des voix, ndlr), qui était, déjà, une élection présidentielle d’alternance. Si le ministère de l’Intérieur confirme les chiffres, ce sera d’ailleurs un pourcentage très symbolique.APL
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