Information Participative

Médias Citoyens Diois continu !

Retrouvez-nous sur notre nouveau site :

http://mediascitoyens-diois.info

mardi 8 mai 2012

Présidentielle : Soulagement et espoirs...


Soulagement et espoirs
Le soulagement est à la hauteur de ces deux semaines interminables. Distancé à l’issue du premier tour, Nicolas Sarkozy a tout tenté, se vautrant comme rarement dans la xénophobie et la stigmatisation à outrance. Le président français quitte la scène par la toute petite porte. Malgré un score «honorable», il laisse son propre camp déboussolé, à la merci d’un Front national aux dents longues, et une gauche sur le point de cumuler davantage de pouvoir que sous François Mitterrand ou Léon Blum.
Obscène, l’offensive sarkozyenne de l’entre-deux tours a finalement bien résumé sa décennie aux affaires. On pense à l’ambitieux ministre de l’Intérieur armé de son Kärcher pour «nettoyer» les banlieues où à ce président, tout juste élu, qui s’en allait voguer sur le yacht d’un milliardaire gavé aux marchés publics. On se souvient de sa morgue devant dix millions de Français mobilisés pour défendre leurs retraites. Il y eut aussi le discours de Dakar – sur l’homme africain prétendument «non entré» dans l’histoire – et celui de Grenoble, stigmatisant les Roms. Et ces insultes proférées aux manants qui se dressaient sur sa route ou encore cette mainmise imposée sans vergogne sur les médias publics. Depuis 2002, Nicolas Sarkozy n’a cessé de personnifier l’arrivisme et l’arrogance d’une caste sociale imbue d’elle-même et de ses prérogatives.
Trop sûr de lui, tour à tour irascible et séducteur, le président a ignoré la fameuse sentence de Machiavel qui veut que «les nouveaux bénéfices ne font jamais oublier les vieilles injures». Pour beaucoup de Français, pas forcément de gauche, la défaite de Sarkozy a des airs de revanche.
Toutes proportions gardées, l’effondrement historique de l’establishment politique grec, hier également, participe de ce même ras-le-bol populaire contre une classe dirigeante se sentant intouchable. Sauf qu’en Grèce socialistes et conservateurs ont été rossés d’un même élan. A force de s’entendre dire, à gauche comme à droite, qu’un seul choix est possible, la patrie de la démocratie s’est vengée. Voilà François Hollande averti!
Le séisme politique grec n’est pas sans faire penser à ceux qui emportèrent au début du siècle les partis dominants en Amérique latine. Après des années de fausses alternances et de vraie dictature du capital, le sous-continent était sorti de la crise en changeant d’institutions et de paradigme économique. Athènes peut-il en être le précurseur en Europe? En tout cas, la volonté affichée durant la campagne – et encore hier soir – par François Hollande de remettre en question le «consensus de Berlin» trouve là un terrain propice. Saura-t-il tenir le cap?
LUNDI 07 MAI 2012
Benito Perez

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire