Vœux 2010 : 2010-2020 … une décennie d’information au service de la population ? (photos : Die ce lundi 4 janvier )
Les années 2000 s’achèvent et avec elles la crise de l’information culmine. Le dictat du financier se poursuit, conduisant à des dérives professionnelles insupportables (suicides de salariés, délocalisations massives,…) et aux premières catastrophes bancaires de 2008 qui malheureusement en annoncent d’autres. Dans la presse cette crise se traduit par une toute puissance de la publicité. Elle envahit la plus grande partie des principaux médias et dicte des lignes éditoriales insipides qui ne doivent rebuter aucun annonceur traditionnel ou potentiel. La plupart des médias ne sont plus aujourd’hui que des supports publicitaires dont la gratuité se paie par le vide du contenu, quand ils ne sont pas simples outils de communication au service d’une marque ou d’un groupe. L’information laisse la place à la propagande. Il ne s’agit plus d’informer mais de convaincre. Un même message est assené de manière répétitive : notre produit est le plus beau, notre programme est le meilleur, votre dirigeant est l’homme de la situation, etc.… A l’heure du Développement Durable, le droit à l’information doit revenir au premier plan comme une exigence démocratique impérative. Sans information, sans capacité d’analyse, sans possibilité d’expression de points de vues contraires, sans moyens donnés pour une possible contradiction ou une opposition…la démocratie recule et avec elle les Droits de l’Homme. C’est pourquoi nous plaçons la question du droit à l’information, et plus encore celui du droit à la maîtrise de l’information par la population elle-même, au cœur de nos aspirations pour les années à venir. Avec un objectif : obtenir d’ici 2020 la mise en place d’un véritable service public de l’information locale. Aux côtés d’un service public d’information nationale (France Inter- Antenne 2) et d’information régionale (Radio France Bleue, FR3), doivent émerger des outils multimédias (audio, vidéo et Internet) au service d’une information locale d’intérêt général. A partir d’outils déjà existants (radios associatives non commerciales, journaux, blogs locaux indépendants), en fonction de la montée en puissance du numérique terrestre tant visuel (TNT) qu’audio (passage imminent de l’hertzien au numérique), peuvent se bâtir et s’inventer des outils nouveaux utilisant l’informatisation généralisée des moyens de production de l’information. Ces nouveaux outils permettront de développer une information de proximité favorisant la sélection d’informations utiles (services publics, services de voisinage,…) aux habitants d’un même territoire, le développement de liens sociaux nouveaux basés sur la découverte mutuelle des acteurs/actrices locaux, de leurs réalisations passées, de leurs potentiels actuels et futurs pour des activités relocalisées favorables aux dynamiques de territoires. Ils permettront également la constitution progressive d’une mémoire locale, utile aux générations futures, en proposant de conserver, archiver et rendre réutilisable l’ensemble des informations (écrites, audios et visuelles) produites et disponibles sur un territoire. Un tel service public d’information local, basé sur des échanges d’informations entre acteurs locaux, peut être organisé sur des bases financières légères à base de bénévolat (correspondants locaux et institutionnels) et d’encadrement professionnalisé (formateurs, journalistes, techniciens…). La conjugaison d’une participation des forces financières des différentes strates publiques (Etat, Régions, Départements, Communautés de Communes, Communes), au prorata des finances publiques dont chacune a la charge, permettra la consolidation d’un outillage d’intérêt général mis en oeuvre par des structures légères (associatives ou relevant de l’ESS ou Scoop) pilotées par des structures mixtes public/privé de type SCIC (Société Civile d’Intérêt Collectif) pour une délégation de service public. Cette structuration unissant fonds publics (pour une majorité) et participations privées (pour 40% maximum dont 20% de ressources commerciales maximum) sur un modèle dérivé de l’expérience du financement des radios associatives non commerciales devrait voir le jour. Ces outils locaux n’ont pas vocation à se substituer aux médias existants mais en sont un prolongement et une déclinaison particulière, sur la base du volontariat, plus liés aux échanges de savoirs et à l’ Education Populaire, pour la mise à disposition (ou la création) de l’outil au service du Local. La présence d’un collège des élus au sein de la structure est à la fois, un garde-fou pour la préservation d’un usage de l’outil au seul service de l’intérêt général, mais aussi, un engagement des élus à être partie prenante de son usage comme moyen de dialogue actif entre les entreprises, les élus et les citoyens de leur territoire, en dehors des outils habituels de communication que sont les journaux et sites Internet municipaux, départementaux, régionaux et autres ad hoc. C’est dans cet esprit que s’inscrit la démarche initiée par l’Association Populaire d’Informations Solidaires pour la création de nouveaux médias en Pays Diois. C’est dans cet objectif qu’elle a lancé depuis mai 2009, à titre expérimental, le site/blog mediascitoyensdiois.blogspot.com et qu’elle lance également les sites/blog mediascitoyenscrestois et médiascitoyensvaldac. Ces sites seront amenés à devenir beaucoup plus participatifs et collaboratifs dès que les moyens financiers nous seront acquis pour pouvoir apporter les modifications techniques nécessaires pour ce faire. C’est aussi pour manifester sa volonté profonde d’inscrire ces réalisations dans la durée qu’APIS propose de modifier progressivement le contenu de ces sites au gré des attentes, des besoins et des désirs des acteurs locaux. Dans le Diois cela va se manifester par une orientation progressive vers beaucoup plus d’informations locales et à une ouverture de possibilité d’expression pour toutes les composantes de la société dès lors qu’elles s’engagent à respecter les valeurs républicaines et démocratiques de bases ainsi que les règles des Droits de l’Homme et du Citoyen. Une démarche est à l’œuvre, (dont l’Espace Social et Culturel est en charge de l’accompagnement technique et éthique), pour une définition collective des fondations communes que les habitants du Diois souhaitent donner à la création de ces médias nouveaux. Les réunions sont publiques et annoncées par avance. Elles permettent à tout citoyen/citoyenne, tout acteur/trice local de venir se joindre et d’enrichir le débat pour l’invention et la création des médias de demain dont notre démocratie a besoin pour nourrir sa vitalité et son nécessaire ressourcement. Venez vous joindre à nous. C’est notre vœu le plus cher pour 2010 et pour la décennie à venir.
L’Equipe d’A.P.I.S.
Association Populaire d’Information Solidaire
L’Equipe d’A.P.I.S.
Association Populaire d’Information Solidaire
Association 1901
C/O Espace Social et Culturel du Diois
Place de l’ Evéché 2150 Die
Gestionnaire actuel de
Tel : 04 75 21 00 56
Ou : 06 75 03 74 83
Ou : 06 21 80 44 20
Nous vous informons que la prochaine date d’ élaboration du projet sera le lundi 11 janvier de 14h à 17h à l'Espace Jeunes de Die (rez de jardin de la salle polyvalente).
J'ai participé aux deux dernières réunions publiques et ce n'est qu'ici que se dévoile la vision à grande échelle de ce projet d'information citoyenne. Les choses sont donc déjà pensées bien plus profondément que ce qui s'en montrait dans ces réunions... Tant mieux. Je n'ai pas de compétence pour juger de la valeur du projet global présenté ici mais on sent qu'il y a un vrai boulot de fait, une reflexion sérieuse et une solide connaissance des rouages de la machine sociale.
RépondreSupprimerQuand même je trouve la description du media contemporain plutôt partisane (caricaturale même), [vraie en ce qui concerne les medias classiques (grands journaux chaines de télé de masse)] mais aujourd'hui par l'internet la liberté est déjà de fait offerte à qui le souhaite de choisir ses sources d'informations de les comparer et de se faire une opinion indépendante des diktats de la pub ou de la politique.
Sinon je suis content de savoir que vous faites évoluer le contenu de ce blog expérimental "au gré des attentes des besoins et des désirs des acteurs locaux". De fait je trouve que le blog évolue vers plus de local et personnellement j'apprécie ça.
Deux trucs que je vais essayer de formuler tout de même quand à l'esprit de cette entreprise. Pour ce qui me concerne et, ce n'est qu'une opinion..., le centrage sur un ultra-local n'est pas susceptible de "faire du bocal" comme Claude Veyret le craignait lors de la dernière réunion. Au contraire il est la condition de l'émergence d'une forme de pensée globale (universelle) qui est une (LA?) condition sine qua non de la reussite d'une tel projet. je reprends l'exemple déjà cité par moi: la nouvelle publiée dans ces pages de la mort de plusieurs cigognes sur les pylonnes électriques du Diois on est là vraiment dans de l'ultra-local et on touche à une problématique transfrontalière. Voilà une pure information [mort de 7 oiseaux migrateurs à trois kilomètres de chez nous] pas besoin d'opinion, l'évidence de ce qui est à envisager s'impose d'elle même.
Autre raison pour laquelle je me réjouie que vous mettiez en avant le caractère évolutif du projet c'est qu'a voir ce qu'il en est aujourd'hui (bien qu'on sente déjà une inflexion positive selon moi) on pourrait penser qu'il s'agit là d'un projet militant écolo-plutôt-gauchisant c'est à dire quelque chose de sectaire, (de partisan) plutôt qu'un media citoyen ouvert à tous les citoyens. A celui qui veut des quads plein la montagne autant qu'a celui qui préfère préserver l'environnement. j'exagère mais bon, à peine. Sinon il y a c'est vrai, et j'apprécie ça, un bon canal écolo avec des articles, des échos de débats locaux, nationaux ou internationnaux bien choisis. Mais ça ne fait pas un media citoyen ancré local dans le sens de ce vous nous présentez.
J'aimerais trouver plein de petites infos de proximité: horaires d'ouvertures des décheteries, les déchets toxiques sont-ils acceptés et sinon qu'en faire?, les horaires des messes (et pourquoi pas?), des rencontres bouddhistes de Barnave ou d'ailleurs, (oui j'ai un penchant spirit mais bon je pourrais prendre d'autres exemples...), le programme du Pestel, les lotos des écoles et des clubs sportifs... les après-midi tarot etc... les pharmacies de garde etc...le tout rangé dans des rubriques facilement accessibles via une page d'accueil. Ces infos ultra-locals on peut les trouver ailleurs bien sur, j'ai qu'à lire le JDD. Mais s'il est question de faire le media pour tous (et pas pour une soi disant avant-garde pseudo-révolutionnaire écolo sectaire élitiste, ok je caricature un peu...) de demain (c'est ce dont il est question si j'ai bien compris?)comment faire l'impasse sur cette trâme de base? Sur cet humus?
Bon Voilà je me permets de partager ces quelques reflexions car je ne serai pas présent à la réunion du 11 janvier.
Yannick.
Super le choix des éclairages de noël comme illustration de l'article... Pas besoin d'exprimer d'opinion tout est dit....
RépondreSupprimerLe blog/site "mediascitoyenscrestois" existe-t-il déjà ? sinon, des réunions publiques sur Crest sont-elles prévues ? RSF et les média de Crest sont-ils de la partie ?
RépondreSupprimerMerci d'avance pour les précisions.
Mehdi