BEIT SHEMESH (Israël) – Israël : manifestation contre la discrimination des femmes par des religieux.
(Photo : Des Israëliens protestent contre les discriminations à l'égard des femmes imposées par une frange radicale d'habitants ultra-orthodoxes, le 27 novembre 2011 à Beit Shemesh, Gali Tibbon,
en Israël) – Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés mardi soir à Beit Shemesh, près de Jérusalem, pour protester contre les discriminations à l'égard des femmes imposées par une frange radicale d'habitants ultra-orthodoxes.
Israël, État, raciste et confessionnel, et machiste...oui pour 50% des Israéliens...
Cette manifestation, qui s'est déroulée dans le calme, était organisée à l'appel d'organisations laïques et religieuses de défense des droits des femmes.
Elle a toutefois réuni un peu moins de monde que prévu, alors que certains médias avaient annoncé plus de 10.000 participants.
Parmi les manifestants, figuraient des Juifs laïques mais aussi des ultra-orthodoxes fustigeant les "talibans" de leur communauté. "Exclure les femmes, c'est la ligne rouge. Il faut stopper cela maintenant", pouvait-on lire sur des banderoles.
Plusieurs centaines de policiers avaient été déployés en renfort et la circulation avait été interdite dans le périmètre de la manifestation afin d'éviter tout débordement, selon une porte-parole de la police, Louba Samri.
Beit Shemesh, une ville nouvelle de 80.000 habitants, en majorité des juifs orthodoxes, a été le théâtre ces derniers jours de violences entre les forces de l'ordre et une fraction de religieux radicaux, qui réclament une séparation stricte entre hommes et femmes.
Certains habitants s'en sont aussi pris à des équipes de télévision.
Une chaîne israélienne avait diffusé la semaine dernière des images dans lesquelles on voyait un zélote de Beit Shemesh cracher sur une femme. L'agresseur a été interpellé par la police à la suite du reportage, qui montrait aussi une fillette de huit ans, elle-même d'une famille religieuse, se faire insulter parce qu'elle n'était pas vêtue assez "modestement".
Ces derniers jours, la police a tenté à plusieurs reprises d'enlever des pancartes exhortant à séparer les hommes des femmes dans l'artère principale de Beit Shemesh. Elle s'est heurtée à la résistance violente de plusieurs dizaines de "harédim" (juifs ultra-orthodoxes, littéralement "craignant Dieu").
Ces incidents ont provoqué une émotion considérable en Israël, forçant les dirigeants politiques à réagir.
Dans un discours devant la conférence annuelle des ambassadeurs, le président Shimon Pérès a estimé mardi que "nous tous --religieux, laïques et traditionalistes-- devons défendre l'image de l'Etat d'Israël contre une minorité qui bafoue la solidarité nationale et s'exprime de façon odieuse".
Le maire de Beit Shemesh, Moshé Aboutboul, cité par des médias, a estimé que "les hommes violents doivent être mis en prison". "J'ai demandé à la police israélienne d'agir avec fermeté contre tous les fauteurs de troubles", a-t-il affirmé en dénonçant "la violence perpétrée par quelques extrémistes qui font honte à la ville et à l'ensemble de la société israélienne".
Les médias ont rapporté de nombreux incidents ces dernières semaines, en particulier des attaques verbales et physiques contre des femmes ultra-orthodoxes et des tensions provoquées par le refus de certaines de s'assoir à l'arrière des autobus.
La ségrégation est pratiquée sur les lignes de bus fréquentées par les religieux depuis la fin des années 1980, mais les prises de position de femmes ultra-orthodoxes contre cette pratique, relayées par la presse, ont particulièrement ému l'opinion publique.
Des organisations féministes se sont par ailleurs opposées, avec succès, à la pratique tacite de certains publicitaires qui consistait à faire disparaître les images de femmes des affiches dans les villes fortement religieuses, notamment à Jérusalem, sous la pression de la communauté ultra-orthodoxe.
MCD-APL
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